Comparativement aux deux années précédentes, 2022 aura été particulièrement peu chargée pour les Japonais de Pharmacist qui n’auront effectivement sorti qu’un seul album là où ces derniers nous avait habitué à davantage de générosité (un album, un EP, un single et trois splits en 2020, un EP, deux singles et trois splits en 2021). Alors évidemment, mon portefeuille les en remercie aujourd’hui mais je dois bien avouer que j’en ai été un petit peu chamboulé au point de devoir aller vérifier tout cela à plusieurs reprises sur Metal Archives...
Intitulé
Flourishing Extremities On Unspoiled Mental Grounds, ce deuxième album est paru en avril dernier sur le label tchèque Bizarre Leprous Production. Une structure fondée il y a près de trente ans par Roman Poláček et pourvoyeur depuis déjà bien longtemps de ce genre de saloperies qui tâchent et dégoulinent. Bien entendu comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est une fois encore Adam Medford (Strange Creature Collages) qui a réalisé l’artwork un poil plus sobre de cette nouvelle offrande alors qu’au rayon des invités, Andrew Lee du groupe Ripped To Shred continue d’offrir ses services en tant que guitariste lead. Cependant, il n’est cette fois-ci pas le seul à avoir été convié à cette petite sauterie puisque l’on retrouve également Adam Schnellenbach (Accursed Womb) derrière le micro sur le titre "Nursery Aesthetics".
Outre cette volonté de vouloir rattraper mon retard et combler les trous d’une discographie particulièrement bien fournit, ce laïus tardif est également dû au fait que la première écoute de
Flourishing Extremities On Unspoiled Mental Grounds (distraite, il est vrai) ne s’est pas avérée particulièrement concluante et qu’en plus de cela, il m’a fallu un petit moment avant (d’avoir envie) d’y revenir. Ceci étant dit, cette inattention n’est pas seule responsable de ce désintérêt momentané. En effet, deux autres facteurs sont venus à l’époque « entacher » ces retrouvailles. Tout d’abord la durée jugée alors excessive de ces nouvelles compositions puisqu’à l’exception des cinquante-six secondes de "Peroxide Engagement" (titre instrumental faisant office d’interlude), chaque morceau dépasse ici les sept minutes. Alors il n’y a évidemment pas de quoi porter réclamation mais cela avait suffit à me faire trouver le temps long. À cela s’est également ajouté la sensation d’un album bien plus mélodique que par le passé et cela en grande partie à cause (enfin "grâce") à la participation exhaustive d’Andrew Lee. Bref, tout ça mis bout à bout m’avait en effet peu emballé…
Si dans les grandes lignes ce constat s’avère exacte (effectivement la durée des titres s’est sensiblement allongée tout comme l’aspect mélodique qui revêt désormais une place plus importante), mon avis a cependant évolué pour finalement me ranger du côtés des enthousiastes. Bien entendu, et ce ne sera une surprise pour personne, Pharmacist continue ici de rendre hommage au Carcass de
Necroticism - Descanting The Insalubrious avec, d’une manière générale, tout ce qui fait le sel des Anglais depuis plus de trente ans et que l’on retrouve naturellement distillé chez les Japonais depuis leurs débuts. De ce riffing chirurgical à ces franches cavalcades thrashisantes en passant par ces séquences plus soutenues contrastées, comme toujours, par des moments certes moins intenses mais offrant à l’inverse davantage de groove ou bien encore cette voix de hyène, le lien de parenté ne fait évidemment aucun doute. Cependant, là où
Flourishing Extremities On Unspoiled Mental Grounds se distingue de son prédécesseur et de toutes ces sorties plus modestes qui ont suivi, c’est effectivement sur cette place laissée à Andrew Lee dont la position relève aujourd’hui davantage du musicien de session que du simple invité. Habitué jusqu’ici à poser seulement un ou deux solos sur une petite poignée de titres, celui-ci contribue à chaque composition de ce deuxième album ou presque. De "Accelerating Suppuration" à 1:03, 1:35 et 2:14 à « Corpus Sonica » à 6:20 en passant par "Necromorph" à 1:55 et 3:21, "The Great Contractor" à 2:10, 2:39, 3:16 et 6:10, "Flourishing Extremeties On Unspoiled Mental Grounds" à 0:27, 2:28 et 3:13 ou "Nursery Aesthetics" à 5:48, ce dernier se fait effectivement plaisir, enchainant les solos mélodiques de hautes volées en amenant au passage davantage de relief et de caractère à la musique de Pharmacist.
Si l’on met donc de côté toutes les sorties annexes des Japonais,
Flourishing Extremities On Unspoiled Mental Grounds constitue une belle avancée en comparaison du monolithique
Medical Renditions Of Grinding Decomposition qui avait déjà pour lui d’évidentes qualités mais manquait encore un petit peu de maturité. Comme on a pu le voir auparavant, Pharmacist a su faire les bons choix en terme de production offrant ici un son moins dense et étouffé qui naturellement permet à chaque instrument de mieux respirer et à l’auditeur de s’immerger plus aisément dans ces nouvelles compositions pourtant relativement longues. De la même manière, le soutien d’Andrew Lee en tant que guitariste lead permet au duo (j’ai toujours du mal à l’écrire) de gagner en profondeur grâce à de nombreux solos qui amènent avec eux ces mélodies cliniques impeccables. Alors pour le coup, il ne faudra pas être réticent à ce genre d’exercice puisque comme vous avez pu le voir, ce nouvel album en est truffé mais une chose est sûre, Pharmacist va avoir du mal à s’en passer s’il veut continuer à se montrer aussi pertinent dans le futur. Bref, si vous cherchez un excellent substitut à Carcass, inutile d’aller plus loin, Pharmacist à l’ordonnance qu’il vous faut.
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