Ceci est ma première chronique de 2019. Nous sommes fin Mars. Même pas honte. Il aura fallu que Misery Index me fasse le plaisir de revenir sur le devant de la scène, en (très) grande forme, pour que je sorte de mon hibernation. Je vous avais manqué, j’en suis sûr. Laissez-moi rêver un peu. Bref..
..on va pas tourner 15 ans autour du pot, les énervés de Baltimore ont pondu une petite pépite. Les années ayant passé, je suis passé un peu au-delà de l’enthousiasme que j’avais manifesté à sa sortie au conceptuel
« The Killing Gods », qui bien que marqué par la magic touch des Américains, ralentissait nettement le tempo au profit « d’ambiances ». Je pense que notre ami Ander avait touché dans le mille avec son commentaire de l’époque :
« Pour le prochain j'espère qu'ils vont resserrer un peu les boulons, et revenir au MI plus frontal et vindicatif qu'on connaissait ». Et bien Amen, ô homme de goût, j’avais le même espoir en découvrant « New Salem » et « Naysayer » peu avant la sortie de l’album, que MI décide de revenir à quelque chose de plus frontal, direct, couillu, bref t’as compris quoi.
Un coup d’œil sur la tracklist démontre déjà le bon vouloir d’être de nouveau direct des Américains : une fois mis de côté « Universal Untruths » qui fait plutôt office d’intro que de morceau, les 8 titres restants alignent 36 minutes au compteur, qui démarrent avec le très « in your face » avec « Decline & Fall », et surtout se finissent avec deux titres tout aussi efficaces : « I Disavow », qu’on avait déjà connu car sorti sur l’EP du même nom l’année dernière, et « Naysayer » qui est le titre le plus Death/Grind de l’album et va faire tomber des têtes, ça c’est sur. Misery Index n’a jamais hésité à jouer la carte du « core » dans le sens catchy, tendance que l’on retrouve au travers d’« Hammering the Nails » au riff principal que je vous met au défi de ne plus über kiffer dès la première écoute. Plus classiques, « New Salem » et « The Choir Invisible » ont aussi de « -core » les refrains « sing along », mais la qualité des riffs et des arrangements en fait des titres également majeurs de l’album. Si je devais émettre un bémol, ce serait « They Always Come Back » qui aurait très bien pu n’être qu’une face-B qu’on l’en aurait remercié pour la peine, car plutôt fade le petit gars. Me reste pour finir à parler du titre éponyme, qui à l’image du précédent album est l’occasion pour MI de calmer le tempo et de jouer avec l’envie d’être poisseux côté 6 cordes au moment du pont, avec une mention honorable.
Ok ami lecteur, je t’aurais fait le coup de la chronique-tracklist, mais tu vas me répondre, pourquoi, moi qui ne connait pas Misery Index, j’irai m’embêter à gâcher quelques minutes de ma vie sur cet album ? Et bien déjà parce que tu sais que j’ai bon gout et que donc tu vas aimer. Mais aussi parce que le duo vocal Netherton / Kloeppel : criard et enragé pour l’un, guttural et mordant pour l’autre, a tout ce qu’il faut de rage et de puissance pour te faire comprendre que ce groupe est digne d’intérêt. Si je t’ajoute Adam Jarvis aux percussions, un énième batteur surdoué/talentueux/meilleurquetout, tu commences à ne plus bailler aux corneilles en me lisant ; j’en rajoute une couche avec les quelques solis, pour le coup très, très inspirés cette fois ci de Darin Morris ; et je t’achève et je conclurai avec les lyrics, qui sont du genre plutôt très bien écrites et qui illustrent la façon dont la « vérité » est devenue dans notre société 100% digitale un concept qui glisse entre les doigts, à l’heure où la manipulation des faits est aisée et un moyen facile de contrôler les troupeaux. Ça fait toujours classe de finir une chro par une phrase pseudo intelligente, non?
5 COMMENTAIRE(S)
04/04/2019 09:51
Mais Misery Index est de retour avec des titres puissants, des riffs qui vont briser quelques nuques, tout en gardant le côté mélodique apparu plus récemment.
Un bon retour pour moi.
23/03/2019 09:28
22/03/2019 20:09
22/03/2019 17:06
Tout ce qu'ils ont fait ensuite (j'exclue les EP qui sont dans la même lignée que Retaliate) les as fait grandir en qualité de songwriting à mon sens. Mais je comprends ta remarque; j'aime ici saluer le retour salvateur à quelque chose de franc de collier avec un tel enthousiasme.
20/03/2019 22:19
J'ai trouvé la prod trop lisse pour le genre avec des compositions convenues. J'ai découvert Misery Index à l'époque où je m'étais fait les dents sur le Monolith de Cattle et sur pas mal de Dying Fetus (Destroy the Opposition, putain !). Retaliate notamment m'a foutu une bonne mandale des familles. Ben là, j'ai l'impression d'avoir reçu une gifle molletonnée.
Ou bien Retaliate c'était un bon couteau rouillé en plein dans tes tripes, maintenu fermement de manière bien furieuse. Et là, on m'a lancé un couteau en plastique dans le dos.
Bref, j'ai pas trouvé ça incisif, j'ai été un peu déçu. Cela dit, ça reste efficace, c'est pas dégueu du tout. J'en ai sans doute trop attendu...