S'il fallait citer un groupe de death, beaucoup répondraient Cannibal Corpse. Et pour cause, après 15 ans d'activisme dans la brutalité sonore et le gore, les Floridiens font figure d'icônes. En 2004, ils ont atteint le chiffre record d'un million de disques vendus dans le monde, et ce bien qu'ils soient encore interdits dans certains pays. La vente des trois premiers albums du combo et leur interprétation en live est même carrément illégale en Allemagne.
Au même titre que Slayer, Cannibal Corpse fait partie de ces groupes qui ont leur propre recette et qui en dévient très peu. Mais à force de sortir toujours les mêmes albums, les Américains ont commencé à attirer sur eux les critiques et pas mal de monde pensent qu'ils tournent en rond et sont incapables de se renouveler.
Le groupe nous revient en 2004 avec un nouvel album intitulé "The Wretched Spawn", deux ans après un décevant
"Gore Obsessed". Ont-ils changé leur recette? Ont-ils tenté quelque chose de nouveau? Et bien pas du tout mais cette fois ci, les compos sont beaucoup plus accrocheuses et efficaces.
Produit par Neil Kernon, "The Wretched Spawn", comme tous les albums de Cannibal, bénéficie d'un son surpuissant qui met en valeur les grattes et la voix de Georges "Corpsegrinder" Fischer. Les rythmiques sont rapides ou mid-tempo, soutenues par un batteur qui, même s'il n'est pas le plus technique de la scène death, assure sans problème blasts et accélérations. Chaque morceau a un côté groovy accrocheur avec quelques soli rapides bien sentis et les riffs brutaux de O'Brien, Owens (quel dommage qu'il soit parti...) et Webster vous feront passer de jouissifs scéances d'hélicoptères avec vos tifs (comme Corpsegrinder les affectionne). On pense notamment à "Decency Defied", "They Deserve To Die" ou encore "The Wretched Spawn". La technicité est d'un haut niveau, ce nouvel opus étant sans doute le plus technique de la discographie bien remplie de nos joyeux bouchers. Le morceau "Frantic Disembowelment" est d'ailleurs assez impressionnant de ce point de vue.
Cannibal Corpse fait donc du Cannibal Corpse mais on peut noter un titre plutôt inhabituel, lent et pesant (attention c'est pas non plus du doom!): "Festering In The Crypt" qui est très réussi.
Les gratteux ne sont pas les seuls à se mettre en évidence, Corpsegrinder nous gratifie d'une performance impressionnante et confirme, si ce n'était pas déjà fait, qu'il est un des tout meilleurs chanteurs de death. Sa voix, même si loin d'être la plus gutturale, est d'une puissance ahurissante. Le gaillard se permet un peu tout, des vocaux lourds et lents comme sur "Festering In The Crypt" à des rythmes ultra-rapides, "Severed Head Stoning", le premier titre, en tête (quelle morceau d'ouverture d'ailleurs!). Sa voix prend tellement d'importance qu'on peut la considérer comme un instrument à part entière. Certains refrains sont vraiment accrocheurs: écoutez moi celui de "Rotted Body Landslide", je vous mets au défi de me dire que vous n'êtes pas impressionnés!
Au niveau des paroles, c'est comme d'habitude très poétique, tout en métaphores et anaphores, les larmes ne sont pas loin. Celles de "Decency Defied", "Nothing Left To Mutilate" et "Bent Backwards And Broken" sont parmi mes préférées (sniff c'est beau...). En parlant de poésie, l'artwork de l'album, réalisé une nouvelle fois par Vince Locke, est excellent et la pochette fait partie des plus gores qu'il m'ait été donné de voir.
Cette édition comporte un DVD intéressant qui nous montre les membres du groupe dans différentes situations: cessions d'enregistrement (qui nous prouvent une fois de plus que les gars sont loin d'être des manchots), cuisine pour Corpsegrinder, Owens qui s'adonne à la country, et scéance de ball-trap au cas où on aurait pas compris que ce sont des bourrins!
En résumé, du Cannibal Corpse pur jus. Ceux qui adorent depuis le début seront ravis et les autres n'y verront qu'un énième album de Cannibal. Choisissez votre camp.
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