Il n’aura fallu que quelques mois seulement aux jeunes Finlandais de Morbific pour donner une suite à leur excellente (bien qu’extrêmement classique) première démo sortie je vous le rappelle en septembre 2020 sur Headsplit Records (et quelques mois plus tard sur Iron Corpse Records). Une suite matérialisée le mois dernier sous la forme d’un premier album intitulé
Ominous Seep Of Putridity paru là encore sur le fameux label de Portland avec pour artwork une oeuvre signée Chase Slaker, guitariste des excellents Caustic Wound et Mortiferum dont on reconnait d’ailleurs aisément ici le coup de pinceau.
À l’exception de deux ou trois samples bien grouillants ("Ominous Seep Of Putridity", "Deformed In Phantasmal Fog") et horrifiques ("Cadaveric Maggot Farm", "The Racking Garden") qui vont permettre d’apporter notamment un poil plus de matière et d’épaisseur à des atmosphères pourtant déjà particulièrement chargées, ce premier album va du haut de ses trente deux petites minutes se concentrer sur l’essentiel sans se perdre en détours inutiles. Les plus attentifs d’entre vous auront également remarqué que les Finlandais ont choisi de reprendre ici trois titres de
Pestilent Hordes ("Cauldron Of Execution", "Sawmill In The Mist" et "Perverted Surgery") et cela pour le plus grand plaisir des gens qui comme moi ont choisi de faire l’impasse sur cette fichue cassette faute de lecteur et/ou de place à la maison...
Produit une fois de plus par les petits gars de Morbific et notamment par Jusa Janhonen également en charge ici du mixage,
Ominous Seep Of Putridity s’inscrit naturellement à la suite des titres proposés sur
Pestilent Hordes sans chercher à y apporter quoi que ce soit de nouveau. On va donc retrouver ce même Death Metal néandertalien caractérisé par une production baveuse et grésillante, un riffing simple, efficace et particulièrement grassouillet et des accélérations d’athlètes en surpoids c’est à dire jamais très rapides mais suffisamment soutenues pour faire la différence et ainsi apporter ce qu’il faut de relief à ces trente deux minutes. Bref, la recette est connue et le dosage identique en tout point aussi ne vous attendez pas à autre chose de la part de Morbific que ce à quoi le groupe nous avait habitué jusque-là. Personnellement, cela me convient très bien étant effectivement toujours aussi friand de ce genre de Death Metal définitivement pas très fin ni très malin mais à l’inverse particulièrement cradingue, déglingué et addictif.
Outre cette production pleine de caractère avec ces guitares qui grésillent et dégoulinent, cette basse qui suinte et sature, cette batterie qui claque et flotte et ce growl qui bave et gargouille, on pourra également se délecter de ces riffs primitifs et faisandés assurément pas bien techniques mais ô combien sympathiques et efficaces dans le genre gras et déglingués ("Ominous Seep Of Putridity", "Ravening Slasher Creep", "Cadaveric Maggot Farm", "Deformed In Phantasmal Fog", "Cauldron Of Execution"...); de cette basse épaisse capable de vous retourner l’estomac à chaque vibration de corde (miam miam l’intro de "Deformed In Phantasmal Fog" ou ce break à 1:17 sur "The Racking Garden"); de ces accélérations de Punk à chien un brin pataudes (sans compter ces nombreuses séances de blasts dont je ne vous parle même pas) mais bien senties et nécessaires pour amener ce qu’il faut de nuances et de relief ("Ominous Seep Of Putridity", "Necroslaver", "Ravening Slasher Creep", "Cadaveric Maggot Farm", "Deformed In Phantasmal Fog" ou "The Racking Garden") et de ces quelques séquences au groove putride toujours aussi irrésistible ("Ominous Seep Of Putridity" à 1:33, "Ravening Slasher Creep" à 1:25, l’ultra entêtant "Cadaveric Maggot Farm", "Sulfuric Funeral", "Sawmill In The Mist" ou "Perverted Surgery »).
Bref, derrière cette phrase interminable où je ne sais pas su mettre de point final avant cette dernière parenthèse se cachent à peu près tous les atouts de Morbific et de ce premier album que l’on pourrait situer quelque part entre Autopsy, Impetigo (ouais, le logo de Morbific n’est pas qu’un gros clin d’oeil au groupe de Bloomington) Undergang et Anatomia. Comme
Pestilent Hordes avant lui,
Ominous Seep Of Putridity ne réserve aucune surprise à l’auditeur habitué à ce genre de Death Metal bien gras, et dégueulasse et surtout dénué de toute finesse et pour autant celui-ci n’en passera pas moins un excellent moment en compagnie de ces trois finlandais définitivement rompus à l’exercice. On attendait une suite digne de ce nom après cette excellent première démo, Morbific ne s’est pas fait attendre et en a profité pour exhausser nos prières en l’espace de seulement quelques mois. Bien joués donc pour cet album dont on parlera probablement encore en fin d’année à l’heure des bilans.
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