Funeral Chant - Dawn Of Annihilation
Chronique
Funeral Chant Dawn Of Annihilation
Au rayon des découvertes qui ont marqué l’année 2021, Funeral Chant tient assurément une place de choix dans mon bilan de fin d’année. Originaire de Oakland en Californie, le groupe n’est pourtant pas né de la dernière pluie puisqu’il possède déjà sous le coude un premier album éponyme paru en 2017 sous les bannières de Caverna Abismal Records (Archaic Tomb, Balmog, Praise The Flame...) et Morbid Bastard Records (Vorum, Sewercide, Revenge...). À la manière de leurs collègues de Steel Bearing Hand, il a néanmoins fallu attendre que le label Carbonized Records (Mortuous, Chthonic Deity, Mephitic Grave...) me mette une fois de plus le nez dedans pour qu’enfin je daigne jeter mon dévolu sur ces quatre californiens passés jusque-là sous mes radars... Et comme pour Steel Bearing Hand, je me réjouis encore d’y avoir été invité puisqu’en effet, ce deuxième album de Funeral Chant est en ce qui me concerne l’une des découvertes de l’année.
Intitulé Dawn Of Annihilation, ce deuxième album illustré par le chanteur et guitariste † Voidbringer renvoi à une certaine idée du Death Metal issue de l’imagination tordue de groupes tels que Necrovore, Possessed, Morbid Angel, Poison et quelques autres encore. Un héritage perpétué depuis par de talentueuses formations toutes plus radicales les unes que les autres qui de Repugnant à Beyond en passant par Verminous, Vorum, Degial ou Concrete Winds ont offert aux amateurs du genre quelques albums et autres sorties particulièrement épicées. A l’image de ces groupes, Funeral Chant nous offre donc ici un Death Metal sauvage et particulièrement explosif qui n’entend certainement pas révolutionner quoi que ce soit mais simplement mettre les points sur les "i" à tous ceux qui douteraient encore de l’efficacité d’une telle formule.
Alors oui, 2021 oblige, ce Dawn Of Annihilation va quelque peu souffrir de la comparaison avec le deuxième album des Finlandais de Concrete Winds sorti à peu près à la même période et dont le propos à atteint aujourd’hui une telle virulence que toutes tentatives visant à rivaliser avec celui-ci semblent malheureusement perdues d’avance... Pour autant, ce n’est pas une raison suffisamment valable pour ne pas prêter attention à Funeral Chant qui en l’espace de huit titres et trente-trois minutes prouve qu’il est bien loin de démériter.
Comme tous ces groupes évoqués un petit peu plus haut, c’est donc évidemment à fond la caisse que les Américains vont ici mener leur barque avec comme leitmotiv universel cette furieuse envie d’en découdre. À deux exceptions près ("Xenophonic Transmission" et "Dawn Of Annihilation" affichés tous les deux à plus de six minutes), c’est sur la base de morceaux relativement courts que Funeral Chant va conduire ses multiples assauts. Soutenus par une production taillée pour le job, les Californiens vont venir nous secouer bien comme il faut à coup de riffs particulièrement nerveux balancés naturellement à toute berzingue sans crier gare. Une blitzkrieg soulignée également par tout un tas de solos chaotico-mélodiques qui à leur manière vont entretenir cette frénésie destructrice à laquelle s’adonne avec un malin plaisir les quatre garçons de Funeral Chant. De "Terrorspawn" à 0:31, 2:33 et 2:52 à "Oneiric Perversion" à 1:21 et 2:22 en passant par "Pernicious Rites" à 2:33, "Xenophonic Transmission" à 2:01, "Malefic Reign" à 0:35, 1:24 et 2:04, "Lucifuge Domain" à 1:36, "Dawn Of Annihilation" à 2:31 et "Serpent Act" a 0:06 et 1:12, ce deuxième album est donc rempli raz la gueule de ce genre de solos aussi hystériques que jouissifs. Tout aussi jouissif, cette batterie explosive qui n’a de cesse de cavaler et d’enchainer les bourre-pifs avec, cerise sur le gâteau, une utilisation particulièrement dynamique des cymbales et notamment ces frappes sur le sommet que j’affectionne particulièrement et dont monsieur Cruel Force derrière ses fûts et autres cercles métalliques à base de cuivre aime user avec semble-t-il beaucoup de délectation.
Alors oui, Funeral Chant n’y va pas avec le dos de la cuillère, enchainant dans cette démonstration de force les brûlots sauvages avec une efficacité particulièrement redoutable. Cela ne va pas empêcher pour autant les Américains d’y apporter un soupçon de relief avec notamment deux titres qui vont chercher à "calmer le jeu" (notés bien les guillemets). Affichés comme on l’a vu à plus de six minutes, "Xenophonic Transmission" et "Dawn Of Annihilation" vont tous les deux apporter une certaine nuance dans le propos des Américains en jouant plus ou moins la carte du mid-tempo. Oui, plus ou moins, car Funeral Chant n’est pas là non plus pour enfiler des perles et qu’à lever le pied trop longtemps il a finalement le blast et le riff éclair qui le démange. Du coup l’un et l’autre de ces deux morceaux sont entrecoupés de séquences menées le couteau entre les dents histoire quand même de continuer à dérouiller l’auditeur dans les règles de l’art. D’ailleurs, c’est même plutôt l’inverse pour "Dawn Of Annihilation" qui serait davantage entrecoupé par un passage plus lourd et pesant que l’inverse. M’enfin vous avez compris l’idée et quoi qu’il en soit ces moments sont évidemment les bienvenus pour apporter un peu d’air à un album mené le couteau entre les dents.
Album d’une très grande efficacité, Dawn Of Annihilation ne devrait pas manquer de convaincre tous ceux déjà sous le charme des quelques groupes cités dans le deuxième paragraphe de cette chronique. Non, il n’y a aucune originalité dans la recette que nous offre ici le groupe californien mais comme souvent ce n’est pas ce que l’on vient chercher de la part d’un groupe grimé qui porte fièrement ses bracelets de cuir cloutés. À l’inverse, si vous êtes en quête d’un album capable de vous remettre les idées en place après un réveillon du 31 un peu trop chargé, nul doute que ce deuxième album de Funeral Chant ne devrait pas manquer de vous remettre sur le droit chemin. Nerveux, sauvage, violent, impitoyable et intransigeant, autant de qualificatifs qui sied à ravir à cet album particulièrement bien senti qui va donc naturellement trouver sa place dans mon bilan.
| AxGxB 3 Janvier 2022 - 1046 lectures |
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