"Chouette pochette et chronique qui donne envie. Je vais me pencher sur la question car comme toi, je ne m'étais jamais penché sur ce groupe.". Voilà ce que j’écrivais en guise de commentaire sous la chronique de
Necromantaeon, sixième album de Purgatory paru en février 2011 et chroniqué ici par Keyser début 2012. En dehors de la répétition du mot "pencher" qui me fait aujourd’hui saigner des yeux, voilà encore un exemple de ce que je sais faire de mieux : procrastiner. Il faudra donc attendre la sortie de ce huitième album (car oui, il y en a eu un autre entre les deux intitulé
Deathkvlt - Grand Ancient Arts) à l’artwork aguicheur pour que je me décide enfin à jeter une oreille à ce groupe allemand formé en... 1993. Et comme Keyser, je ne suis pas non plus très en avance sur ce coup. Sorti en mars 2016, c’est avec presque un an de retard que j’arrive la bouche en cœur pour tenter de vous délivrer la bonne parole.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, ce nouvel album intitulé
Ωmega Void Tribvnal est paru une fois encore via War Anthem Records, petit label allemand spécialisé le plus souvent dans les groupes de seconde division au potentiel avéré (Bombs Of Hades, Lik, Graveyard, Darkened Nocturn Slaughtercult, Vidargängr...). De même, la production a été confiée pour la troisième fois consécutive à l’infatigable Patrick W. Engel. Si je ne peux pas faire de comparaison avec les albums précédents de Purgatory, le son se montre néanmoins particulièrement tranchant et abrasif rappelant ainsi au passage celui des deux albums de Cemetery Urn, ce qui n’est absolument pas pour me déplaire.
Alors quoi de neuf depuis la sortie de
Necromantaeon en 2011 ? Oh et bien pas grand-chose à vrai dire. En effet, Purgatory ne semble pas s’être assagit et continue de délivrer son Death Metal avec force et conviction pour un résultat qui devrait une fois de plus séduire les amateurs de ce genre de délices tout en finesse et légèreté. Car si les années passent, elles ne rendent pas pour autant le propos des Allemands plus accessible. Du haut de ses trente-cinq minutes et grâce à des morceaux relativement courts et finalement toujours très directs,
Ωmega Void Tribvnal donne l’impression d’enchaîner les blasts à vitesse grand V. Pourtant, ce huitième album est beaucoup plus contrasté qu’il n’y paraît. Opposant ainsi à ces nombreuses séquences de pilonnage des passages plus en retenu ("Devouring The Giant" qui fait la part belle à ces deux approches, "Prophet Of Demonic Wrath" à 2:16, "Chaos Death Perdition" à 1:09 et surtout à 2:21 avec l’arrivée de ces chœurs religieux, la première minute de "Nemesis Enigma" ainsi qu’à partir de 3:04 où vient se poser un lead mélodique avant de repartir de plus belle, etc), Purgatory vient donc apporter un vrai relief à sa musique, la rendant naturellement plus digeste qu’un album mené pied au plancher de bout en bout. Rassurez-vous néanmoins car se faisant, les Allemands n’affectent pas pour autant la dynamique générale qui, comme évoqué plus haut, donne vraiment le sentiment d’un album particulièrement soutenu (les très directs "Prophet Of Demonic Wrath" et "Codex Anti", "Chaos Death Perdition" et son entrée en matière très inspirée par Angelcorpse, "The Curse Of Samhain - Part II" et son passage mélodique surprenant et ainsi de suite…
Comme l’évoquais également mon cher collègue, l’un des atouts de Purgatory réside dans sa capacité à faire naitre de ses compositions une atmosphère sombre et morbide grâce en premier lieu à des riffs redoutablement ciselés et à des leads discrets mais aux mélodies sinistres. A ce petit jeu-là René Kögel, seul guitariste à bord, s’en sors encore une fois haut la main grâce à un jeu simple, rapide et efficace qui n’oublie jamais qu’il est l’un des éléments clefs de la composition. Mais les riffs de René ne sont pas les seuls responsables de cette atmosphère obscure qui plane au-dessus de ce menaçant
Ωmega Void Tribvnal. En effet, ces nombreuses séquences moins rapides évoquées dans le paragraphe précédent viennent à leur manière poser une espèce chape de plomb sur le Death Metal des Allemands. Comme si en prendre plein les dents pendant trente-cinq minutes ne suffisait pas, Purgatory vient également nous écraser la gueule contre le sol quitte à nous faire suffoquer jusqu’à en vomir. Enfin, toujours dans l’idée de créer cette atmosphère bien particulière, on appréciera également les quelques contributions vocales de René Kögel dont la voix plus arrachée va venir se mêler au growl profond et monocorde de Mirko Dreier. Un duo de voix complémentaires qui va s’exprimer à quelques occasions afin d’apporter un soupçon de folie et de sadisme supplémentaire.
Avec ce huitième album (et oui, déjà), Purgatory continue son petit bonhomme de chemin sans se soucier de quoi que ce soit d’autre que de délivrer une fois encore un Death Metal de qualité. Le groupe mériterait très certainement une meilleure exposition ainsi qu’une meilleure reconnaissance de la part du public mais ce n’est malheureusement pas le cas pour eux. Alors si jamais cette chronique avait réussi à susciter un tant soit peu de curiosité de votre part, n’hésitez pas une seule seconde à vous lancer dans l’écoute des titres qui constituent ce
Ωmega Void Tribvnal. Si vous appréciez le Death Metal exprimé avec velléité et ardeur, Purgatory a de quoi largement vous convaincre.
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