Dans la catégorie des groupes sous estimés qui n'ont jamais intéressé que quelques irréductibles de l'underground Death Metal, Verminous figure certainement dans le peloton de tête. Ce groupe suédois formé en 2002 sur les cendres de Delve s'était fait remarquer notamment grâce à la sortie d'un premier album intitulé
Impious Sacrilege. Ce premier jet longue durée d'une noirceur et d'un "je m'enfoutisme" absolument incroyable avait vu le jour sur le label Espagnole Xtreem Music. Si le groupe n'a jamais connu de véritable succès malgré les indéniables qualités d'
Impious Sacrilege, cela aura au moins permis à Verminous d'obtenir une certaine reconnaissance auprès d'un public metal peut-être un peu plus large que celui auquel il était destiné à l'origine. Malheureusement le groupe n'aura pas vraiment réussi à capitaliser sur ce premier album puisque seulement quelques mois après sa sortie, c'est le silence radio le plus total. Il faudra attendre 2010 pour finalement entendre à nouveau parler de Verminous.
On le sait moins mais avant cet album il y a eu un EP intitulé
Smell The Birth Of Death sorti à l'époque sur le désormais célèbre label grecque Nuclear Winter. Evidemment disponible en petite quantité (518 pièces), ce 7" n'aura pas fait long feu. Depuis longtemps épuisé ce disque n'était d'ailleurs pas sensé revoir le jour mais c'était sans compter sur les relances répétées et insistantes de quelques die-hard fans qui ont du mettre à mal la boîte mail d'Anastasis Valtsanis. Force est donc de constater que cet acharnement psychologique aura fini par payer puisque le label s'est finalement décidé à rééditer courant 2009 ce fameux EP dans une version CD simple mais rendant honneur à ce disque depuis longtemps introuvable.
Pas de chichi donc puisque cette réédition reprend l'artwork original de Timo Ketola et qu'on y retrouve tout simplement les quatre titres déjà présents à l'époque. Basta. Rien de plus. Pas de titres bonus ou de live ou d'obscures demos ou quoi que ce soit. Non, rien, nada. Ceci dit ne boudons pas notre plaisir, posséder ce disque est déjà une petite victoire. Limité une fois de plus à quelques exemplaires (500), cette réédition semble d'ors et déjà sold-out. Si vous avez loupez le coche, il est donc déjà probablement trop tard.
De ces quatre titres, deux vous seront déjà connus si vous êtes familiers avec l'album
Impious Sacrilege. En effet on y retrouve "Verminous Fluids" et "Salvation By Extermination" dans des versions sensiblement différentes, étonnamment un peu plus "propres" et paradoxalement moins percutantes. Les deux autres titres sont quant à eux totalement inédits et se voient donc proposer ici une seconde vie.
On retrouve donc évidemment les bases de ce que sera ce premier album mais avec tout de même moins de réussite. Certes, ce que nous offre ici Verminous constitue déjà le haut du panier en matière de Death Metal Old School mais ces titres ne tiennent pourtant pas la comparaison face à ceux de l'album. Néanmoins il faudrait être sacrément enrhumé pour ne pas succomber aux effluves pestilentielles de Verminous. "Verminous Fluids" ouvre le bal en douceur grâce à une courte introduction sur laquelle se mélangent growls bestials et voix incantatoires en tension. Appuyé par un piano, la cavalerie fait son entrée le temps d'une mise en température avant de complètement nous annihiler par une déferlante sonore sans nom (dès 1:20). Chaos, destruction, haine, violence, voilà ce que l'on ressent à l'écoute de ce morceau brouillon à l'énergie incroyable. J'ai d'ailleurs des frissons à chaque fois que j'entends ces frappes en haut des cymbales ou encore ce break de basse saturée à 3:11 qui me rappelle bon nombre de formations grind. Même punition sur "Salvation By Extermination" qui casse néanmoins ce rythme extrêmement rapide avec des passages plus nuancés et moins soutenus. C'est aussi sur ce titre que les fameux soli totalement foutraques et quasi inaudibles de Verminous font leur apparition. Véritables marques de fabrique du groupe suédois, on les retrouves également sur "Resuscitation Of The Dead" (2:34) et "Chaos In The Flesh" (1:19). A travers ces deux titres extrêmement rapides, Verminous fait fi d'absolument toute notion de finesse pour nous envoyer à la gueule un Death Metal nauséabond et blasphématoire dopé aux amphétamines et aux speed.
Si j'avais chroniqué ce disque avant d'avoir découvert
Impious Sacrilege, je ne lui aurais probablement rien trouvé à redire. Néanmoins ce n'est pas le cas et forcément
Smell The Birth Of Death souffre aujourd'hui de la comparaison avec son grand frère. Ce qui me gêne personnellement c'est dans un premier temps la voix moins affirmée et moins haineuse de Germaniac. Il faut dire que le mix ne lui rend pas vraiment service puisque le chant se retrouve plutôt en arrière plan, étouffé par ces riffs, ces blasts et tout ce chaos ambiant. Deuxième critique, la production moins adaptée à la musique des suédois. Sur ce EP, les guitares n'ont pas ce grain ni cette présence que l'on retrouve sur
Impious Sacrilege. Du coup, malgré un effort constant de Verminous pour nous rendre une copie raturée et bien dégueulasse, on ne peut s'empêcher de trouver ces guitares un poil trop proprettes. Evidemment, il faut considérer cela dans une optique de comparaison car quoi que j'en dise, la production n'est pas non plus totalement à côté de ses pompes. Bref, il s'agit là de quelques petites différences qui me font préférer l'album mais qui n'enlève rien au charme de ce EP qui constitue une bonne introduction à l'univers des suédois.
Crue et extrêmement violente, la musique de Verminous se subit plus quelle ne s'apprivoise et l'écoute, si elle est éreintante, à néanmoins le mérite d'être d'une intensité rare. Alors que le groupe a annoncé son retour prochain avec un nouvel album intitulé
The Unholy Communion, voilà donc un bon moyen pour tout ceux qui ont loupé un wagon (et ils sont nombreux) de se laisser aspirer par cette spirale infernale et de faire honneur comme il se doit à ce groupe aussi remarquable que malheureusement méconnu. Total worship pour ma part!
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