1986 : Slayer sort « Reign in Blood ».
2006: Vader sort « Impressions in Blood ».
- 20 ans d’écart.
- Un mot en commun (non, je ne parle pas du “in”).
- Une filiation musicale évidente et totalement assumée par les Polonais (s’il ne vous fallait qu’une preuve supplémentaire de l’influence énorme de Slayer sur Vader, sachez que le titre bonus de l’édition japonaise d’Impressions in Blood… est une reprise de « Raining Blood »)
Certes, il est osé de ma part de comparer les deux albums, car il est certain qu’ « Impressions in Blood » sort 20 ans trop tard pour pouvoir prétendre révolutionner une quelconque scène ou marquer un tournant dans l’histoire du métal. Mais le symbole est là, il est plus qu’évident, et à l’écoute de ce 8ème album des Polonais (en oubliant d’innombrables EPs, DVDs et autres lives) qui marque les 20 ans du groupe (« VADER formed in 1986 » dixit leur bio), j’assume parfaitement la portée de mes dires : « Impressions in Blood » est le « Reign in Blood » des vétérans Polonais.
Pas dans le sens ou il marquerait un tournant dans la carrière du groupe (Vader a déjà sa notoriété acquise, et ne risque pas de vendre des tonnes d’albums de toute façon), ni on le sait dans le sens d’album culte ou mythique…mais tout simplement parce que qualitativement, brutalement parlant et tout simplement musicalement… « Impressions in Blood » est le tout meilleur album du groupe depuis….bien longtemps, et arrive à être plus brutal que
« Litany » (les connaisseurs apprécieront).
Brutal, Brutal, oui je sais que Vader n’est et ne sera jamais le groupe le plus intense du genre. Le groupe reste ancré dans son style, foncièrement très rapide, mais gardant des vocaux intelligibles, un style de composition très proche du thrash, et même quelques rares mélodies, choses que beaucoup de groupes d’Ultra Brutal Moshing Death Metal ont bannis de leur musique depuis bien longtemps. Ce ne sont pas les mêmes sensations qui viennent chez Vader, et pourtant la baffe de violence est plus que jamais présente, doublé d’une intelligence dans la composition et les arrangements qui est plus que jamais d’actualité.
Tout commence par la pochette : sublime, réalisé par Set(h) (ex- Septic Flesh, RIP), elle ne laisse rien deviner du groupe concerné, si ce n’est cette dominante rougeâtre et ces personnages intrigants qui augurent d’une certaine ambiance sanglante à venir. Esthétiquement, elle est réellement superbe, un vrai tableau, si vous avez l’occasion de la voir en grand format vous remarquerez les multiples petits détails qui la parsèment.
Le Cd se lance : 37 minutes au compteur, une durée parfaite pour une musique qu’on supposera à juste titre particulièrement intense. Je n’ai pas été totalement surpris que l’album démarre par une courte intro symphonique et grandiloquente, le groupe ayant déjà tenté la chose sur le EP
« The Art of War ». Secondé à ce niveau par Siegmar, le claviériste de Vesania, Vader se dote d’une intro parfaitement calibré, ni trop courte ni trop longue, qui laisse très rapidement sa place à « Shadowfear ». Autant le dire de suite, les 3 premiers titres d’ « Impressions in Blood » font partie des meilleurs débuts d’albums de Vader, étant aussi accrocheurs, brutaux, et dévastateurs qu’un « Wings » ou un « Carnal » des familles. « Shadowfear » est le parfait titre d’introduction, débutant insidieusement sur un riff mid-tempo, jouant sur les arrangements…avant de partir sur un blast et un riff délicieusement thrashisant. J’ai été particulièrement scotché par « As Heavens Collide… », qui d’un tempo ultra speedé bascule rapidement vers un break ultra basique mais forcément tueur en live, avant de retomber sur ses pattes tout aussi rapidement (j’adore le riff de transition). « Helleluyah!!! (God Is Dead) » est un futur classique, aussi simple, brutal et accrocheur que tout ce qu’on peut vouloir de ce genre de titre. Bon le clip est ridicule mais avec Vader on a un peu l’habitude (ah le clip de « This is the War »…). Les interventions prépondérantes de Siegmar sont la bienvenue sur ce titre qui se démarque nettement des autres compos.
Le son est comme on pouvait s’y attendre énorme, moins « synthétique » que sur
« The Art of War » tout en gardant cet aspect imposant qui remplit tout l’espace sonore. Une grosse prod ultra puissante, une de plus quoi. L’option « je me suis endormi sur le bouton de volume de la grosse caisse au moment du mixage » de
« Litany » n’a pas été retenu cette fois, et chaque instrument a droit de citer (bon la basse fait un peu la gueule quand même).
Soyons clair : Vader n’a pas varié d’un iota sa recette. Ce ne sont pas les quelques apparitions d’un clavier qui vont changer 20 ans d’habitude, et un titre comme « They Live !! » m’a fait sourire car c’est du Vader pur jus dans son déroulement : un début ultra fracassant (avec des arrangements hallucinants de précision, tout comme sur « Amongst the Ruins » ou « Red Code »), un départ thrash, un couplet et un refrain blasté… un solo Slayeresque, et on repart pour un tour : c’est tellement prévisible… mais tout aussi jouissif !
En tout cas, et c’est ça qui fait la différence pour moi, révolu est l’époque molassonne de
« The Beast » (vous avez compris que j’aimais pas celui là), « Impressions in Blood » étant une boucherie du début à la fin. Vader est un groupe qui donne le meilleur de lui-meme quand il joue vite. Et ici, ca blaste à tout va (Daray gagne définitivement ses galons de marteleur en chef), Peter le disait lui-même pendant l’enregistrement de l’album :
« Litany » est dépassé pour de bon sur ce point là, et ce n’est que profitable pour le groupe et pour nous.
Paradoxalement, on aurait envie de dire que « Trop de blast tue le blast », ((tout le monde ne sera pas d’accord avec ceci ((surtout chez nous)))… c’est ce que Vader a du se dire en composant « Predator » et « The Book », deux titres qui mettent en exergue le coté mid-tempo au détriment de la rapidité brute du reste. Meme « Reign in Blood » avait son « Postmortem », souvenez vous (bon ok la fin était speed mais…). Les deux titres profitent également une fois de plus de la présence de Siegmar, au travers de courtes intros grandiloquentes et bienvenues. Le tempo plus léger de ces titres ravive la dynamique de l’album, car suivant l’excellent « Predator » (avec une légère mélodie pas désagréable et un riff principal très particulier), « Warlords » ramène bien vite l’adrénaline de l’auditeur avec son intro martiale qui précède un nouveau déferlement de blasts : on retombe bien vite dans les bonnes habitudes. J’avoue être un peu déçu par « The Book », qui manque de ce panache qui aurait conclu en toute beauté un album déjà bien énorme…
Je suis sans doute un poil trop enthousiaste sur cet album : après tout, Vader ne fait ici toujours que du Vader, rien de plus…Mais à vrai dire Vader n’a jamais aussi bien fait du Vader qu’ici, sur cet album, sur cet énième album, qui est en quelque sorte la quintessence, l’aboutissement de leur style peaufiné depuis toutes ces années. Sans etre l’album de l’année, il représente malgré tout pour moi le retour triomphal d’un Grand Ancien du genre, et c’est le genre de bonne surprise qu’on a envie de célébrer comme il se doit…
11 COMMENTAIRE(S)
09/09/2006 18:46
08/09/2006 21:39
Pas mieux en fait : c'est très bon mais redite (avec une prod bulldozer) en un peu moins bien (pis çà s'essoufle je trouve).
Arf sinon l'intro de "ShadowsFear" me fait toujours autant mouiller! m/
05/09/2006 19:01
En tout cas excellente chronique, on sent la passion du fan.
05/09/2006 18:33
05/09/2006 12:20
04/09/2006 23:24
04/09/2006 22:41
04/09/2006 22:29
J' accroche mois à Warlords qu' à ShadowFear, je donnerais mon verdict quand je l' aurais reçu.
04/09/2006 21:50
J'viens d'écouter le morceau et... woah.
04/09/2006 20:36
04/09/2006 20:20
la vidéo de "Helleluyah!!! (God Is Dead)" est visible ICI