Purgatory - Necromantaeon
Chronique
Purgatory Necromantaeon
On a beau être dans le milieu depuis près de 15 ans, on croise toujours des vieux groupes dont on n'avait jamais entendu parlé avant. Tant mieux j'ai envie de dire car tout l'intérêt d'une scène metal extrêmement riche est là: découvrir, toujours découvrir. Et donc depuis 1998, je n'avais jamais croisé le chemin de Purgatory, groupe allemand tout de même formé en 1993. Mieux vaut tard que jamais comme on dit et c'est donc avec ce nouvel album des Teutons, Necromantaeon, sorti il y a un an sur War Anthem Records, que je me suis familiarisé avec le death metal de Purgatory. Un death metal brutal, sombre et carré qu'il aurait été dommage de bouder plus longtemps.
Necromantaeon mélange ainsi un esprit à l'ancienne avec le son d'aujourd'hui. La production est énorme, puissante et moderne, avec la batterie mixée bien en avant pour renforcer le côté rouleau compresseur. Le quatuor ne fait en effet pas dans la finesse et c'est à une véritable démonstration de force que l'on assiste. Les morceaux sont courts, entre 3 et 4 minutes, et vont droit à l'essentiel par le biais d'un jeu très souvent rapide avec des blast-beats à foison et du thrashy accéléré entre deux fournées de blasts. En gros, ça chie dur! Purgatory lève de temps en temps le pied pour nous offrir des rythmiques mid-tempo efficaces, même si je trouve que l'album ne fait jamais aussi mal que quand il envoie la purée. Le morceau "Downwards Into Unlight", le moins véloce, est ainsi la piste la plus faible (ou disons la moins jouissive car elle reste de qualité) malgré la bonne ambiance qui y règne. Ambiance? Eh oui, Purgatory ne bourrine pas dans le vide et sait poser une atmosphère. Ce, grâce à un riffing sombre et démoniaque qui se veut l'un des points forts de la formation germanique. Impossible de résister à ces riffs aux légères mélodies ténébreuses qui vous emportent dans un tourbillon infernal (comme l'avertit la pochette clichée mais chouette), surtout portés par des gros blasts des familles ("Reaping The Diseased" à 0'30, "Where Darkness Reigns" à 2'24, l'énorme "Glorification Of The Lightbearer" dès le début, la très brutale "Scourging Blasphemies" à 0'22 qui n'a rien à envier à Hate Eternal, etc.). Le groupe se montre tout aussi dévastateur quand il blaste sur des riffs moins rapides voire saccadés comme sur "Reaping The Diseased" à 2'57, les ouvertures de "Where Darkness Reigns" et "Scourging Blasphemies" ou encore "Necromantaeon" à 0'18. On appréciera également le morceau éponyme pour sa mélodie hypnotique sur son tapis de double (on dirait un plat de grand restaurant!). Dommage par contre que Purgatory n'ait pas inclus davantage de solos quand on entend le résultat sur "Glorification Of The Lightbearer", seul titre en étant pourvu, avec un beau touché pour une ambiance plus aérienne. Comme quoi ce n'est pas si mal quand le quatuor décélère finalement, on s'en était déjà aperçu dès l'intro "Arrival Of The Undivine". Niveau chant, les Allemands s'en sortent aussi avec brio. Rien de révolutionnaire à nouveau mais le growl surpuissant de Dreier renforce la brutalité de l'opus. On a le droit également à des shrieks, parfois superposés aux growls pour plus d'effets, ainsi qu'à quelques intonations plus chuchotées histoire de rendre la chose plus vicieuse et hantée ("Downwards Into Unlight"). À noter le guest du chanteur de Hatespawn (le groupe qui avait fait un split avec Dead Congregation en 2008), ainsi que du guitariste, sans doute sur le seul solo de l'œuvre.
Voilà encore un bon petit album sorti l'année dernière qui aurait pu figurer dans mon bilan si je l'avais chroniqué à temps. Musclé et intense, Purgatory arrive aussi à planter un décor evil malgré une production aux petits oignons. Comme quoi il n'y a pas besoin de son sale et raw pour créer une atmosphère. Necromantaeon se fait juste un chouïa répétitif peut-être, mais sur un peu plus d'une demi-heure, ça ne se fait pas trop ressentir. Classique mais redoutable, ce sixième full-length des Allemands devrait ravir les fans de Immolation, Hate Eternal, Morbid Angel voire Deicide. Et moi, ce serait bien que j'explore le back catalogue d'un groupe qui semble mériter bien plus d'attention.
| Keyser 2 Février 2012 - 1892 lectures |
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