Je leur demanderais d'oublier les saccades bateaux et de revoir à la hausse la vitesse et la brutalité pour un prochain album. Là, ce sera parfait!.
Ma conclusion du premier album de Dehuman,
Black Throne Of All Creation, récapitulait bien ma pensée sur les Belges. À la fois déçu sur certains points (le côté trop moderne, le manque de bourrinage) et enthousiasmé par d'autres bien plus positifs (influences old-school, bon riffing, sens de la mélodie, diversité dans le jeu). Dans l'ensemble, j'avais bien senti un potentiel intéressant chez Dehuman que je trouvais toutefois encore trop juste. Du coup, la sortie toujours chez Kaotoxin de leur nouvel opus baptisé
Graveyard Of Eden me rendait curieux, surtout avec cette pochette coolos bien old-school. Le groupe, influencé à la fois par l'ancienne et la nouvelle école, allait-il basculer chez les Grands Anciens? Allait-il se débarrasser de ses apparats trop modernes pour embrasser totalement le vrai death metal? Ou allait-il continuer son style bâtard et me laisser à nouveau sur ma faim?
Maudits soient-ils car les Belges ont écouté mes conseils avisés! L'emprise des Grands Anciens est désormais quasi totale sur nos voisins d'outre-Quiévrain. Terminé l'aspect moderne de certaines rythmiques syncopées qui gâchaient un peu les morceaux du premier album. Tchouka-tchouka, blast-beats, semi-blasts, mid-tempo grassouillet se partagent l'alléchant. Ce qu'il y a de bien aussi, c'est qu'on ne peut pas caser Dehuman dans la case revival. S'il se tourne bien vers le old-school pour chercher l'inspiration dans son riffing à la fois sombre et mélodique, le combo ne fait ni dans le Swedish, ni dans le Incantation-like comme on en croise beaucoup. Ici, on nage plutôt dans le death metal floridien à la Morbid Angel, Brutality, Death et compagnie mélangé à du brutal death type Suffocation (flagrant par exemple au tout début de "Obedience To Pestilence" avant d'enchaîner sur un riff morbidangelien). Et le growl arraché du bassiste Andrea Vissol, très convaincant, fait toujours autant penser à Max Otero de Mercyless, ce qui n'est pas pour me déplaire. Des influences bien digérées puisque, sans non plus parler d'originalité, Dehuman possède sa propre patte. Assez rare ces temps-ci pour être souligné. Cela permet aussi au groupe de ne pas sonner daté mais au contraire puissant et dans l'air du temps. Je goûte ainsi particulièrement cette production qui n'en fait pas des caisses et va droit au but en donnant à la musique de Dehuman l'impact nécessaire pour une efficacité totale. Le son de batterie, entre autres, se montre exemplaire, avec une caisse claire naturelle qui claque bien pendant les blasts. Et des blasts, il y en a pas mal. Des semi-blasts aussi, même si j'aime moins. Le petit manque de brutalité que j'avais noté sur
Black Throne Of All Creation, découlant de l'envie louable du groupe de diversifier son jeu, n'est alors plus d'actualité. Ça bourre bien, tout en gardant cette diversité que le groupe s'efforce de montrer.
Dehuman a ainsi gommé la plupart de ses défauts. Mieux, il a su élever son niveau pour franchir un pallier indispensable à un groupe qui veut aller plus loin. Les musiciens ont clairement pris du galon, se lâchent plus et se révèlent à la fois plus techniques et meilleurs compositeurs. À commencer par un très bon riffing, agressif et sombre comme se doit de l'être tout bon album de death metal, mais aussi varié, développant une panoplie assez large (tremolo, power chords, harmoniques, dissonance, etc.) sans jamais oublier la mélodie. Un rayon où les Bruxellois se montrent aussi très talentueux. Pas mal de solos travaillés notamment, mettant en exergue le doigté et le feeling des musiciens, avec une apothéose en fin de parcours sur l'excellent "Goddess Of Sins" qui clôture l'album sur plus de sept minutes impressionnantes de maîtrise. Son introduction, calme et dissonante, tout en toucher, est carrément grandiose. Une conclusion marquante qui va de paire avec un début en fanfare sur "Sepulcher of Malevolence", morceau d'ouverture tonitruant qui met tout le monde d'accord d'entrée malgré une durée qui aurait pu raccourcir pour davantage d'efficacité encore. En parlant de durée, Dehuman a trouvé le temps parfait pour ce type d'album qui se termine juste sous la barre des 40 minutes qui passent très vite.
C'est qu'on ne s'ennuie pas sur ce
Graveyard Of Eden qui voit Dehuman confirmer les promesses de
Black Throne Of All Creation et gommer ses défauts. Une progression à saluer qui va dans le bon sens. Tout n'est pas parfait, certains passages s'avérant moins inspirés que d'autres (pas super fan de "Crypts Of Blood" par exemple, un peu simpliste et banal par rapport au niveau général montré par le groupe malgré une bonne entame sur une rythmique appuyée et un solo chaotique) mais dans l'ensemble, Dehuman frappe fort sur ce deuxième album. Riffing inspiré et varié, brutalité et vitesse décuplées, production nickel, niveau technique au poil, sens aigu de la mélodie, solos bien branlés, atmosphères sombres travaillées, il y a à peu près tout ici pour combler n'importe quel fan de death metal.
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