La première fois que nous vous parlions d’Oraculum, c’était il y a trois ans à la sortie d’un premier EP intitulé
Sorcery Of The Damned paru sur Invictus Productions. Le groupe chilien est aujourd’hui de retour avec un nouveau format court intitulé
Always Higher. Quatre titres inédits pour un groupe qui ne semble pas s’être particulièrement assagit.
Sorti une fois de plus sur le fameux label de Ranelagh, ce nouveau EP se présente finalement très vite comme une maigre suite à ce qui n’était déjà qu’une simple mise en bouche, certes particulièrement appétissante, mais tout de même bien vite avalée. Car en effet, sur les quatre titres proposés ici on trouve une introduction d’un peu moins de deux minutes ainsi qu’une reprise des Allemands de Poison ("Sphinx"). Je vous laisse faire les mathématiques mais le résultat n’est pas très compliqué à trouver...
Ce n’est donc pas avec les vingt-et-une petites minutes que durent ce
Always Higher que nous allons nous étouffer. Enfin en ce qui me concerne cela a tout de même bien faillit être le cas car on ne peut pas dire que les premières écoutes aient été particulièrement concluantes. Je ne sais pas si c’est le choix de la production et le traitement donné à la voix qui m’ont autant décontenancé mais j’ai mis du temps à y revenir n’y trouvant alors clairement pas mon compte. Et si à force d’écoutes les choses vont mieux aujourd’hui, il y a tout de même quelques petits trucs qui me chiffonnent.
En effet, là où la production de
Sorcery Of The Damned se montrait abrasive et épaisse à la fois, celle de
Always Higher se fait beaucoup plus rachitique (tout en conservant néanmoins cet aspect rugueux). C’est dommage car ce léger son de tronçonneuse apportait une certaine puissance ainsi qu’un grain typiquement suédois au Death Metal d’Oraculum. En grand amateur de la scène scandinave, je trouve que celui-ci lui fait aujourd’hui un petit peu défaut. Bien entendu, tout ça n’est qu’une question de ressenti et cela ne m’empêche pas de trouver plein de charme à cette nouvelle production qui tire davantage du côté de la scène Thrash allemande de la fin des années 80 (Kreator, Sodom, Destruction et Poison). Si les compositions proposées ici par les Chiliens conservent alors une certaine âpreté, elles semblent également plus décharnées et donc un peu moins "impressionnantes" en terme de rendu. Aussi, par un truchement évident, le timbre de voix s’en trouve quelque peu changé. Pourtant, je n’ai rien à reprocher à la voix de Scourge Of God (également chanteur au sein de Wrathprayer) dont le timbre tire énormément vers celui de Necrophilos des Finlandais de Lantern. Sauf que me voilà quelque peu bouleversé par ces quelques menus changements.
Mais passé ce douloureux effet de surprise qui s’est depuis largement estompé, on se retrouve face à un groupe qui n’a clairement pas changé son fusil d’épaule et continue de tracer sa route en suivant les pas de ses précédentes réalisations. Une remise en question quasi-nulle (à l’exception du choix de production donc) qui saura contenter les gens comme moi peu enclin au changement (en tout cas en matière de musique). Simple mais redoutable, le Death Metal d’Oraculum possède tout ce que la scène chilienne à de meilleure à offrir c’est-à-dire du caractère et de l’authenticité ainsi qu’un intérêt certain pour les cadences soutenues et épicées. Si le groupe n’est pas sans ralentir parfois le rythme, c’est pourtant pied au plancher qu’il mène ses assauts à coup de blasts foutraques et tonitruants (ah ces cymbales qui résonnent comme il faut !), de riffs abrasifs et nauséabonds et de vocalises bestiales. Une odeur de mort fétide qui plane ainsi tout au long de ces quatre titres, même sur cette introduction beaucoup trop répétitive et à la transition foirée (ça ne sert à rien de laisser 5 secondes de blanc entre une intro et le titre suivant, il faut que ça s’enchaine pour qu’il y ait un quelconque impact). Oraculum clos ce nouveau EP avec une reprise particulièrement fidèle du titre "Sphinx" de Poison. Neuf minutes d’un Death/Thrash ultra efficace plus que jamais au goût du jour (avec l’aide d’une production évidemment plus moderne) et un clin d’œil évident à l’une de leurs principales influences.
Ce qui s’annonçait au départ comme une triste déception se transforme finalement en un sympathique petit EP qui, s’il ne supplantera pas l’excellent
Sorcery Of The Damned, n’en reste pas moins d’excellente facture. On ne cesse de vous tanner sur le sujet mais le Chili est une scène à suivre de près depuis déjà quelques années. Oraculum ne fait aujourd’hui que le confirmer encore un peu plus avec cette très bonne seconde mise en bouche. Maintenant, il faudrait juste que le groupe se décide à passer aux choses sérieuses et accoucher d’un album dans les plus brefs délais. Allez, au boulot !
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