Morbific - Squirm Beyond The Mortal Realm
Chronique
Morbific Squirm Beyond The Mortal Realm
Pas l’temps d’niaiser du côté des Finlandais de Morbific qui depuis leur formation en 2020 enchainent les sorties à bon train. Après une démo et un premier album ayant ici trouvés bonne presse, le groupe originaire de Kitee (petite ville pour les amateurs de chats située à l’est du pays) a poursuivi ses pérégrinations en terres Death Metal avec la sortie d’une démo promotionnelle fin 2021 à laquelle ont succédé un split en compagnie des Japonais d’Anatomia (sur lequel je reviendrais bien évidemment une fois passé le rush des chroniques de fin d’année) ainsi qu’un deuxième album que voici.
Intitulé Squirm Beyond The Mortal Realm, celui-ci est le fruit d’une collaboration entre les labels Headsplit Records (vinyle, cassette), Me Saco Un Ojo (vinyle) et Memento Mori (CD). Des structures de choix pour un disque présenté sous les meilleurs auspices. En effet, comme on ne change pas une équipe qui gagne, Morbific a sollicité une fois de plus les talents de l’artiste Chase Slaker (également guitariste de Caustic Wound et Mortiferum) pour illustrer ce deuxième album. Alors oui, ses œuvres mettant en scène des paysages flétris et désolés commencent à devenir quelque peu redondantes mais à vrai dire peu importe car je reste une fois encore sous le charme de son travail tout en suggestions et en atmosphères.
Produit par Morbific avec l’aide de quelques paires de mains supplémentaires (Markus Pulkkinen et Esa-Pekka Turunen pour une partie de l’enregistrement, Ville Valavuo pour le mastering), Squirm Beyond The Mortal Realm se distingue d’emblée de son prédécesseur par sa production particulièrement croustillante et nettement moins épaisse qu’auparavant. Si vous êtes ainsi de ceux qui aiment leur Death Metal avec un son froid, clinique et parfaitement équilibré, vous pouvez d’ores et déjà passer votre chemin car c’est évidemment tout l’inverse que vous réserve ce nouvel album. Entre ces guitares décharnées qui crachotent et grésillent à qui mieux-mieux, cette basse vrombissante ultra-saturée et cette batterie au naturelle qui termine de lier le tout grâce à ses frappes tantôt sèches (caisse claire) tantôt flottantes (grosse caisse), l’esprit underground et D.I.Y. demeure particulièrement ancré chez ces jeunes finlandais qui, de fait, n’entendent pas révolutionner le petit monde du Death Metal avec leur formule toujours aussi primitive et baveuse.
Voilà pour le seul véritable changement constaté à l’écoute de ces trente-sept minutes puisque pour le reste, Morbific s’attache à cette recette éprouvée depuis déjà belle lurette, celle d’un Death Metal dépouillé particulièrement inspiré par des groupes comme Autopsy, Impetigo et Incantation. Un mélange cradingue et bordélique de sonorités à la fois directes et primitives auxquelles vont venir se mêler tout un tas de passages beaucoup plus rampants et baveux. Bref, rien de bien nouveau mais une fois encore un sens de la formulation suffisamment affûté pour espérer faire mouche et ainsi convaincre comme il se doit.
Outre cette production qui va nous plonger directement dans le bain en nous ramenant à la fin des années 80, Morbific va donc nous régaler de tous ce que l’on peut trouver sur les premiers albums de ces groupes évoqués un petit peu plus haut. De ces accélérations Punk déglinguées ("Bind, Torture, Snuff" à 1:57, "Meal From An Open Skull" à 0:06, "Meth Mansion Murders" à 0:11...) à ces séquences bien plus musclées ("Meth Mansion Murders" à 1:09, "Baptized In The Fluids Of Decay" à 1:15, "Pathogenic Injection" à 2:28...) en passant par ce riffing simple mais redoutable d’efficacité (avec en prime ces quelques solos un brin chaotiques qui apportent un peu plus de saveur à l’ensemble), ces atmosphères sombres et blasphématoires, groove pataud ("Squirm Beyond The Mortal Realm" à 0:57, "Bind, Torture, Snuff" à 0:59, "Meal From An Open Skull" à 1:11) et enfin ces quelques passages plombés et suffocants (notamment sur "Suicide Sanctum" et "Malignant Germination" menés tous les deux sur fond de mid-tempos rampants), les Finlandais ne laissent rien au hasard et font naturellement de ce retour un retour gagnant.
Si la production de ce nouvel album sera peut-être sujet à débat pour certains, elle apporte au Death Metal de Morbific un aspect sale et amateur qui colle bien à la formule dépouillée des Finlandais dont les références sont aujourd’hui toujours aussi évidentes. Alors effectivement, Squirm Beyond The Mortal Realm réserve bien peu de surprise pour qui à déjà posé ses oreilles sur la musique du groupe mais là n’est pas le sujet. Non, ce qu’il faut surtout retenir c’est qu’en dépit d’un rythme de publication particulièrement chargé, Morbific continue d’être pertinent et ainsi de convaincre. En bon amateur de Death Metal (dans sa forme la plus primitive), cela me convient évidemment très bien comme ça.
| AxGxB 1 Décembre 2022 - 886 lectures |
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