Zombiefication - At The Caves Of Eternal
Chronique
Zombiefication At The Caves Of Eternal
Ah le Mexique, ses tapas, ses nuits chaudes, ses plages de sable blanc, sa culture Aztèque !
Et son death metal !
Bien évidemment, le Mexique n'est pas le seul pays d'Amérique Latine à posséder une excellente scène, mais la caractéristique commune de beaucoup de ces combos est une brutalité à toute épreuve. En effet, des groupes tels que les groovy Insepulto, Embalmed, les géniaux Necroccultus ou encore les Repulsive Death (pour la caution underground grind/death), ne sont pas les derniers à aimer fracasser des gencives.
La particularité de Zombiefication est sa propension à donner dans le Swedeath, ou en tout cas, à en reprendre les codes pour mieux se les approprier : dès le premier morceau, le ton est donné : les riffs sont gras et presque lancinants, et surtout une "mélancolie" ou en tout cas, un désespoir se fait jour très rapidement.
Celui-ci ne disparaîtra jamais totalement de la galette, entraînant l'auditeur dans un maelstrom de sensations tout à fait raccord avec le titre et la pochette du disque, à défaut d'une bestialité que d'autres groupes du pays préfèrent mettre en exergue.
Très proche donc des premières heures de l'école de Stockholm dans l'approche (les photos promos à base de t-shirts de Nihilist ne trompent personne), le gang de Mexico s'en détache dans l'interprétation : la moiteur plutôt que les miasmes.
Ce groupe, actif - de mémoire - depuis 2008, voire 2009 (ne chipotons pas), est extrêmement productif. Avec quasiment une sortie par an, ils ne donnent jamais le sentiment de bâcler le travail pour répondre à cette frénésie de publications mais tout au contraire de peaufiner chaque chanson, chaque riff, chaque note.
Dans les faits, après une intro sur fond d'horror metal, le tempo passe la seconde et embraye sur un mid-tempo porté par une voix rauque et hurlée.
L'album déroule ainsi ses trois quarts d'heure de spleen colérique (le chant très "Tom Warriorien" sur "Soul Collector" for example), sans que jamais l'ennui ne pointe le bout de son nez.
En effet, fort d'une approche "originale" du death, Zombiefication peut se permettre de varier les plaisirs et d'accentuer sa mélancolie inhérente, nous offrir un tabassage en règle (la batterie à 11'35 par exemple), ou faire pleuvoir sur nous une imprécation death/doom (le terrifiant "Passage Of Darkness" !!!).
Les albums suivants, notamment son successeur et ultime « Procession Through Infestation » développeront ce même canevas, tricotant davantage dans la noirceur ou cette ambiance de fin du monde, échos poisseux d’une humanité en déliquescence, en attente de la fin totale.
Mais pour ce second long format le combo frappe là un grand coup et se veut déjà dépositaire d’une marque de fabrique, d’un style, d’une âme enfin.
Il est des albums que l'on peut disséquer jusqu'à plus soif.
Il en est d'autres qu'il faut tout simplement vivre, et pour cela, s'enfoncer de son plein gré dans ses propres abîmes.
Celles d'où l'on ne revient pas toujours.
Mais que la damnation peut être jouissive, parfois !!!
(et un p'tit verre de meskal avec ça, siouplait)
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