Disguised Malignance - Entering The Gateways
Chronique
Disguised Malignance Entering The Gateways
Si le nord de l’Europe a toujours été une terre fertile en matière de Metal celui-ci connaît depuis la crise Covid une émergence sans précédents de nouvelles formations menées par des musiciens très jeunes mais particulièrement talentueux et déterminés, et dont certains d’entre eux ont pu déjà se faire une petite réputation. Si la Norvège et la Suède sont les fers de lance de cette pouponnière bruyante le voisin Finlandais n’a rien à leur envier, tant le pays des mille lacs a vu débouler avec force quelques noms très qualitatifs comme CRYPTIC HATRED, HEXING et aussi désormais avec DISGUISED MALIGNANCE qui frappe lui-aussi particulièrement fort dès son premier opus. Car si ses membres oscillent entre dix-huit et vingt ans on ne croirait jamais qu’ils sont aussi jeunes quand on entend le résultat final, car à l’instar des deux autres combos précités (dans lesquels ont joué d’ailleurs certains des musiciens ici présents) on a clairement la sensation d’être en présence de vieux briscards expérimentés et aguerris, tant la musique y est particulièrement réussie et dense et nous renvoie en plein dans le Death Américain des années 90. Car outre une production granuleuse et une batterie au son très sec typiquement d’époque, on va se retrouver plongé dans des ambiances et influences qui sentent bon les débuts notamment de SUFFOCATION, CANNIBAL CORPSE et MALEVOLENT CREATION avec cette même hargne et noirceur incandescente, qui vont se retrouver tout au long de cette demi-heure qui va passer à toute allure sans aucune apparition de répétition et de lassitude auditive.
Il faut dire que dès le départ les gars vont donner le ton de ce qui va se produire durant tout ce temps, avec une musique fluide et remuante où la technique ne déborde jamais dans la branlette de manche et où le groove prime sur le reste en jouant sur les variations rythmiques. En effet que ce soit sur « Gates To Nihil » (qui fait office d’ouverture) comme « Remnants Of Serenity » les choses vont être simples et basées sur une alternance continue où ça tabasse aussi vite que ça n’écrase sur la pédale de frein, tout en gardant un feeling permanent et des points de repères où s’accrocher... notamment grâce à une durée globale qui ne s’éternise jamais trop longtemps. Et si ici on a vu que le quintet aime jouer vite il ne fait pour autant que cela vu qu’il sait varier son propos, et la suite va le démontrer plus fortement en mettant en avant sa facette plus lourde et lente qui va progressivement s’imposer sur les compositions qui vont suivre. Il suffit d’écouter « Confined » au grand-écart imposant pour s’en apercevoir, et cela va être plus flagrant encore sur les rampants et oppressants « The Fading Path Of Existence » et « Malignant Visions » où l’obscurité est renforcée dans cet océan putride et froid au tempo largement bridé... mais d’où émerge quelques explosions de violence pour ne pas tomber dans une espèce de faux-rythme pépère. Car que ça joue à fond la caisse comme sur le bridage l’accroche y est impeccable et le groove permanent, donnant ainsi souvent l’envie de taper du pied comme de secouer la tête comme à l’instar du monstrueux « Unearthly Extinction » à l’envie de se dandiner implacable et au dynamisme de dingo qui ne cesse de monter en pression et de la relâcher dans la foulée. Cependant les mecs vont aussi montrer qu’ils savent la jouer plus accessible, c’est le cas de « Beyond (Entering The Gateways) » qui mise prioritairement sur le médium assez pépère sans pour autant y perdre en virulence prouvant ainsi qu’en faisant les choses un peu différemment ils arrivent à garder leur ligne de conduite et leur agressivité.
D’ailleurs sur ce point le summum est atteint sur l’étonnant et long « Disengagement Into Eternity » où après un début et une fin très classique la partie centrale va aller carrément lorgner vers des accents Jazz et Progressif typiquement 70’s, tant les ambiances spatiales vont y être exacerbées sur fond de basse chaude et de batterie barrée où tout plane tranquillement. Si cela va logiquement surprendre on s’aperçoit que les craintes fondées vont s’évaporer rapidement vu que ces éléments trouvent facilement leur place au sein de ceux violents et haineux et qu’ils ne dépareillent pas, même si les raccourcir un peu aurait été plus bénéfiques. Mais à part cela on n’a absolument rien à reprocher à l’entité qui livre un premier jet sans fausses notes et qui montre un très potentiel à suivre et des énormes promesses pour le futur, tant ses créateurs sont à l’aise chacun dans leur registre et nul doute qu’avec encore plus de vécu et d’expérience la suite ne pourra qu’être encore plus impressionnante (tant ils ont déjà tout compris et assimilé les bases pour mieux les sublimer et les mettre en valeur). Affaire à suivre donc comme on dit et on se demande bien quelle sera la prochaine révélation venant des cours de récréation à venir chatouiller nos oreilles, car il est certain qu’il y’en aura d’autres et surtout qualitativement comme aussi impressionnante... tout ça n’est qu’une question de patience et de temps, ce dont on s’accommodera volontiers.
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