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Death Courier - Necrotic Verses

Chronique

Death Courier Necrotic Verses
On a beau écouter du metal depuis plus de 20 ans, posséder une collection importante et passer son temps libre à farfouiller un peu partout, il y a toujours des groupes qui nous passent sous le nez, même des vieux de la vieille. Une belle leçon d'humilité ! C'est le cas de Death Courier, groupe faisant pourtant figure de pionnier du death metal en Grèce puisque formé dès 1987 et dont je n'avais jamais entendu parler avant l'annonce de sa signature sur le label Transcending Obscurity Records. La formation sortira un nombre conséquent de démos, une compilation, un split, un EP ainsi qu'un long-format avant de se séparer en 1993. Il faudra alors attendre 2009 pour voir le combo revenir d'entre les morts autour de son chanteur-bassiste Billy Soulas. Démo, splits, album, live et compilation suivront jusqu'à ce Necrotic Verses fraîchement sorti début juin par la maison de disques indienne. On y retrouve Death Courier sous la forme d'un trio dont deux des membres officient aussi dans Vermingod. Ah ça, je connais !

L'extrait mis en ligne en avant-première m'avait bien mis l'eau à la bouche, c'est donc avec une certaine excitation que je découvris l'intégralité de Necrotic Verses il y a quelques mois. Une seule écoute suffira pour confirmer la torgnole dans la tronche. Foutre Satan quelle tuerie ! Une grosse demi-heure de death metal comme je l'aime. Pas original pour un sou mais diablement efficace et hautement inspiré qui passe comme une lettre à la poste (Death Courier, poste, vous l'avez ?!). Les Grecs livrent un death metal simple, direct, rapide et brutal, d'obédience old-school et aux influences thrash évidentes sur des morceaux courts et intenses qui filent droit. On pense entre autres au Malevolent Creation post-2000 ou à leurs compatriotes de Mass Infection. En gros soit ça blaste, soit ça fait du tchouka-tchouka, sur des riffs en trémolos qui bourdonnent pour les plus sombres ou qui gazouillent pour ceux aux mélodies plus appuyées. Bon, j'exagère un peu, le trio de Patras varie tout de même un peu les plaisirs en n'oubliant jamais l'accroche (ce bon vieux groove dark à la Morbid Angel) et en ralentissant la cadence en quelques occasions, notamment sur une deuxième moitié d'album un peu plus développée, après le très bon interlude instrumental plus posé aux dissonances bien utilisées. Cela dit, cela reste plutôt rare et ce n'est pas toujours ce que le groupe fait de mieux, certains ralentissements n'étant pas spécialement passionnants voire plutôt plan-plans ("Necrotic Verses" à 2'33, "As Heaven Blends with Rot" à 1'38, etc.). Quoique les passages doomy à 1'54 et 3'00 sur "When Death Fits to Skin" se montrent très plaisants, tout comme le début mid-tempo dissonant de "Pillars of Murk" ou l'intro ambiancée de "Remnants" sur laquelle le batteur joue bien avec ses toms, montrant qu'il sait faire autre chose que frapper comme un sourd.

Mais franchement, si tout cela s'avère bienvenu afin d'apporter un minimum de diversité, ce n'est pas ce que l'on le retient et ce qui marque le plus sur Necrotic Verses. Non ici, ce qui fout la trique, c'est l'orgie de blast-beats sur des trémolos inspirés, une combinaison bien connue mais foutrement efficace qui fait une nouvelle fois ses preuves. La batterie et la guitare se révèlent ainsi les deux facteurs déterminants, quand la basse ne démérite pas pour autant et que le chant growlé se fait par contre plus convenu. En insistant bien sur l'excellente production, surtout de la batterie qui sonne du feu de Satan sans goût désagréable de plastique. Voilà un vrai bon son naturel et puissant, bien plus brutal que toutes ces batteries synthétiques modernes qui ne dégagent rien (prenez-en de la graine Vitriol et Perdition Temple !). Hormis quelques semi-blasts un peu patauds, bravo à Ilias Iliopoulos pour son jeu et ce parti pris sonore que je ne peux qu'encourager. Et bien sûr bravo à George Petousis (il y a toujours au moins un George dans un groupe grec !) qui distille son riffing à l'ancienne impeccable morceau après morceau. Il s'adonne aussi à quelques solos corrects mais ce n'est pas sa spécialité ("As Heaven Blends with Rot" à 2'12 strident puis plus "cosmique", "Pillars of Murk" à 2'12 pas mal mais pas assez développé, "Immune to Burial" à 2'00 déjà plus construit sur du tchouka-tchouka). On appréciera, au-delà de ces trémolos mémorables, l'atmosphère sombre qui s'en dégage. Et là, il va falloir parler de la fin magistrale de "Remnants" qui évoque à la fois le Mass Infection du dernier album et "Teeth into Red" de Dead Congregation lorsque le ciel s'obscurcit définitivement par ces blasts tenus longtemps, donnant l'assaut final sur des guitares lentes aux dissonances malveillantes. Putain que c'est bon !

Pas de capuche, pas de cierges, pas d'encens, pas de symboles ésotériques compliqués, pas de paroles philosophiques, pas de pochette ultra chiadée cachant trop souvent une enveloppe vide (l'artwork sobre de Misanthropic-Art illustre pourtant on ne peut mieux la musique), Death Courier ne s'embarrasse d'aucune fioriture ici. Il va à l'essentiel et c'est tout à son honneur tant l'opus s'avère réussi. Foutrement jouissif, Necrotic Verses convainc l'auditeur à grands coups de blast-beats au son parfait, de trémolos accrocheurs, de parfum thrash enivrant et de groove diabolique, le tout dans une ambiance noire prenante. Seuls quelques ralentissements moins inspirés et un chant assez lambda font quelques accrocs à un ensemble sinon d'une efficacité redoutable. Certains pourront trouver l'œuvre trop classique, pas moi. C'est tout le death metal que j'aime, présenté ici en une leçon imparable d'un peu plus de trente minutes. Une révélation pour moi qui n'avais jamais croisé ces vétérans, la baffe s'en trouvant d'autant plus marquante. Une nouvelle preuve de la vivacité de la scène death metal grecque et l'un des meilleurs albums de l'année dans le genre, assurément !

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Death Courier
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  9/10
Webzines : (3)  8.44/10

plus d'infos sur
Death Courier
Death Courier
Death Metal - 1987 - Grèce
  

tracklist
01.   Necrotic Verses  (03:40)
02.   Mourning Ecstasy  (02:07)
03.   As Heaven Blends with Rot  (02:47)
04.   When Death Fits to Skin  (04:04)
05.   Interlude  (02:02)
06.   Pillars of Murk  (03:42)
07.   Morsimon Imar  (02:34)
08.   Immune to Burial  (03:15)
09.   Visceral Slice  (03:19)
10.   Remnants  (06:14)

Durée : 33:44

line up
parution
5 Juin 2020

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2009 - Autoproduction
  

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