Sorti en juin 2020 au format CD-R via le label mexicain Rectal Purulence Records (tout un programme),
Forensic Pathology Jurisprudence est le premier EP du groupe japonais Pharmacist. On y trouve quatre titres pour une durée totale ne dépassant pas les vingt-deux minutes. Si celui-ci est encore trouvable un peu partout pour moins de dix euros, on lui préfèrera néanmoins sa version augmentée parue quelques mois plus tard chez Bizarre Leprous Production (sans le "s" aussi étonnant que cela puisse paraître) et baptisée pour l’occasion
Forensic Pathology Jurisprudence [Extended Jurisdiction].
Si l’artwork reste inchangé à l’exception de ce petit macaron venu se greffer en bas à droite, cette nouvelle version pressée en CD de manière cette fois-ci professionnelle propose trois titres supplémentaires vraisemblablement issus des mêmes sessions d’enregistrements mais restés néanmoins inédits jusque-là. Aussi, quitte à débourser quelques euros durement gagnés pour cette sortie, on préfèrera bien évidemment miser pour celle avec plus de contenu. Pas folle la guêpe...
Les présentations avec les pharmaciens ayant déjà été faites à l’occasion de leur premier album chroniqué ici même (le très chouette
Medical Renditions Of Grinding Decomposition sur lequel on retrouve d’ailleurs deux titres de ce EP), je ne reviendrais pas sur le fait qu’il s’agisse d’un duo (et même potentiellement d’un simple one man band) avec notamment une boîte à rythmes en guise de batterie. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite cordialement à cliquer un peu plus haut sur le lien du dit album. À ceux qui n’auraient encore jamais été introduit à la formation nippone, Pharmacist pratique sans grande surprise étant donné l’intitulé de ce premier EP, un Goregrind calqué sur celui des grands patrons du genre. Suivent derrière une ribambelle d’autres noms tout aussi valables comme ceux d’Exhumed, Pathologist, Impaled, The County Medical Examiners, General Surgery ou Haemorrhage pour n’en citer que quelques uns. Et aux chiottes l’originalité !
Enregistré dans le même studio que son successeur,
Forensic Pathology Jurisprudence [Extended Jurisdiction] est également attribué des mêmes défauts. On va ainsi retrouver cette batterie au son un poil trop synthétique pour être tout à fait honnête (même si celle-ci évite le piège de séquences over the top pouvant trahir sa condition d’organe artificiel) ainsi qu’une compression et un excès de fréquences basses qui tendent à diminuer la dynamique et rendre un peu plus compliqué l’assimilation et la digestion de ces riffs chirurgicaux pourtant terriblement efficaces. Pour autant, si vous êtes capables de passer outre ces quelques points de détails, sachez que ce premier EP s’avère tout aussi savoureux que peut l’être
Medical Renditions Of Grinding Decomposition.
Dans une relecture fidèle du Carcass de l’époque
Necroticism - Descanting The Insalubrious, Pharmacist propose comme à son habitude des titres relativement longs qui pour l’essentiel s’étendent tout de même au-delà de la barre des cinq minutes. On va ainsi y retrouver tout ce qui fait encore aujourd’hui le charme de cet album essentiel (l’aura et l’impact en moins, bien évidemment) avec pour commencer ces riffs qui n’ont pas vraiment à rougir face à ceux dispensés à l’époque par le groupe de Liverpool. Efficaces dans n’importe quelles circonstances, ces derniers vont nourrir le caractère non pas essentiel mais néanmoins particulièrement addictif de ce premier EP grâce en grande partie à un excellent travail mélodique. Que ce soit "Cadaveric Osseous Stalactite", "Innards Saponification In Moderate Conditions" ou "Body Harvester Voyage", difficile de se sortir ces mélodies de la tête une fois celles-ci rentrées dans le cortex. S’il n’y a là rien de bien nouveau, Pharmacist est le genre de groupe qui connait et maitrise son sujet sur le bout des doigts, enchaînant ainsi les compositions particulièrement solides et efficaces à coup de mid-tempos et d’accélérations cliniques sur lesquels va venir se poser cette voix de hyène faisant naturellement écho à celle de monsieur Jeff Walker. Non, le duo japonais n’a vraiment rien inventé mais ce qu’il fait, il le fait particulièrement bien.
Quant aux pièces rapportées, à l’exception de "Coronary Interruption" qui du haut de sa petite minute (pas une seconde de plus) fait ici office d’interlude, "Body Harvester Voyage" et "Environmental Concerns Of Burial In Argillaceous Stratum" passent tous les deux comme un coup de scalpel en travers de la gorge. Pas de remplissage ici, juste deux excellents morceaux tout aussi convaincants que les quatre initialement proposés sur la première version de ce EP.
Si la mode des Carcass-like semble quelque peu passée, Pharmacist (au même titre que quelques autres comme Miasmatic Necrosic) vient raviver la flamme d’un genre non pas tombé en désuétude mais peut-être moins plébiscité ces dernières années. Qui plus est, le groupe japonais se montre depuis son arrivée particulièrement prolifique, enchainement pour le moment les sorties de qualité (un EP, un album et trois splits que l’on abordera ici très bientôt). Bref, si vous êtes client de ce genre de Death Metal de salle d’opération pour médecin légiste déglingué, il y a peu de chances pour que vous ne succombiez pas aux charmes putrides de Pharmacist (et cela malgré quelques défauts pouvant être un peu pénibles de prime abord).
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