Quelle transformation ! Après seulement 3 albums dont deux très brutaux et un plus varié et doom dans l’esprit, Hypocrisy semble petit à petit trouver sa voie, mené par un Peter Tagtgren dont les talents de producteur et de compositeur éclatent enfin au grand jour. « Abducted » est l’album le plus connu du groupe (talonné de prêt par
« The Final Chapter »), notamment parce qu’il comprend le tube interplanétaire « Roswell 47 ». Et là je me dois une fois de plus de faire mon difficile, en criant à la face du monde mon étonnement que cette chanson, excellente au demeurant, soit considéré comme LE tube du groupe, là ou tant d’autres de leurs titres m’inspirent bien plus d’émotions que cette chanson sur nos amis les petits bonhommes verts.
Mais passons sur ce détail, « Abducted » est un album particulièrement varié, regroupant absolument tout ce qu’on peut faire avec deux guitares, une basse et une batterie: du brutal (« Abducted », « Killing Art »), du mélodique (« Roswell 47 », « Paradox »), du doom (« When the Candle Fades »), et même des ballades (« Slippin’ Away » et « Drained »). (vous ne m’en voudrez pas d’occulter une bonne cinquantaine de variations sur ces thèmes là, sinon ma phrase perd tout de suite beaucoup de son effet).
Oui, vous avez bien lus, j’ai parlé de ballades, avec du chant pas hurlé, du son pas saturé, et des blasts..pas blastés. Néanmoins, oubliez la guimauve et l’idée d’embarquer une nana pour un petit slow, ça reste quand même très sombre dans l’esprit…et c’est magnifique. Ces deux chansons sont magistrales, et le fait qu’elles concluent l’album après des titres passablement bourrins ne me choque même pas. Je suis très fort je sais.
Autant vous le dire tout de suite, le véritable assassin de Kennedy était…euh oui, autant vous le dire de suite, il est impossible d’être déçu avec cet album, les 13 titres (enfin 11 titres et deux intros / instrus) étant tous aussi excellents dans leur genre (non j’insistes, « Roswell 47 » n’est pas meilleur que les autres). Le groupe a épuré tout ce qui était de trop dans
« The Fourth Dimension » pour ne garder que la crème de la crème, à savoir l’alternance des tempos, les riffs de tueurs et les petites mélodies imparables. L’album est globalement moins sombre et désespéré que ses prédécesseurs, propageant une mélancolie plus « lumineuse » en comparaison de ses petits frères portés sur le satanisme, mais l’émotion est toujours présente. Le chant de Peter est notablement moins rauque qu’avant, et ses vocalises beaucoup plus proches du black, et il faut noter l’apport d’un chant clair discret sur quelques chansons.
La production, parlons en, est à l’opposé de
« The Fourth Dimension », c'est-à-dire tout bonnement excellente, et d’ailleurs « Abducted » est le premier (et l’annonciateur d’une longue série) album d’Hypocrisy que Peter produira chez lui, aux fameux Studios Abyss. Le son est très froid, déshumanisé, et correspond tout à fait aux types d’ambiances développés, notamment sur les titres les plus posés (comme la fin de « When the Candle Fades » et ce riff de fin du monde).
« Abducted » est donc le premier indispensable de la discographie d’Hypocrisy pour tout métalleux qui se respecte, un achat que vous ne regretterez absolument pas, mais (j’adore conclure comme ça, ça met une petite dose de suspens vis-à-vis de ma prochaine chronique d’Hypocrisy, un peu comme dans les Feux de l’Amour, sauf que Brenda n’épousera pas Tim après sa rupture d’avec Kiki, le canari jaune de Mike…) le meilleur est encore à venir…
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