Autant dire que les fans de Bloodbath ont été particulièrement gâtés et surpris de ce réveil soudain du groupe en cette année 2008. Après un MCD (
Unblessing The Purity) redoutable en guise d'apéritif annonçant le retour de Mikael Åkerfeldt (et malheureusement le départ de Dan Swanö) et un CD/DVD live (
The Wacken Carnage) plutôt efficace (véritable orgasme que d'entendre
Breeding Death en concert !), voilà qu'arrive le tant attendu troisième album de la « dream-team » suédoise, quatre années après
Nightmares Made Flesh.
Il va falloir s'y faire mais le death metal de Bloodbath n'a plus grand-chose à voir avec leurs débuts « tribute au old school », au grand dam de leurs premiers adeptes. L'évolution entamée sur
Nightmares Made Flesh laissait présager d'une musique plus moderne et brutale : exit l'aspect « jam du week-end entre potes ». Confirmation avec le direct
Unblessing The Purity, petit quart d'heure sans concession à ramasser ses chicos. Ici Bloodbath reprend les bases du MCD, ce death metal hybride « bam dans ta face » mariant influences outre-Atlantique/scandinave actuelles et anciennes. Le titre d'ouverture imparable « At The Behest Of Their Death » (assurément l'un des meilleurs de la galette) mettra les choses au clair : blasts super soniques d'Axe, chant encore plus grave de Mikael, riffs épais qui collent au caleçon… Bref Bloodbath joue bien du death metal. Pas de
Unblessing The Purity-bis, bien au contraire, le groupe va y placer une musique plus subtile et tâtant un peu plus avec leurs amours des années 90.
Côté subtilité on retrouvera un lot de leads entêtants bien suédois (« At The Behest Of Their Death », « Treasonous », «Drink From The Cup Of Heresy », « Wretched Human Mirror »…) épaulés de soli pas franchement vilains du père Blackheim (sa patte est aisément reconnaissable) et Sodomizer. Juxtaposés à une accélération ou un passage brutal, difficile de ne pas se laisser conquérir. En ligne de mire les monstrueux « Iesous » (aux virées gutturales de Christian Älvestam) et « Earthrot » (j'imagine mes cervicales en concert !) qui font très mal ! Contrairement à
Unblessing The Purity, on retrouvera un plus grand nombre de riffs hommages à la scène de Stockholm mais aussi quelques expérimentations (minimes soient-elles). Je pense au final limite gothique de « Hades Rising » (cheveux battant et regard froncé vers le large) voire carrément doom Katatoniesque de « Wretched Human Mirror ». Quel dommage que Bloodbath n'ait pas plus exploité ces passages au profit d'autres «rentre dedans » bien trop convenus et vite oubliés…
J'aimerais pouvoir annoncer «
The Fathomless Mastery est venu, a été entendu et m'a vaincu », mais après une attente si longue, un tel line-up et face à l'émergence d'une nouvelle concurrence tenace (Torture Division et Vicious Art en tête), l'album ne marquera pas autant les esprits que ses aînés et laissera l'auditeur sur sa faim. Certes pas mal de passages auront le dernier mot sur vous (je n'imagine même pas en live) et le groupe maîtrise parfaitement son sujet mais on sent au final un groupe en mal d'inspiration (la première partie de la galette n'est pas folichonne) et se fondant trop dans le moule. En attendant une date française ou un nouvel effort, je m'en retourne au modeste
Pick Up This Sick Child (découverte de cette année 2008) ou à mon chouchou
Dismember.
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