The Unholy Communion ou l’Arlésienne selon Verminous. Ressuscité d’entre les morts en 2009 après six longues années d’absence, le groupe marquait son retour avec l’annonce d’un nouvel album dont la sortie devait être "imminente". Un deuxième opus véritablement inespéré faisant suite à l’excellent
Impious Sacrilege paru en 2003 sur le label espagnol Xtreem Music. Mais malgré cette annonce aguicheuse, il aura pourtant fallu s’armer de patience avant de constater le retour officiel des Suédois sur le devant de la scène. Après l’excellent concert donné l’année dernière au Kill-Town Death Fest, 2013 marque finalement le vrai retour de ce groupe, certes discret, mais à l’aura diabolique et surtout à la personnalité très affirmée. Un groupe qui encore aujourd’hui ne ressemble à aucun autre malgré son affiliation évidente à la scène old school Scandinave.
Sans cesse repoussé pour des raisons diverses (maladie, studio, artwork, projets parallèles…)
The Unholy Communion verra finalement le jour plus de trois ans après l’annonce de sa sortie. Autant dire que les petits gars de Verminous ne sont pas parmi les plus pressés. C’est une fois de plus sur le label de Dave Rotten, Xtreem Music, que paraît ce nouvel album dont l’artwork a été confié encore une fois à Timo Ketola (Dead Congregation, Cruciamentum, Deathspell Omega, Watain…). A noter qu’un titre supplémentaire figure sur la version vinyle de l’album, il s’agit d’une reprise des Japonais de Sabbat avec le titre "Devil Worship" présent sur l’album
Envenom.
Si vous suivez un peu mes chroniques sur Thrashocore, vous savez à quel point je tiens en estime les Suédois de Verminous. Et si le EP du groupe est plutôt bien noté,
Impious Sacrilege à quant à lui obtenu la note maximale. Autant vous dire que j’attendais énormément de
The Unholy Communion. Néanmoins un petit coup d’œil à la note, en haut à droite, devrait vous suffire pour comprendre que ce nouvel album n’est pas tout à fait à la hauteur de son prédécesseur et cela pour une raison très simple : l’effet de surprise. Car là où
Impious Sacrilege m’avait littéralement mis le cul par terre il y a maintenant dix ans grâce à un niveau d’intensité rarement égalé, il est juste de reconnaître qu’aujourd’hui la recette déployée sur
The Unholy Communion ne surprend plus autant qu’avant. Mais c’est finalement bien là le seul vrai défaut de cet album pourtant calqué trait pour trait sur ce premier jet qui continue toujours autant de tourner chez moi.
En effet, on ne peut pas dire que malgré les dix ans qui séparent ces deux albums, Verminous ait décidé de changer son fusil d’épaule. Bien lui en a pris car j’aurai certainement été le premier à lui en vouloir. Non, les Suédois demeurent ainsi fidèles à ce Death Metal délicieusement old school à la fois intense et éreintant mais aussi terriblement malsain.
The Unholy Communion débute ainsi sur une introduction toujours aussi dérangeante bien que pour le coup, je la trouve tout de même moins réussie que celle d’
Impious Sacrilege. Un point de détail bien vite oublié à la découverte de l’excellent "Keepers Ov Chaos" qui rassure d’emblé sur la capacité de Verminous à toujours produire du chaos même après dix ans d’inactivité. Deux minutes de haine, à grand coup de riffs putrides et glacés, de leads sinistres (0:22) et de solo toujours aussi foutraque (1:20). Remercions également Andreas Johansson qui n’a rien perdu de son jeu survolté et hyper dynamique ainsi que le chant arraché et possédé de Linus Björklund. Pas de demi mesure, tout juste l’esquisse d’un break discret afin de reprendre son souffle.
Le reste de l’album suit donc le même schéma en offrant peut-être davantage de relief que sur
Impious Sacrilege. Aussi, si l’on retrouve évidemment quantité de passages bourre-pif, le groupe hésite beaucoup moins à ralentir la cadence afin d’offrir peut-être plus de consistance à ce nouvel album comme en témoigne par exemple les très bons "I.N.R.I. (Iesus Nazarenus Rex Insecta)", "In The Name" ou encore "Verminous Fluids – Part II". Verminous aurait-il ainsi gagné en maturité ? Oui, c’est fort probable mais pour autant le groupe n’a pas sacrifié aux éléments qui ont fait son succès. Aussi, et comme je le précisais déjà un peu plus haut, il est heureux de voir que la batterie conserve cette intensité et cette dynamique Punk/Thrash qui représente en grande partie la musique de Verminous. Un jeu vif et incisif, presque bordélique, dont l’atout principal est de ne pas oublier l’intérêt que peuvent jouer les cymbales dans la dynamique générale notamment grâce à ces frappes sur le sommet des cloches.
La production se veut quant à elle très naturelle. La musique de Verminous conserve ainsi cet aspect particulièrement abrasif grâce à des guitares incisives desquelles n’émane aucune véritable lourdeur (on n’est jamais très loin des sonorités développées dans le Black Metal). Idem pour la batterie qui sonne particulièrement crue. Chaque instrument est ici à sa place sans prendre à aucun moment le pas sur un autre. Un choix intéressant puisque plus proche de ce qui se faisait à la fin des années 80 que des années 2000. Aussi, cela permet à Verminous de mettre l’accent sur les ambiances développées au fil de
The Unholy Communion. Ambiances toujours aussi sinistres et blasphématoires qui procurent énormément de cachet à ce genre d’album.
Il est toujours difficile de revenir avec un nouvel album lorsque l’on a été absent durant dix longues années. Le risque est de signer son comeback par un album souvent bien loin des aspirations des quelques fans dont la patience et la tolérance n’est pas souvent le fort. Heureusement, Verminous n’a rien perdu de sa superbe et demeure le groupe unique qu’il était déjà à l’époque du redoutable
Impious Sacrilege. Certes, les Suédois ont muri, offrant davantage de mid tempo qu’auparavant. Certes, l’effet de surprise est aujourd’hui loin derrière nous mais pour autant
The Unholy Communion n’en reste pas moins un album franchement réussi et surtout hautement recommandable. Un album de Death Metal à l’intensité exacerbée, simple mais radical et foutrement malsain. Un retour particulièrement attendu par moi-même et qui ne m’a pas déçu. Merci Verminous.
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