Lacrima Mortis - Posthumous
Chronique
Lacrima Mortis Posthumous
Des groupes de doom / death qui viennent du Brésil, tu n’en connais pas beaucoup. Moi non plus. C’est l’occasion de réparer le mal en découvrant Lacrima Mortis. Posthumous, son unique album longue durée datant de 2020, s’accompagne de formats plus atypiques, le groupe semblant privilégier les EP, split et autres singles.
Posthumous s’articule autour de 9 titres assez ramassés pour le genre, pour une durée totale de 47 minutes environ, ce qui reste très en deçà des canons du style. Seule la chapelle sombre, blottie au fond du cimetière, qui figure sur la pochette donne le ton et semble indiquer la direction.
Le doom / death des Brésiliens n’a rien de très original, soyons francs. Cela n’enlève rien, toutefois, au plaisir que procure leur album. Miserere et The Ruins of Desolation ouvrent ainsi les hostilités sous les auspices d’un doom / death profond, au son suffisamment clair et réverbéré pour donner emphase et puissance au morceau. La voix, ultra gutturale, accompagne une structure ultra trainante, proche de Shape of Despair ou de la mouvance funeral en général. Le mélange d’atmosphères sombre et lumineuse à la fois, lourde et gracieuse, accouche bien souvent de morceaux plaisants, riches et immersifs (Miserere, Distress and Decadence, Words of Blood).
La mélodie joue, d’une manière classique pour le style, un rôle plein. Miserere, par exemple, est assis sur une mélancolie qui happe littéralement l’auditeur ce d’autant que, sur le pont central, une accélération inattendue en renforce le relief. Distress and Decadence démarre sur une structure plutôt death avant de couper brutalement son effort pour réintégrer une mélodie lourde et abyssale ; le morceau s’achève pourtant sur un rythme élevé qui offre de nouveau du contraste aux mélodies. Quant à l’instrumental qui coupe l’album, la pause qu’il offre permet de basculer en douceur sur la seconde partie de Posthumous. De nouveau, mi-lumineux, mi-menaçant, Saudade montre l’équilibre permanent atteint par les Brésiliens dans leur approche de leur doom / death. L’outro, Dereliquit Deum, participe de la même idée.
Ainsi, dès Imprisoned in Death, qui amorce la dernière partie de l’album, le rythme, le son, la structure se font plus lourds, plus grondants, presque plus martiaux. La mélodie est désormais plus en retrait, sans être évacuée. Imprisoned in Death et Shades of Destiny sont ainsi plus death que doom, même si ces caractéristiques ne disparaissent jamais. Optare Mortem est abyssal, plus funeral doom que doom / death, qui va chercher dans les profondeurs de la Terre, accompagné d’une voix au diapason. Proche d’un Mournful Congregation ou d’un Disenbowelment, ce titre est de loin le plus lourd et le plus menaçant de l’album. La mélodie y est noyée dans un océan de noirceur.
Posthumous est un album très plaisant qui offre non pas une vision nouvelle du doom/ death, mais qui, par sa variété, ravira tous les amateurs du style, happant sur son passage la frange plus extrême des fans de funeral doom. Equilibré, parfaitement composé, ce premier effort des Brésiliens mérite amplement que vous lui laissez sa chance. Vous ne serez pas déçus.
| Raziel 10 Septembre 2022 - 891 lectures |
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