Abyssus - Death Revival
Chronique
Abyssus Death Revival
Ça n’est un secret pour personne mais malgré les années qui passent la scène Death Grecque reste encore aujourd’hui une des meilleures du vieux continent, vu qu’elle n’a rien à envier par rapport à celle des Etats-Unis en termes de qualité. Si l’on cite régulièrement DEAD CONGREGATION, MASS INFECTION ou encore INVERACITY voire PLAGUE, le nom d’ABYSSUS reste au contraire malgré son ancienneté et sa discographie pléthorique toujours aussi méconnu, bien qu’il mérite d’être mis en avant. Car depuis ses débuts en 2011 la formation nous a habitué à sortir environ un disque par an sous tous les formats possibles et surtout les courts, car ayant enregistré pas moins de trois Ep et sept Split ce « Death Revival » est seulement le deuxième album de sa carrière, presque huit ans après un premier essai fort réussi mais passé trop inaperçu. Désormais signé chez Transcending Obscurity le quintet signe ici une réalisation au titre totalement en raccord avec son contenu qui nous renvoie vers l’âge d’or du genre entre la fin des 80’s et le milieu des 90’s, qui lorgne autant vers la Floride que du côté de l’Angleterre.
C’est d’ailleurs de l’autre côté de l’Atlantique que cet opus va démarrer vu que « Metal Of Death » nous plonge directement au sein du son de MASSACRE, tant ça se montre rythmiquement primitif et mené à toute allure sans jamais baisser en vitesse ni en intensité, le tout ponctué de quelques solos afin de densifier un peu l’ensemble qui aurait été rapidement linéaire sans cela. Jouant à fond sur la rapidité comme la simplicité la musique des Hellènes va continuer dans cette voie dans la foulée via le tout aussi simplissime « The Ten Commandments », qui reprend les mêmes choses entendues auparavant tout en y ajoutant un peu plus de variété, notamment via l’apport de passages en mid-tempo qui donnent envie de headbanguer et concluent une doublette au plaisir communicatif et qui défoule comme il faut. Cependant après ce début en fanfare et fort agréable (à défaut d’être mémorable) la suite va tomber dans une certaine redondance, la faute à des longueurs évitables et des plans répétés un peu trop fréquemment. Preuve en est avec le sympathique « Uncertain Future » aux accents Thrash affirmés mais qui va se contenter de reprendre à l’envie les mêmes riffs et patterns en mode pilotage-automatique, ce qui est dommage car bien que le tout soit agréable et entraînant ça se montre trop vite redondant pour accrocher totalement, à l’instar de « The Beast Within ». Essayant d’alourdir son propos en dévoilant une musique moins débridée le combo mise ici sur une lenteur assumée où se mêle quelques nappes de claviers et des variations entre ralentissements et accélérations, où le groove se montre assez présent mais sans pour autant captiver. Car si tout ça est bien foutu et joué avec facilité ça se montre trop quelconque et banal pour intéresser durablement, point que l’on retrouve par la suite sur le thrashisant « Genocide » qui va reprendre en boucle les mêmes éléments, tout en s’étirant inutilement en se contentant de répéter ses gammes, avant qu’heureusement la doublette de clôture ne relève l’accroche globale.
En effet les deux derniers morceaux (« The Witch », « When Wolves Are Out To Hunt ») vont s’avérer être d’un calibre supérieur, et permettre ainsi de retrouver la même puissance et écriture inspirée entendue au démarrage. Car bien qu’étant la plage la plus courte de cette galette la première est paradoxalement la plus variée et la plus inspirée tout en offrant une palette ultra-accrocheuse de par ses variations remuantes en continu où tous les tempos y passent, et où l’influence du disque éponyme de DEICIDE s’entend au niveau du riffing agressif et gras faisant ainsi plaisir à entendre. Histoire de finir dignement cette ultime réalisation (la plus longue mise en boîte sur ce cru 2021) nous dévoile une facette plus sombre et obscure portée par une ambiance aux accents Doom très intéressants et qui montrent que les gars sont tout aussi crédibles en ralentissant franchement la cadence. Néanmoins ceux-ci savent encore accélérer progressivement quand il le faut mais toujours en conservant cette simplicité et cette attractivité, typique du genre musical joué ici. Si tout cela sera vite oublié à cause d’un manque d’homogénéité il n’en reste pas moins que ce cru de deuxième division a des atouts à faire valoir (sans pour autant être marquants) et des qualités évidentes, surtout quand il s’alourdit en se densifiant… un choix qui sera sans doute à pérenniser dans le futur. En attendant on passera un bon petit moment durant ces trente-trois minutes qui s’écouteront facilement et d’une seule traite, même si on aura bien souvent l’impression d’entendre les mêmes plans et une construction semblable d’un bout à l’autre. Cependant on se laissera quand même facilement happer par ce bon défouloir à l’ancienne qui fait du bien par où ça passe et qui ne possède aucune prétention hormis celle de se faire plaisir, ce qui est toujours appréciable.
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