Cela fait 4 ans qu’on attendait un nouveau Hypocrisy. Et croyez moi, 4 ans, c’est long quand on est fan. Alors quand « End of Disclosure » devient enfin une chose concrète, une rondelle qu’on peut tripoter, léchouiller, enfiler, et accessoirement écouter, le fan que je suis devient extatique : du bon son ! des mélodies divines ! des riffs venus d’ailleurs ! du growl jusqu’à plus soif !
« Plus dure sera la chute »…car oui, je suis déçu. Déçu d’un album que j’aurais attendu…4 ans (c’est bien vous suivez), et qui, s’il reste très écoutable, n’est pas à la hauteur de ses illustres prédécesseurs. Reprenons depuis le début, ou plutôt depuis 2004 : cette année là, Hypocrisy effectue un come back remarqué en revenant au Death Metal à tendance mélodique avec
« The Arrival », un album qui compte son lot de classiques (« Eraser », « Slave to the Parasites »). Suit
« Virus », le meilleur album de cette période car une usine à riffs, à tubes, à mélodies ; et enfin « Taste of Extreme Divinity », un brin plus brutal, plus varié aussi, qui nous laissait sur une bonne impression concernant la seconde et bientôt troisième décennie d’existence du groupe.
Et voilà qu’ « End of Disclosure » débarque, et l’on sent le groupe rattrapé par le temps…ou peut être que Peter a déjà donné une bonne partie de son inspiration annuelle à son autre projet, Pain, qui l’occupe aussi énormément. Car pour rentrer dans le vif du sujet, ce qui me déçoit dans ce « EoD », c’est cette fatale absence de morceaux percutants comme par le passé. Là où je peux citer de tête moultes titres de chaque album sans exception qui m’ont laissé une impression d’avoir atteint l’état de grâce musical absolu, « EoD » ne comporte que des bons titres, mais sans plus, et cela me chagrine. Prenez le titre éponyme, sorte de clin d’œil au culte « Fractured Millenium » d’il y a 10 ans, avec son atmosphère de fin du monde : le titre est sympa, clairement (en écoute dans le menu à votre droite), mais qui ira le réécouter encore dans 6 mois en ayant des frissons dans le dos ? Ce qui est le cas de son inspirateur…Les titres rapides ? « Tales of thy Spineless » n’a rien de phénoménal, n’importe quel titre un brin speed de « Taste of Extreme Divinity » l’enterre 6 pieds sous terre ; « United We Fall » est un très bon titre en soi, mais trop classique ; seul « When Death Calls » tire son épingle du jeu avec une structure un brin plus originale que d’habitude, et cette accélération menaçante de fin (« Save Thy, Save Thy, Save Thy Children »). Mais le son de batterie ultra compressé des studios Abyss enlève aussi pas mal de pêche aux passages blastés…
Quand aux titres mid tempos bien mélodiques, un autre grand classique d’Hypo, ils sont parfois pas trop mal : « Soldier of Fortune » a une réelle personnalité avec son accompagnement mélodique tout du long, et rappelle les plus belles heures d’
« Hypocrisy », l’album éponyme. « 44 Double Zero » (une chanson inspirée de l’excellente série « les 4400 » qui passait sur M6 à une époque) est un autre bon titre, qui voit Peter s’essayer à quelques gimmicks vocaux réussis (à compter de 0 :26) ; mais à contrario « Hell is Where I Stay » rappelle trop dans sa pesanteur musicale un certain « Eaten » d’un certain Bloodbath, auquel Peter avait justement participé. Et le classique titre atmo / mélo / mélancolique de fin d’album, ici intitulé « The Return » est sympathique… mais n’allez pas le comparer à des perles comme « Living to Die »,
« The Final Chapter » ou « All Turns Black », vous seriez déçus !
Et nous avons déjà fait le tour du propriétaire ! Ah si, « The Eye » est sympa, mais anecdotique…Vous aurez noté que je suis outrageusement exigeant avec ce groupe, car fan, et sachant aussi qu’ils sont capable du meilleur (jamais du pire, tout est bon chez Hypo). Et là, servi avec une pleine assiette de chair fraîche, après 4 ans de famine, je suis obligé de faire ma fine bouche ! Car plutôt que de m’avoir ramené dans un gastro succulent comme d’habitude, Peter m’a juste traîné au restau du coin, tout juste bon à contenter Madame un soir de Saint Valentin ! Pour ceux et celles qui ont l’habitude d’aller au McDo du Death Metal mélodique (insérez ici vos groupes préférés de melodeath) et ne connaissent rien d’Hypo, « EoD » sera une révélation. Pour ceux qui exigent davantage ou connaissent déjà la maison, ce sera une déception.
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