Morbific - Promethean Mutilation
Chronique
Morbific Promethean Mutilation (EP)
Auteur en septembre 2024 d’un sympathique single intitulé "Explorers Of The Pleasures Of Suffering" que Morbific n’a jugé utile de ne partager que sur Bandcamp, je m’attendais naturellement à retrouver ce morceau sur Promethean Mutilation, nouveau EP paru un mois plus tard sur le label danois Extremely Rotten Productions. Malheureusement pour moi (et peut-être pour vous) il n’en fût rien... Une décision qui peut paraître surprenante mais qui trouve ses raisons dans le fait que ces compositions n’ont pas toutes été enregistrées au même moment et que ce fameux single était surtout destiné à figurer sur la compilation Tortuous Horrors Await Vol. 2 éditée au seul format cassette par le label américain Iron Fortress Records (Wormface, Ovenhead, Damnations Domain, Gored Embrace, Ectospire...).
Avec Promethean Mutilation ce sont donc trois nouveaux morceaux enregistrés en février 2024 qui nous sont proposés par le trio finlandais. Une contribution des plus modestes affichée à un tout petit peu plus de neuf minutes et qui interpelle en premier lieu grâce à cette illustration dégoulinante signée des mains de leur compatriote Lauri Jaakkonen (Devil’s Vomit, Obduktio, Sadistic Drive...). Une oeuvre sans équivoque qui, rehaussée par ce logo toujours aussi appétissant, donne toujours autant envie de croquer dedans.
Une affirmation d’autant plus vraie que la production de ces trois nouvelles compositions toujours aussi dépouillée s’avère particulièrement juteuse avec des guitares extrêmement abrasives, une basse saturée et vibrante et une batterie au naturel qui toutes les trois vont nous sauter au visage dès les premiers instants de l’excellent "Vomit Test".
En effet, c’est sur ce morceau instrumental faisant office d’introduction que les Finlandais ouvrent le bal. Un morceau dénué de paroles mais certainement pas de grognements et autres vociférations gutturales puisque comme le suggère l’intitulé de ce premier titre, Jusa Janhonen prend plaisir à dégueuler dans son micro des onomatopées n’ayant vraisemblablement ni queue ni tête. Un morceau au groove particulièrement redoutable (je vous mets au défi de résister à ce premier riff absolument imparable) qui d’emblée devrait en faire chalouper plus d’un. Alors évidemment, on regrettera que celui-ci ne dure pas plus longtemps (ce dernier étant affiché à moins de deux minutes) mais en l’état on ne pouvait rêver meilleure entrée en matière.
Naturellement la suite ne faiblit pas d’un pouce avec "Promethean Mutilation" et "Stabbing Through The Hymen Of The Dead", deux titres tout aussi réjouissants qui vont renouer avec ce Death Metal primitif et cradingue dont les Finlandais se sont fait une spécialité. Alors naturellement, si vous suivez la formation depuis ses débuts en 2020 (et mes chroniques qui vont avec), vous ne serez en aucun surpris par ce qui vous attend à l’écoute de ces neuf minutes toujours aussi bien troussées mais c’est du coup avec probablement autant de plaisir et d’enthousiasme que vous retrouverez ces riffs bien gras et baveux, ce groove de babouins mal lunés, ces quelques accélérations aussi brèves que sauvages, ces solos et autres leads mélodiques délicieusement foutraques et bien entendu ce growl chargé et purulent vomissant des paroles aussi peu subtiles que "Preserved body parts. Dissected for fleshly art. Promethean rite begins. Attach the mismatching limbs", "Stitched up dead face. Malformed disgrace. Begging for death", "Guts dripping from the cavity. Hands soaked in blood and shit" ou "Left to rot pierced on a pole. Impaled from the scooped hole"... Une formule sommaire qui à n’en point douter parlera une fois de plus à tous les amateurs d’Autopsy, Undergang, Impetigo, Rottrevore, Cerebral Rot et autres délices du même genre auxquels Morbific continue de faire largement référence sans pour autant sonner comme un quelconque clone.
Bref, inutile de chercher à faire plus long puisque l’essentiel de ce qui vous attend à l’écoute des neuf minutes de Promethean Mutilation est résumé ci-dessus. Ainsi Morbific reste fidèle à sa formule en prenant soin une fois de plus de briller par le choix de cette production particulièrement abrasive et faussement rudimentaire. Oui, faussement, car tout ceci est méticuleusement calculé (enfin pas trop quand même) et concours évidemment à la nature cradingue de ce Death Metal de sauvages mal élevés amateurs de films d’horreur de seconde zone et autres délices dégoulinants du même acabit.
| AxGxB 6 Janvier 2025 - 238 lectures |
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