Il aura fallu moins d’un an et demi à Cemetery Urn pour donner une suite à son troisième album. Un exploit quand on sait que sept longues années séparent l’excellent (oui, j’insiste)
The Conquered Are Burned de cet album éponyme paru en avril 2017. Une durée exceptionnellement courte pour un groupe dont le parcours a souvent été plombé par des problèmes de line-up. Ce nouvel album intitulé
Barbaric Retribution n’échappe pas à ces soucis de personnels puisqu’en lieu et place de Chris Broadway (Abominator, Ignivomous…) qui n’aura donc participé qu’à un seul album en compagnie de ses confrères Australiens, on trouve désormais un certain S. Geoffrey avec qui Andrew Gillon a semble-t-il déjà collaboré sur les planches en compagnie d’Abominator.
Ce sempiternel jeu des chaises musicales n’a cependant pas empêché monsieur Gillon de faire preuve d’une grande productivité (même s’il y a fort à parier qu’une bonne partie de ces titres ont été imaginés durant ces sept années d’absence) puisque le groupe est aujourd’hui de retour avec un quatrième album intitulé
Barbaric Retribution paru l’été dernier sur Hells Headbangers Records.
Naturellement la première chose que l’on remarque à l’écoute de ce nouvel album en dehors de l’artwork signé Mark Riddick c’est le chant de S. Geoffrey. Là où Chris Broadway offrait un growl relativement profond, le petit nouveau est lui dans un registre beaucoup moins guttural, plus glaireux. En soit, cela n’est pas forcément gênant mais je trouve la prestation de l’Australien un peu plus limitée que celle du bien nommé Chris Volcano qui pourtant souffrait déjà quelque peu de la comparaison avec Damon Burr. La faute à une trop grande linéarité dans ces lignes de chant qui vont ainsi quelque peu ternir l’efficacité de l’ensemble et à un mixage pas forcément très favorable, plaçant effectivement sa voix un chouïa en retrait des autres instruments. Rien de rédhibitoire mais si vous n’étiez déjà pas client du chant sur le précédent album de Cemetery Urn, je vois mal les choses s’arranger avec
Barbaric Retribution.
Ce nouvel album souffre également d’une production un poil trop sèche à mon goût. Certes, on retrouve avec grand plaisir ces guitares ultra abrasives qui depuis
Urn Of Blood ont fait le sel de Cemetery Urn mais ces neuf nouveaux morceaux manquent cruellement de basse. Tenue ici par Andrew Gillon, celle-ci peine à se faire entendre tout au long de ces quarante-trois minutes et c’est malheureusement bien dommage. Car bien que signée une fois de plus des mains de Sam Johnson qui collabore avec le groupe depuis ses débuts en 2007, la production manque clairement d’un petit quelque chose capable d’offrir davantage de rondeurs et de relief à l’ensemble.
Pour le reste, pas de changement à signaler. Le groupe reprend du service dans ce qu’il sait faire de mieux, un Death Metal barbare et sauvage tout à fait typique de cette scène australienne complètement allumée. Si les assauts s’enchaînent à bon train, Cemetery Urn n’est jamais contre quelques ralentissements bien sentis. Des passages moins soutenus qui vont ainsi permettre à l’auditeur de reprendre son souffle et surtout d’apporter un poil de variété à une formule des plus rudimentaires et répétitives. On appréciera ainsi ces nombreuses séquences où le groupe va alors relever la tête comme par exemple sur "Victim Defiled" à 1:54, les premières parties plus lourdes de "Death Mask Preserver" et "Manifesto Putrefactio" ou bien encore ce solo entamé à 0:59 sur "Tendrils Of Defilement" aussi chouette que sinistre. Assurément un plus pour le groupe qui, étant donné la durée de ses morceaux (cinq minutes en moyenne), évite ainsi de tomber dans une trop grande répétitivité.
Quand ils ne ralentissent pas la cadence, c’est bien évidemment tête baissée que les Australiens mènent leurs assauts à l’aide d’un Death Metal redoutable d’efficacité. Une approche toujours aussi peu subtile marquée par les riffs éclairs d’Andrew Gillon et Dan Maccioni même si ces derniers ne sont peut-être pas aussi marquants ni aussi efficaces qu’ils l’ont été par le passé (les écoutes successives tendent effectivement à mettre en lumière une certaine faiblesse à ce niveau-là). Derrière ses fûts, l’ami Matt Crossingham aka Matt Maniac (également en service chez les très bons Belligerent intent) s’acquitte d’une prestation tout à fait honorable à coups de blasts implacables. L’australien cravache ainsi le plus clair du temps sur des tempos particulièrement relevés qui vous feront particulièrement transpirer.
Le moins que l’on puisse dire c’est que beaucoup ne s’attendaient pas à retrouver Cemetery Urn aussi tôt. Moins d’un an et demi après son album éponyme, le groupe australien revient en effet à la charge avec un
Barbaric Retribution toujours très efficace mais aux faiblesses peut-être beaucoup plus évidentes. D’abord le chant de S. Geoffrey qui manque vraiment trop de relief pour ne pas nuire un tant soit peu à l’ensemble (par contre en live, rien à redire, ça fait le taf comme il faut). L’absence de basse, si elle n’est pas vraiment dommageable, conduit tout de même à moins de puissance et finalement moins d’impact. Enfin, les riffs qui au fil des écoutes vont révéler tout de même un certain manque de profondeur. S’ils sont effectivement redoutables dans l’instant (notamment dans leur vitesse d’exécution et l’atmosphère qu’ils dégagent), ils manquent tout de même d’un petit quelque chose capable de rendre mémorable ces quarante-trois minutes. Cette précipitation à revenir faire l’actualité serait-elle à blâmer pour cet album de demi-teinte ? Difficile à dire en tout cas, il est clair que le groupe semble avoir depuis son retour quelques difficultés à convaincre ou en tout cas à faire l’unanimité comme ce fût le cas à l’époque de
Urn Of Blood. En ce qui me concerne c’est donc un simple "bien mais peut mieux faire".
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