Six longues années auront donc été nécessaires à Maze Of Sothoth pour donner une suite au très encourageant
Soul Demise. J’aurai presque envie de vous dire qu’il n’y a dans ce délai excessif rien d’anormal pour un groupe italien mais je risque de me faire taper sur les doigts pour participer à la banalisation de ce genre de stéréotypes qui en 2023 ne devraient apparemment plus faire (sou)rire (sous peine de crisper la moitié de la population). Quoi qu’il en soit, le groupe originaire de Bergame est bel et bien de retour cette année avec sous le coude un successeur à ce premier album qui en effet n’avait pas manqué de séduire une partie de la rédaction de Thrashocore ainsi que quelques lecteurs parmi vous.
Intitulé
Extirpated Light, celui-ci est paru une fois de plus sous les couleurs du label italien Everlasting Spew Records. Une sortie qui remonte déjà à mars dernier mais qui n’a évidemment pas manqué d’attirer rapidement le regard grâce à cette illustration particulièrement réussie que l’on doit au talentueux mexicain Néstor Ávalos (A.M.S.G., Autokrator, Bloodbath, Blut Aus Nord, Hacavitz, Mercyless, Serpent Oath...). Pour ce qui est de la production, celle-ci est signée des mains de David Zampini qui, six ans après sa première collaboration avec Maze Of Sothoth, reprend ici du service pour un résultat globalement satisfaisant. Parce que non, tout n’est pas parfait, notamment cette batterie qui manque quelque peu de caractère et revêt une nature un petit peu trop lisse et synthétique à mon goût. Rien de vraiment rédhibitoire là-dedans puisque l’écoute de ces neuf nouvelles compositions n’est pas spécialement gâchée par le son de cette batterie mais quand même, c’est toujours un petit peu dommage…
Aussi, bien que plusieurs années aient passés, rien n’a véritablement changé du côté de Maze Of Sothoth qui, de son line-up au style pratiqué, est en effet resté fidèle à ce qu’il était déjà en 2017 lors de notre première rencontre. De fait, si
Extirpated Light ne réservera aucune véritable surprise, que ce soit pour tous ceux déjà bien au fait de l’existence des Italiens ou pour les autres qui découvriront le groupe aujourd’hui par le biais de cette chronique, ce deuxième album n’en demeure pas moins particulièrement réjouissant, déjà parce qu’il vient confirmer les espoirs placés en la formation après un
Soul Demise extrêmement convaincant. Ensuite et surtout parce qu’il est tout simplement mené d’une main de maitre par des musiciens discrets mais ô combien compétents dans l’exercice de leurs fonctions respectives.
Adepte d’un Death Metal technique et brutal offrant dans l’ensemble assez peu de concessions à ses auditeurs, Maze Of Sothoth va très vite se charger de se rappeler à notre bon souvenir. Pas plus vite qu’à fond semble ainsi être la devise des Italiens qui, à quelques exceptions près, ne vont presque jamais lever le pied. Une intensité de tous les instants caractérisée notamment par une batterie particulièrement volontaire qui va ainsi enchaîner les blasts comme une mitraillette les rafales de balles et deux guitaristes adeptes du tricot sur manche pour un défilé de notes exécuté le plus souvent à toute berzingue (sans compter ces trois ou quatre solos mélodiques exécutés eux aussi pied au plancher ("The Plague" à 0:48 et 1:26, "Sanctae Inqvisitionis" à 3:17, "Scorn Of Flesh" à 2:58) et qui participent à cette intensité exacerbée). Des riffs techniques, cadencés et parfaitement lisibles avec toujours ce petit crochet mélodique afin de mieux capter l’attention de l’auditeur. Bref, une cadence pour le moins soutenue même si finalement les changements de rythmes s’avèrent nombreux (même lorsque ça bourre) et parfois même drastiques.
En effet, dans tout cette déferlante de blasts et de notes, Maze Of Sothoth va tout de même saisir l’opportunité de calmer le jeu et ainsi amener un soupçon supplémentaire de variété et surtout offrir un peu d’air grâce à des séquences nettement moins intenses et soutenues. C’est le cas notamment sur "Blood Tribute" et "Sanctae Inqvisitionis" qui malgré quelques coups de boutoirs persistants vont plutôt jouer la carte du mid-tempo lourd et suffocant. Moins flagrants mais bel et bien présents, ces brefs ralentissements constatés sur pas mal d’autres titres tout au long de ces trente-six minutes et que la formation va habilement relevés grâce, là encore, à quelques solos mélodiques forcément bien moins virulents ("The Unspeakable" à 1:50 et 2:05, "Eliminate Contamination" à 1:45, les dernières secondes de "Parallel Evolution").
En dehors de cette batterie qui malheureusement se trouve quelque peu plombée par l’un des plus gros travers que l'on peut retrouver sur ces productions modernes et aseptisées où rien ne dépasse,
Extirpated Light s’impose sans mal comme la suite logique à l’excellent
Soul Demise. Les Italiens n’ont une fois de plus rien inventé mais leur Death Metal lovecraftien et horrifique est suffisamment bien troussé et exécuté pour reléguer ce manque flagrant d’originalité au second plan. Qui plus est, dans le paysage actuel où les groupes inspirés pour l’essentiel par Incantation et Morbid Angel se taillent la plus grosse part du lion, il est bon et salutaire de constater que des formations peuvent encore s’adonner à une autre lecture du genre et cela avec autant de réussite.
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