Pharmacist - Carnal Pollution
Chronique
Pharmacist Carnal Pollution (EP)
Hormis un single qui manque encore à l’appel ("Unstoppable Lympathic Liquefaction II") et sur lequel je ne suis pas certain de me pencher un jour bien que je souffre généralement de "complétisme" pour ce genre de choses, cette chronique marque l’ultime étape d’un souhait personnel, celui de voir chroniquer l’intégralité de la discographie de Pharmacist. Heureusement pour moi, le groupe japonais s’est montré relativement peu prolifique ces derniers mois ce qui m’aura ainsi permis de combler petit à petit un retard qui pourtant a eu vite fait de s’accumuler.
Cette « dernière » pièce manquante est un EP paru en octobre 2021 via Black Hole Productions, Gurgling Gore, Grindfather Productions, Sevared Records et Bizarre Leprous Production. Intitulé Carnal Pollution, celui-ci voit le duo revenir à la charge avec quatre nouvelles compositions pour une durée d’un tout petit peu plus de vingt minutes. Enfin, pour en terminer avec ces présentations, même si ce genre d’illustration a déjà été vue un nombre incalculable de fois par le passé, celle-ci à au moins le mérite d’offrir quelques précieux indices sur ce que l’on peut attendre d’un groupe dont le nom est Pharmacist.
Sur ce EP et peut-être même plus que sur n’importe quelle autre sortie des Japonais, je me retrouve encore avec l’impression d’avoir dans les oreilles une boite à rythmes aux sonorités synthétiques particulièrement prononcées. Metal Archives, Discogs, Bandcamp ou Kyrylo Stefanskyi peuvent bien dire ce qu’ils veulent, on ne m’ôtera pas de la tête que Therapeutist n’est très certainement qu’une machine "habilement" programmée (enfin c’est relatif) pour faire illusions. Si vous avez ainsi en horreur ce genre de subterfuge qui bien souvent se repère comme le nez au milieu de la figure, je ne suis pas certain qu’il vaille la peine de jeter une oreille à Carnal Pollution dont les blasts et surtout les cymbales semblent en effet confirmer ce que tout le monde suspecte depuis maintenant trois ans...
Mais même si cette batterie à le don de me chatouiller les oreilles, cela n’enlève une fois de plus absolument rien au talent de Pharmacist qui poursuit ici son chemin sur les traces du grand Carcass. Épaulé à nouveau par le talentueux Andrew Lee (Ripped To Shred, Azath...) venu prêter mains fortes sur les titres "Disintegration" et "Obsequial Orchestration", le groupe entretien plus que jamais la teneur mélodique de son Death Metal clinique et chirurgical grâce à quelques leads et autres soli fort sympathiques pouvant paraître tout de même un poil exagérés sur certaines séquences (ce déferlement de notes ultra-rapides entendu aux alentours de 3:52 sur "Disintegration"). Un plus évident pour Pharmacist qui n’a pas toujours bénéficié de cet apport mélodique des plus convaincants.
Le reste, finalement très scolaire, a déjà été décrit un nombre incalculable de fois, que ce soit dans les précédentes chroniques de Pharmacist ou dans celles de Carcass, General Surgery, The County Medical Examiners, Impaled, Exhumed et j’en passe. La version courte : Adepte des morceaux qui s’étirent en longueurs, Kyrylo Stefanskyi nous sert ici trois titres affichés à plus de cinq minutes (sur un total de quatre). Un format qu’il apprécie particulièrement puisqu’il lui permet d’enchainer les séquences menées évidemment le scalpel entre les dents et les passages plus nuancés à grand renfort de mélodies et/ou de groove. Un équilibre plutôt bien balancé même si c’est essentiellement sur un rythme soutenu que sont exécutés ces quelques titres. Enfin, sans tomber dans le mimétisme pur et dur (vous allez me dire que l’on est plus à ça près), le Russe résidant au Japon offre également une chouette prestation vocale avec ces mélanges de voix plus ou moins graves et arrachées. Forcément, le duo Steer / Walker vient tout de suite à l’esprit mais Kyrylo Stefanskyi a eu le bon goût de ne pas pousser la ressemblance trop en avant. Quoi qu’il en soit, cette "diversité" vocale (on reste tout de même dans quelque chose de sale et abrasif hein) rend évident l’exercice toujours aussi plaisant.
Bon, sans surprise, Pharmacist continue de faire ce qu’il sait faire de mieux c’est à dire singer Carcass de manière honnête et sans prise de tête. Cependant, la couleur synthétique de cette batterie, l’apport mélodique désormais omniprésent et la durée souvent assez excessive de ses compositions (en tout cas pour le genre habitué généralement à un petit peu plus de concision) ne sont pas sans contribuer à apporter à Pharmacist un semblant de personnalité. Alors oui, si vous n’êtes pas friand de Goregrind à la Carcass, vous ne sera probablement pas très copain avec Pharmacist mais pour les lecteurs qui n’en n’auraient jamais assez, le groupe s’avère être une très bonne pioche.
| AxGxB 10 Février 2023 - 587 lectures |
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