Maître incontesté du « swedish death revival », le « all-star-band » Bloodbath était peu à peu tombé dans l’oubli depuis
The Fathomless Mastery et un DVD live dispensable (enfin presque : « Cry My Name » !)
Bloodbath Over Bloodstock (au chant asmathique de Mikael… Méconnaissable). Il faut dire que leur dernier album est sorti en 2008 (déjà !) et que malgré une musique de qualité, le death metal de Bloodbath avait nettement perdu en impact. Le groupe de Stockholm réalimentera le buzz en postant des photos rognées ainsi que des indices sur son nouveau frontman suite au départ (définitif) de Mikael Åkerfeldt il y a deux ans. Une majorité des internautes (moi compris) pensait à l’ogre Jörgen Sandström (ex-Grave, ex-Entombed, Torture Division) mais la nouvelle surprendra tout le monde… Nick Holmes de Paradise Lost est désormais l’hurleur de Bloodbath ! Vénéré par Jonas et Anders (Katatonia n’aurait jamais existé sans ça), c’est un peu un rêve d’ado qui se réalise pour eux. A l’instar de son frère d’arme Gregor Mackintosh parti former Vallenfyre, Nick retourne ainsi à son premier amour death (délaissé depuis 1992). Les funérailles morbides peuvent enfin débuter.
La découverte du quatrième bain de sang débutera non sans mal pour tout vous dire… Particulièrement pour les adeptes vénérant et pleurant (j’en fais partie) le « flow » ainsi que la puissance du grand Peter Tägtgren (Hypocrisy). Quid des vocaux alors ? Nick Holmes reprend un type de chant qu’il avait abandonné depuis plus de 20 ans, forcément la technique est loin derrière celle de ses prédécesseurs. La comparaison sera sévère… Mais bizarrement au fil des écoutes, notre sourire vicieux se décrispe peu à peu, on commence à se prendre aux vers « old school » (étouffés, le mixage aidant) du gourou entièrement converti à la cause (« Total Death Exhumed » : « global fucking bloodbath ! »). Une saveur presque malsaine s’en dégage, jouant considérablement dans l’atmosphère horrifique et occulte dégagée. Le travail d’ambiance étant un des atouts majeurs de Bloodbath, les nombreux breaks « doomy » (l’ombre Katatonia) parsemés sont toujours aussi délectables (surtout « Let The Stillborn Come To Me » à 2:50, « Mental Abortion » à 1:49 et « His Infernal Necropsy » à 1:31) malgré quelques baisses de régime irritantes (« Church Of Vastitas » et le titre éponyme).
Marque de fabrique depuis 2000, les compositions sont partagées entre les membres (Anders, Per et Jonas). Avec
Grand Morbid Funeral le niveau monte encore d’un cran, larguant à des années lumière une concurrence de plus en plus pauvre et insipide. Les Suédois proposent un lot plus que conséquent de riffs dans des structures aux breaks et débits impromptus, ponctués d’arrangements divers (écoute au casque nécessaire) ainsi que de soli dissonants à la mode floridienne du raffiné Sodomizer. Bloodbath ne se moque clairement pas de son auditoire. Ainsi un morceau lent et monotone à premier abord surprendra par une vague dévastatrice (« Anne »). Les fin gourmets masochistes ne sont donc évidemment pas des laissés-pour-compte, les morceaux tels que « Let The Stillborn Come To Me », « Famine Of God`s Word », « Beyond Cremation » ou « My Torturer » sauront les sustenter. L’aura
Resurrection Through Carnage se fait même sentir par moment dans les riffs épais et incisifs. Le studio reste identique à l’album précédent, Ghost Ward Studios (Katatonia, Opeth, Draconian, Amon Amarth, Nasum…), sauf que les guitares gagnent clairement en saturation (*bave*) et le mixage en balance. La batterie de Martin manque toujours cruellement de groove mais la richesse de jeu et sa vélocité reprendront le pas.
Le grand retour de Bloodbath ? Presque... Après toutes ces louanges, les écoutes s’enchaînent mais les tubes habituels ne se démarquent pas, la musique des Suédois semble d’ailleurs moins mélodique qu’à l’accoutumé. De fait, l’album perd légèrement en intensité sur sa deuxième moitié. Un léger "quelque chose" fait défaut... La présence des maîtres Chris Reifert and Eric Cutler (Autopsy) sur le final « Grand Morbid Funeral » paraîtra anecdotique. Même constat que pour son aîné : un death grand cru mais dont on ne retiendra pas grand-chose.
A l’instar de
The Fathomless Mastery,
Grand Morbid Funeral ne revient malheureusement pas à l’efficacité des deux premiers albums et EP de Bloodbath. Aucun réel hit à se mettre sous la dent (l’absence de Dan Swanö vous diront certaines personnes de bon goût) ou de surprises marquantes mais le plaisir d’écoute lui reste bien présent. Des compositions léchées à l’ambiance funèbre balayant sans équivoque une bonne partie de ses camarades de jeu (l’affreux dernier méfait de Centinex en tête). Et joie, un léger retour à leur aspect « tribute » (riffs primaires et HM-2 prononcée). Du death metal haut de gamme en somme. Curieux d’entendre le résultat en live si le groupe joue la carte du décor ésotérique (Nick Holmes et sa capuche).
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