Chapel Of Disease - Summoning Black Gods
Chronique
Chapel Of Disease Summoning Black Gods
Afin de fêter la fin d’une année 2012 haute en couleur, penchons-nous donc un peu sur le premier album de Chapel Of Disease sorti début décembre. Et de couleur il est bien question ici au vu de la belle cover violette (venant s’ajouter à celles de Konkeror ou de la split tape Heaving Earth/Altars) affichant une sorte de Cthulhu démoniaque encerclant de ses tentacules un étudiant en droit en plein partiels, à moins que ça ne soit quelque adorateur de forces obscures se prêtant à des pratiques occultes tout aussi peu recommandables. Formé en 2008 sous la forme d’un trio, le groupe reste plutôt inactif pendant ses premières années d’existence se sortant enfin les doigts du cul en 2011, fermement décidés à accoucher de leur première démo. En avril dernier sort donc la cassette « Death Evoked » sur FDA Rekotz et le succès est inespéré puisque l’objet sera sold-out en une semaine ! En juin le titre « The Nameless City » sera repris pour un split deux titres avec leurs compatriotes de Lifeless et c’est donc finalement il y a un mois à peine que sort « Summoning Black Gods », toujours sur FDA Rekotz.
Si les Allemands ont choisi un patronyme faisant hommage à l’un des plus grands noms du death metal (si vous n’avez pas compris là je crois qu’on ne peut plus rien pour vous), les références musicales sont à chercher ailleurs car Chapel Of Disease n’a pas grand chose à voir avec la bande à David Vincent mais s’avère plutôt être un véritable worship de deux illustres noms du death européen : Asphyx et Morgoth. On retrouve donc tout au long de ces trois quarts d’heure un death metal fortement ancré dans la fin 80-débuts 90 servi par une science du riff qui transpire le old-school (« Summoning Black Gods » à 2’08, « Descend To The Tomb » à 2’22, « Dead Spheres » à 1’18). Nos deux gratteux nous assènent de bons vieux power chords assortis de quelques mélodies (le début de « Dead Spheres ») ou de tremolo (« Descend To The Tomb ») qui raviront sans problème les fans des groupes précités. Côté rythmique pas de surprise on roule en tchouka-tchouka des familles essentiellement, agrémenté de quelques passages plus lents (sans aller jusqu’à parler de doom) et aux ambiances rappelant fortement les néerlandais mentionnés plus haut (rien que l’intro du titre éponyme rappellerait presque le début de « Embrace The Death », « Descend To The Tomb » à 1’13, le début de « Evocation Of The Father » et de « The Loved Dead ») mais le quatuor ne crache pas non plus sur le groove qu’il distille avec parcimonie mais souvent de façon fort à propos par des passages également assez proches d’Asphyx (« Descend To The Tomb » à 2’54, « Dead Spheres » à 2’22, « Evocation Of The Father » à 1’12, « The Nameless City » à 3’14), on sentira même pointer quelques velléités plus thrash sur cette cinquième piste. Heureusement nos quatre zigotos de Cologne savent également aérer leur musique grâce à un brin de mélodie parsemée ça et là (notamment « Evocation Of The Father » à 3’54 puis la fin superbe à partir de 5’11, la fin de « Hymns To The New Land » ou encore « The Loved Dead » à 3’42) ou l’intro en accords clairs plus posée de « The Nameless City ».
Et Chapel Of Disease a bien raison de s’accorder ces quelques écarts à un cahier des charges bien calibré ici car ce n’est pas la voix éraillée, bien hargneuse (et tout à fait appropriée au demeurant) de Laurent Teubl qui viendra apporter une touche d’originalité tant elle se rapproche d’un Van Drunen ou d’un Mark Grewe. Le frontman éructe ses paroles quasi intégralement inspirées de l’œuvre de Lovecraft avec une rage toute louable mais on nage une fois encore ici en eaux bien connues. Et c’est évidemment là le principal défaut d’un opus qui peine à se démarquer de ses grands anciens si tant est qu’il ait réellement eût l’intention. L’autre réelle insuffisance de « Summonig Black Gods » concernant des solos bien trop courts, inconsistants et au final peu intéressants ; ils mériteraient grandement d’être soit plus techniques soit plus chaotiques à l’image de celui de « Hymns To The New Land » qui est probablement le moins mauvais de tous.
Ne nous trompons pas pour autant ! Malgré ces quelques scories ce premier opus de la chapelle de la maladie (c’est naze une fois traduit hein ?!) est une vraie bonne surprise de cette fin d’année 2012. Même si leur musique n’en recèle aucune, elle n’en reste pas moins sacrément efficace et vite addictive, servie qui plus est par une prod au poil, bien old school avec ses guitares crachantes, sa basse discrète mais pas absente et sa batterie claquante au son naturel. Huit titres dépassant presque tous les cinq minutes, un death metal certes académique mais transpirant la sincérité et qui plus est ne se posant pas comme un énième clone des groupes suédois étiquetés Sunlight. Et ça, bah finalement ça change un peu !
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