Maze Of Sothoth - Soul Demise
Chronique
Maze Of Sothoth Soul Demise
C’est une chance que les Italiens de Maze Of Sothoth se soient décidés à travailler avec une illustratrice compétente car vue la qualité de leurs artworks précédents (notamment celui absolument abominable de la démo Guardian Of The Gate), il y avait peu de chance pour que je m’y intéresse un jour. On peut donc remercier madame Ivory Crux (qui a également travaillé pour Ekpyrosis, Profanal, Terrorsaw…) de m’avoir indirectement poussé à m’intéresser au cas de ce groupe formé en 2009 mais resté jusque-là plutôt discret.
Intitulé Soul Demise, ce premier album est paru un peu plus tôt cette année (enfin en janvier, ce qui va donc bientôt faire un an) sur le label Everlasting Spew Records, petite structure italienne fondée en 2016 qui tend à faire de plus en plus parler d’elle ces derniers temps grâce à plusieurs sorties ne manquant pas d’intérêt (Fractal Generator, Antropofagus, Voids Of Vomit, Hellish God, Gaerea…).
Dans le cas de Maze Of Sothoth, ce dernier pratique un Death Metal technique, brutal et moderne qui, disons-le tout de go, ne s’inscrit pas dans une démarche particulièrement très originale. Puisant l’essentiel de son inspiration dans la deuxième moitié des années 90, Morbid Angel en tête, ainsi que dans l’univers monstrueux et tentaculaire de Lovecraft (oui, encore), le groupe n’entend pas bouleverser le petit monde du Death Metal avec sa musique mais plutôt apporter un soupçon d’âme bienvenue à un genre qui tend bien souvent à se perdre dans des productions aseptisées et beaucoup trop démonstratives et impersonnelles pour être honnêtes.
Loin de nuire à cette très bonne impression générale, cette technique (rapidité d’exécution, changements de rythmes, riffing ciselé, soli inspirés...) sert des compositions pensées en toute intelligence, c’est à dire à des années lumières du déballage sans âme dont font preuve certains groupes estampillés Brutal Death Technique. Et c’est ce qui fait naturellement toute la force de Maze Of Sothoth. Car même si le groupe n’a effectivement rien inventé, chacun de ses titres est suffisamment bien construit pour 1 : convaincre dans l’instant, 2 : convaincre dans la durée, 3 : ne rien sacrifier ni à l’efficacité ni à l’atmosphère. Et pour que cette technique puisse servir au mieux ces quelques morceaux, quoi de plus normal qu’une production moderne (mais pas synthétique), puissante et limpide qui va venir écraser l’auditeur et en même temps lui offrir toutes les clefs pour une compréhension quasi-immédiate ? Il n’y a finalement que la basse qui, selon moi, manque cruellement de précision. C’est dommage car le Death Metal des Italiens n’aurait pas souffert d’être souligné par des lignes de basse plus expressives et toutes en rondeurs.
Particulièrement véloce, Soul Demise surprend lors des premières écoutes par cette impressionnante force brute qui s’en dégage. Outre la vitesse à laquelle défilent le plus souvent les riffs et pleuvent les blasts, on ne peut pas nier que le growl menaçant du bassiste/chanteur Cristiano Marchesi n’y est pas un peu pour quelque chose. Une voix particulièrement imposante qui n’est pas sans rappeler celle toute aussi sombre et puissante du chanteur de Lvcifyre. On sent en tout cas que les Italiens ne sont pas là pour enfiler des perles. Une impression très justement renforcée par cette cadence soutenue qui ne faiblit jamais vraiment (il y a bien quelques séquences plus modérées mais elles ne constituent pas bien évidemment l’essentiel de ce premier album), ces rythmes chaloupés presque saccadés et par cette frénésie générale que l’on doit notamment à un riffing nerveux et ciselé marqué par de petites dissonances. A travers tous ces éléments, Maze Of Sothoth cultive ainsi tout au long de ce premier album une atmosphère particulièrement sinistre que vont venir souligner des soli infernaux et habités rappelant ceux d’un certain Trey Azagthoth ("Lies" à 3:15, "Seed Of Hatred" à 2:46, "Multiple Eyes" à 2:54, "The Dark Passenger" à 2:14, "At The Mountain Of Madness" à 3:46, "Blind" à 2:13, "Divine Sacrifice" à 0:55).
Avec ce premier album, les Italiens de Maze Of Sothoth m’ont clairement pris par surprise. Puissant, inspiré et particulièrement brutal, Soul Demise ne souffre d’aucun véritable défaut capable d’handicaper son écoute. Il n’y a bien que le rendu de cette basse qui me chagrine (oui, je l’ai déjà dit et alors ?) mais pour le reste c’est un véritable sans-faute. De ces cadences haletantes à la qualité des riffs en passant par ces nombreux changements de rythmes ainsi que ces atmosphères macabres et tourmentées, tout est là pour offrir à l’auditeur ce que l’on est en droit d’attendre d’un album de ce genre. Une des belles surprises de l’année. Assurément.
| AxGxB 17 Novembre 2017 - 1344 lectures |
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