Autopsy - Skull Grinder
Chronique
Autopsy Skull Grinder (EP)
Depuis sa reformation en 2009 le mythique quartet d’outre-Atlantique ne cesse d’enchaîner les sorties avec une régularité et une qualité impressionnante, car depuis ce retour attendu ce ne sont pas moins de trois opus, un coffret d’inédits et de vieilleries (« After The Cutting ») et deux EP (dont le dernier en date tiré justement de ce volumineux paquet) qui sont venus garnir leur discographie désormais bien fournie. Car pour faire patienter les fans en attendant un successeur à l’excellent
« Tourniquets, Hacksaws and Graves » rien de mieux que de sortir un mini-album, surtout quand il ne contient que de l’inédit et ne sert pas de remplissage comme c’est trop souvent le cas.
Ici en effet la bande a eu l’excellente idée pendant quasiment une demi-heure de nous offrir cinq nouveaux titres, agrémentés d’un interlude et d’une outro, autant dire qu’on n’est pas déçu surtout que l’ensemble est du même niveau que leurs dernières productions. On s’en aperçoit directement avec « Strung Up And Gutted » de facture hyper classique mais à l’efficacité sans failles, qui démarre à fond les ballons sur un cri de Chris Reifert toujours aussi possédé, et où se mêle un break légèrement tribal, un solo typique d’Eric Cutler joué sur un tempo bien lourd, ce dernier repartant de plus belle pour terminer sur le même rythme qu’il a commencé. Cependant même s’il a démarré tambour battant ce mini-album met l’accent sur la variété des tempos comme avec le morceau-titre bien lourd et angoissant au départ et qui ensuite se lâche pour aller vraiment vite, avant de ralentir afin de renforcer l’aspect morbide et putride de sa musique. « Children Of The Filth » porte très bien son nom car durant sa première partie son tempo enlevé attire instantanément l’oreille, avant ensuite de bien se calmer par un riffing angoissant et de poser son côté doomesque jusqu’au solo, et de finir comme une brute jusqu’à la dernière seconde. Ici on a droit à deux parties distinctes où l’on retrouve tous les ingrédients historiques du combo, mais toujours avec une grande qualité où l’on se rend compte que les gars vieillissent bien tant ils se bonifient avec l’âge.
Après l’interlude glauque et putride intitulé « Sanity Bleeds », retour à la sensation d’écrasement avec « The Withering Death » où le tempo est totalement bridé et bloqué en première, tout en y ajoutant du mid-tempo massif pour encore plus de densité et d’ambiance. Enfin avec « Waiting For The Screams » on conclût cette séance de torture et de gore avec la plage la plus longue et rassemble un condensé de ce qui a été entendu auparavant, puisqu’on démarre avec du gros Doom qui tâche avant d’y aller franco côté rythmique, tout en n’oubliant pas quelques parties brise-nuques humides et froides … bref que de l’ultra-basique et déjà entendu par le passé chez eux mais toujours aussi jouissif et réussi.
Car même s’ils ne proposent absolument rien de nouveau, et que c’est totalement sans surprises, les mecs continuent sur leur lancée depuis leur retour avec un line-up qui n’a jamais semblé aussi soudé depuis l’apport de Joe Trevisano, et cela se sent. Encore une fois on n’est pas déçu du résultat et on aime se délecter de ce déluge de tripes, de sang et de meurtres digne de leurs débuts, qui fera parfaitement office de bouche-trou en attendant d’en reprendre (bientôt espérons-le) sur une durée plus longue.
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