Depuis la sortie du monstrueux
« Welcome To The Morbid Reich » l’inoxydable Piotr "Peter" Wiwczarek a retrouvé une seconde jeunesse après une petite période passée dans le creux de la vague, suite à une vraie baisse de régime et d’inspiration. La faute à quelques disques en demi-teinte sortis auparavant
(« The Beast » et
« Necropolis »), des prestations scéniques en roue-libre jouées sans passion, et aussi pas mal de mouvements en interne, qui ont fini par fragiliser la vénérable institution. Stabilisé et même inchangé depuis 2011 (un record !) le line-up actuel aiguisé comme jamais, prouve qu’il est bel et bien le meilleur qu’ait possédé autour de lui son célèbre frontman. Toujours aussi productif au niveau de ses sorties celui-ci et ses acolytes ont décidé de repasser par la case studio afin d’y graver ce court EP d’un peu moins d’un-quart d’heure, qui va servir de mise en bouche avant l’arrivée d’un album complet prévu pour la fin de l’année. Si le dernier opus en date (le très bon
« The Empire ») voyait le combo lever légèrement le pied il est ce coup-ci revenu à ces amours d’origine, en offrant trois nouvelles compositions expéditives dans leur durée et jouées le couteau entre les dents via une rythmique particulièrement élevée.
En effet la doublette « Grand Deceiver »/« Despair » ne va pas faire de quartier ni traîner en longueur, grâce à un mélange entre parties blastées surhumaines et passages sans concessions menés tambour battant, où se greffent en leur sein des solos d’excellente qualité confirmant s’il le fallait encore que la venue de Spider a été un élément essentiel dans le renouveau de la bande. Sans surprises et particulièrement énervés ces deux morceaux donnent le ton, même si calé entre eux on trouve l’excellent « Emptiness » qui bien que gardant une base globale relativement rapide est plus inspiré par le Thrash que par le Death, tant son mid-tempo redoutable et remuant donne immanquablement envie de taper du pied et de remuer la tête. Cependant bien que la vitesse soit moins soutenue elle reste quand même présente mais offre en compensation plus de variété, les gars se faisant visiblement plaisir en mélangeant accélérations fougueuses et légers ralentissements histoire de densifier tout ça, et d’offrir un titre imparable qui sur scène risque de faire très mal. Comme elle en a pris l’habitude depuis pas mal d’années la machine de guerre polonaise a encore une fois offert un lifting à une de ces anciennes vieilleries, et cette fois-ci c’est
« Litany » (tiré de l’opus du même nom qui date déjà de 2000), qui a eu droit à un réenregistrement dans les règles de l’art. Si elle reste totalement identique à l’originale elle bénéficie cependant d’une puissance accrue et d’une profondeur supplémentaire qui la met en valeur, et permet ainsi de mieux distinguer le travail de chacun des membres, où l’on s’aperçoit que malgré le temps qui passe elle tient toujours largement la route.
Et histoire de clôturer les débats avec brio le quatuor en a profité pour mettre en boîte également une nouvelle reprise, qui va ainsi compléter celles déjà réalisées dans le passé par les différentes moutures de VADER, en reprenant pour la seconde fois du JUDAS PRIEST (la première étant « Rapid Fire » sur
« Reign Forever World » en 2000). A l’instar de la précédente c’est le mythique « British Steel » de 1980 qui est mis à l’honneur avec ce coup-ci « Steeler » qui est passé à la moulinette, et qui est tout aussi réussi que l’original. Fidèles à leurs habitudes ils offrent un rendu relativement fidèle à l’original et parfaitement calibré (peut-être même trop d’ailleurs), mais qui passe très bien le cap des écoutes et termine ainsi ce très court-format qui est passé tel une comète. Car il est vrai qu’on en aurait bien repris encore un peu tant cet amuse-gueule proposé ici est terriblement alléchant, tant la galette qui s’annonce risque de faire très mal si elle est du même acabit. On a hâte de l’écouter en tout cas, mais en attendant on dégustera cette furia sonore avec autant de plaisir qu’à l’accoutumée, montrant que le léger passage à vide connu lors de la précédente décennie par son chanteur-guitariste n’est désormais plus qu’un lointain souvenir.
3 COMMENTAIRE(S)
01/07/2019 11:32
A ma décharge cet EP est loin d'être mémorable
Je te l'accorde ahaha
01/07/2019 11:30
A ma décharge cet EP est loin d'être mémorable
01/07/2019 11:13