Attention! Sortie pour fanboy! Et oui, on ne se paie pas un coffret pareil sans avoir suivi un minimum la longue discographie d'Hypocrisy, qui avec 11 albums à son actif avait bien mérité un tel hommage d’ailleurs, non ? Présenté dans un charmant digibook, "Hell Over Sofia" regroupe un concert enregistré en 2010, un documentaire et le clip de "Weed Out the Weak". Egalement présent, 2 CDs reprenant au rôt de bière près la bande sonore du concert. Nous allons essentiellement nous étendre ici sur le concert et le documentaire, le clip étant un simple montage issu des images du titre joué en live.
Pour démarrer sereinement cette chronique, je vous propose d’aller jeter un œil au documentaire, et oui ce que l’on regarde habituellement en dernier dans un tel package, mais j’ai toujours eu l’esprit de contradiction que voulez vous... D’une durée conséquente (1h30), il retrace l’historique du groupe, en s’attardant ponctuellement sur quelques anecdotes, images de lives, ou interviews ciblées. Des débuts brutal death aux récents opus avec un line-up plus solide que jamais, toutes les périodes (et elles sont nombreuses) du groupe sont abordées. On retrouve ainsi interviewé la plupart des guitaristes « mercenaires » du groupe, qui l’accompagnaient sur ses quelques tournées mondiales ; et une belle partie de ces interviews est consacrée à celle qui rassemble Masse Broberg (chanteur sur les 2 premiers albums puis parti chez Dark Funeral) et Peter Tagtgren, pour quelques anecdotes aussi cocasses (comme l’arrivée un peu prématurée des deux lurons dans la chambre d’hôtel d’une animatrice d’émission métal qui n’était pas vraiment à son avantage à cette heure matinale !) que touchantes par l’amitié qui se dégage entre ces deux ex-camarades de groupe. S’ensuit une courte partie ou Peter se retrouve seul à commenter la création de Pain (suite à des tensions au sein d’Hypocrisy, qui lui a donné le temps de réaliser cet autre projet), puis on embraye sur une bonne demi heure de vie en tournée, ou l’on suit de près le groupe lors de sa tournée Sud-Américaine de l’été 2010, qui permet de mesurer la popularité du groupe outre Atlantique. Le documentaire revient ensuite en Suède, pour faire intervenir Horgh et Mikael Hedlund (membres actifs du groupe) qui livrent eux aussi leurs impressions sur le groupe, la vie en tournée, et la cohésion manifeste qui règne au sein de ce trio infernal. Parmi toutes les informations livrées ici et là, je retiens surtout que Lars Szöke (batteur historique du groupe jusqu’en 2004) est le principal compositeur de toutes ces mélodies tordues sur
« The Final Chapter », étant au final un bien meilleur guitariste que batteur d’après Peter himself ! Difficile d’aligner ici toutes les infos dénichées ici et là, retenons simplement que pour un fan c’est du pain béni sans pour autant crouler sous les révélations croustillantes : Hypocrisy reste un groupe au vécu somme toute assez simple, et n’est pas le genre de groupe qui fera les gros titres de blabbermouth.net. Juste une bande de potes… c’est vraiment l’image qui en ressort, ce qui surprend car j’ai toujours cru que c’était le groupe exclusif de Peter qui pourtant intègre régulièrement ses collègues dans les compositions et la prise de décisions…
Passons du calme d’un charmant documentaire à la fureur d’un concert de Death Métal, en nous attardant maintenant sur le charmant concert d’Hypocrisy à Sofia (Bulgarie) qui est présenté sur l’autre partie du DVD. Première prise de contact avec celui-ci : la set list, qui balaie tous les albums du groupe, à l’exception notable du controversé
">« Catch 22 ». Tous les classiques sont présents : l’indéboulonnable « Roswell 47 », « Fire in the Sky », « Fractured Millenium », « Obsculum Obscenum »,
« The Final Chapter »… et la set list couvre ainsi absolument toutes les périodes et styles abordés par le groupe : du Doom Death de « Apocalypse » /
« The Fourth Dimension » au melodeath d’ « Eraser » / « Adjusting the Sun » en passant par la bien brutale succession « Pleasure of Molestation / Obsculum Obscenum / Penetralia », on est en face d’un best of plutôt bien pensé. Question ambiance, le public est en forme, et bien que n’atteignant pas l’enthousiasme sonore des Milanais sur le dernier DVD de Dark Tranquillity, la soirée fut bien chaude pour beaucoup ! L’interprétation est sans faille: Peter est définitivement l'un des meilleurs chanteurs de métal à l'heure actuel, de par son aisance à alterner growls et chant hurlé ou son coffre impressionnant ("Scream for me Sofia" hurle -t-il sur
"The Final Chapter"..."now i'll scream for you" et il le fait, à en donner des frissons, accompagné par ce riff phénoménal..) et Horgh est réglé comme un coucou suisse, sans un pet de travers. Peut être (probablement) est-ce retouchée aux studios, mais qu'importe visuellement et musicalement ça claque! Les nouveaux morceaux sont sans surprise taillés pour la scène, avec une mention très bien au tube "Weed Out The Weak". Le montage est parfait car dynamique sans devenir épileptique pour autant (quelques plans supplémentaires sur Horgh n’auraient pas été de trop cependant), et la présence scénique est parfaitement millimétrée… Pour autant, on ne peut s'empêcher d'établir un parallèle avec l’autre live d'Hypocrisy, le culte
« Hypocrisy Destroys Wacken » que les fans connaissent bien car datant de 98, quelque part l'âge d'or du groupe (pensez donc, à la sortie de
"The Final Chapter"). Et là oui, clairement, on n’est pas dans la même intensité de jeu : ce concert là, au Wacken, était tout simplement phénoménal, et on ne peut s’empêcher d’y penser en regardant « Hell in Sofia », qui a pourtant tout pour plaire. Ce dernier manque peut être d'un peu de passion, le groupe ne tournant plus autant que par le passé, et accusant forcément le coup des années (malgré une énergie encore débordante dans les sessions d’headbanging). Je reste un peu sur ma faim, n’ayant pas eu l’étincelle qui aurait fait de ce DVD le témoignage ultime des prestations lives d’Hypocrisy, qui en règle générale sont loin de décevoir (remember ce fabuleux concert à Lyon pour la tournée de
« Virus »…)
Ma conclusion reprendra en substance mon début de chronique : cette sortie n’a d’intérêt que pour le fanboy qui appréciera autant de revoir l’un de ses groupes favoris sur scène (car Hypocrisy tourne peu) que de se régaler avec une rétrospective plutôt détaillée d’une vingtaine d’année de chaos et de confusion. Et à l’aube de sa vingt et unième année, et avec l’annonce ce jour d’un nouvel album en préparation, j’espère tellement qu’Hypocrisy me gratifiera d’un « 30 Years of Chaos and Confusion » … d’ici là j’ai des heures de musique à réécouter pour me rappeler à quel point ce groupe est juste exceptionnel dans ses meilleurs périodes… comment ça, « fanboy de merde ? » !!
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