Vader - Reign Forever World

Donner une suite à un monument tel que « Litany » n'était pas chose évidente. Avant de tenter le coup avec la semi déception que serait « Revelations », Vader avait renoué avec le concept du EP entre deux albums, d'où ce « Reign Forever World », globalement de qualité. Pas loin de 10 titres, dont 3 nouvelles compos, 3 reprises, 2 lives, 1 instrumental bidon et une chute de studio de « Litany » (présent sur l'édition japonaise) : la tracklist est varié et l'accro des Polonais sera heureux de pouvoir compléter sa collection à moindre coût.

Les 3 nouveaux titres sont ultra classiques, pour du Vader s'entend : le titre éponyme est je trouve le meilleur des trois, avec une alternance de mid-tempos et de blasts qui démarrent parfois quand on ne les attend pas, marque de fabrique indéniable des arrangements de Vader. « Frozen Paths » est plus basiquement bourrine (mais forcément efficace), tandis que la mid-tempo boosté « Privilege of the Gods » a l'intérêt de comporter la ligne de texte « Stay Powerful, creative, joyous and free ! » qui se trouve à l'époque dans tous les remerciements du groupe (z'avez vu ce souci du détail, on fait pas les choses à moitié chez Thrashocore).

Les 3 reprises honorent dans l'ordre Destruction (magistral), Judas Priest (sans plus), et Mayhem (re-magistral). Je connais mal les chansons originelles, mais nul doute que le tempo n'y est pas aussi élevé qu'ici, et en tout cas pour un néophyte elles passent parfaitement ; seul « Rapid Fire » a semble-t-il une rythmique un peu moins adaptée au tempo rapide qu'adopte le groupe mais bon !

Toujours dans l'ordre, on trouve deux titres en live, enregistrés au fief du groupe en Pologne lors du festival Thrash'em All : le son est excellent, bien qu'un peu plus brouillon que le Live in Japan. On retrouve avec plaisir Carnal (un de mes titres préférés) et un titre plus ancien mais qui bastonne tout autant « Creatures of Light and Darkness »).

L'EP se conclut sur deux pistes de l'édition japonaise de « Litany » : « Red Dunes », qu'on est heureux de ne pas avoir sur l'édition normale de l'album, tant cet instrumental ambiant n'a aucun intérêt et aurait sans doute cassé l'intensité de l'album. Plus intéressant, « Lord of Desert » n'aurait pas fait tache sur l'album, 2 minutes de rythmiques dissonantes, d'accélérations Slayeriennes pour finir sur des blasts fracassants. Un poil en deçà des autres titres de l'album quand même.

Cet EP doit surtout être vu comme une mise en bouche à l'époque pour les fans impatients du groupe : il préfigurait de ce que serait « Revelations », et est loin d'être indispensable, tout en ne salissant aucunement la discothèque d'un amateur de death.

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