Hypocrisy - The Fourth Dimension
Chronique
Hypocrisy The Fourth Dimension
Pour certains, ceci est le meilleur album d’Hypocrisy. Autant dire tout de suite que ce n’est pas mon avis…Etant passé d’un quatuor à un trio avec le départ de Masse Bromberg depuis la sortie d’« Obsculum Obscenum », Hypocrisy se remet totalement en question musicalement, et abandonne progressivement le Brutal Death pour quelque chose de beaucoup plus personnel, un hybride à cheval sur le doom et le thrash, tout en restant profondément ancré dans le death métal. Peter prend désormais en charge les vocaux death, et s’en tire excellemment bien, sa voix n’ayant rien à envier en profondeur à bien des chanteurs dans ce style. Abandonné donc la brutalité des débuts, Hypocrisy prend désormais un tournant plus doom, développant des ambiances encore plus torturés qu’auparavant, car beaucoup plus subtiles et malsaines…
« The Fourth Dimension » commence très fort avec un sublime titre tout en nuances, « Apocalypse », qui reste l’un des classiques mid-tempos du groupe, suivi de peu par « The Fourth Dimension » justement. L’album évolue malheureusement ensuite en dents de scie, avec d’excellents morceaux bati sur des riffs simples mais accrocheurs (« Mind Corruption », « Reincarnation », « Black Forest », « Never to Return ») et d’autres titres plus passables (« Reborn », qui doit davantage à Slayer que son simple titre, « T.E.M.P.T. », « Path to Babylon »). L’alternance de titres rapides et mid-tempos est de mise, et sera la marque du groupe pour tous les albums à venir, une recette qui a fait ses preuves... Je ne peux passer sous silence la justesse des solis, qui sont particulièrement magnifiques, oublié l’époque des solis chaotiques à la Slayer, ici ce n’est (presque) que du beau, du grand et du mélodique ! (avec en première ligne ceux d’« Apocalypse » et de « Never to Return »). La durée de l’album joue un peu en sa défaveur, car le grand nombre de titres fait qu’on a un peu de mal à s’enfiler les derniers titres plus dispensables que le reste (à l’exception notable de « The Fourth Dimension »).
Le gros défaut de cet album reste quand même sa production, qui est pour ainsi dire raté, car elle sonne particulièrement datée : la batterie est plate, les tempos rapides ne dégagent du coup aucune puissance, quand aux guitares elles n’ont aucun relief, et elles ne rendent pas honneur à la qualité de certains riffs…Quand on voit que cet album est sorti la même année que le « Burn My Eyes » de Machine Head, on ne peut incomber cela aux moyens de l’époque et il est d’autant plus regrettable de ne pouvoir profiter pleinement de ce possible chef d’œuvre. Ce son dit « d’époque » a son charme, particulièrement pour un album qui se veut sombre dans ses atmosphères, mais ici il faut plutôt le voir dans le mauvais sens du terme…Il reste au final un album qui marque la nouvelle orientation d’Hypocrisy vers un Death Metal riche en sonorités nouvelles, le style s’adoucit tout en gardant cette touche sombre si particulière, et le meilleur reste à venir…
| Chri$ 25 Novembre 2004 - 3189 lectures |
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