Après tant de disques proches de la perfection, il fallait bien que je donne un 10/10 à un album d’Hypocrisy. Et le hasard faisant parfois bien les choses, c’est l’album éponyme, accessoirement ma dernière chronique complétant leur discographie, qui mérite sans aucun doute cette « distinction ».
Après un live qui avait redonné l’espoir aux fans qu’Hypocrisy se reforme (cf mes chroniques de
« The Final Chapter » et de
« Hypocrisy Destroys Wacken ») et une pression énorme des « médias métal », Peter et ses deux compères reviennent en 99 avec ce qui reste à mes yeux leur plus belle réussite. Un album qui commence par quelques notes de claviers grandiloquentes, c’est « Fractured Millenium », une des seules chansons de toute mon odyssée métallique qui m’ai fait un tel effet dès la première écoute. Le refrain est absolument bouleversifiant, le solo est magnifique, toute la chanson est un véritable hymne, à cheval entre le death et quelque chose de pas très éloigné du black (pour ce qui est du chant et d’une omniprésence de claviers, rien de plus). La suite de l’album est une succession de chansons parfaites dans leur genre, exploitant au maximum une diversité stylistique qu’Hypocrisy a toujours su utiliser à son avantage.
On retrouve en effet aussi bien des titres respirant le death mélodique (« Elastic Inverted Minds », « Reversed Relections »), que des titres plus doom (« Until the End » et ce refrain d’une intensité marquante), des « ballades » (« Paled Empty Sphere » et « Disconnected Magnetic Mirrors »), le tout encadré par deux titres très rapides (« Apocalyptic Hybrid » et « Time Warp »). Loin de moi l’idée de vous faire une plus longue énumération des titres qui ne vous parlerait pas vraiment, disons simplement que l’album est parfaitement équilibrée, alternant mélodies, émotions (colère et désespoir, mélancolie et regrets), et agressivité dans un subtil cocktail qui me laisse pantois à chaque écoute. Le chant de Peter est composé de plusieurs couches simultanés, ce qui lui donne une profondeur exemplaire et lui permet d’hurler à la fois de façon « black » et avec un chant « clair » (tout est relatif), ce qui donne réellement une texture très spéciale à l’écoute. Les chansons sont bâtis sur des structures simples mais agrémentés de petits breaks tout en finesse, et pratiquement toujours accompagnés de mélodies très « fines ». Concept difficile à expliquer mais les mélodies de cet album expriment plus avec quelques notes que ce qu’un déferlement de gammes est censé provoquer chez une grande partie de groupes mélodiques. Ce choix judicieux de mélodies excellentissimes allié au chant trafiqué mais excellent de Peter donne tout son charme à cet album, du moins à mes yeux. N’oublions pas les solos, qui n’interviennent que lorsque cela semble absolument nécessaire, et sont de nouvelles œuvres mélodiques parfaitement justifiés dans la continuité de l'album.
Inutile de répéter une fois de plus que la production est parfaite, on est aux studios Abyss et vous savez ce que ça signifie. On pourra simplement regretter l’absence comme toujours de paroles, d’autant plus dommage qu’à la lecture de retranscriptions trouvées sur le Net je les trouve très belles, Peter dévoilant notamment ses démêlés avec la drogue sur « Reversed Reflections ». La plupart des éditions de cet album comprennent un bonus track « Self Inflicted Overload », plus anecdotique dans sa composante thrash mais toujours intéressante à l’écoute.
« Hypocrisy » est pour moi la pierre angulaire du groupe, un chef d’œuvre qui comprend l’un de leurs (nombreux) titres cultes en la présence de « Fractured Millenium », et je ne peux qu’inviter les amateurs de grande musique à y jeter une oreille au plus vite…
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