Il y a quasiment pile poil deux ans Zubrowska me laissait pantois avec son troisième album
« Zubrowska Are Dead », une explosion d'énergie aussi vivifiante que désespérée, comme un gros majeur pointé aux galères accumulées récemment par le groupe. Après un nouveau remaniement des troupes (arrivée du bassiste d' Eryn Non Dae Mikael André à la guitare, de Théo Astorga derrière les fûts et d' Anthony Fleire à la quatre cordes), c'est donc sous la forme d'un EP que nous retrouvons avec une joie immense l'un des combo français les plus intéressants et talentueux de ces dix dernières années. Intéressants car Zubrowska n'a eu de cesse de faire évoluer son grind death déjanté lui intégrant éléments hardcore, mathcore, voire franchement rock, talentueux car les sudistes sont constamment parvenus à intégrer ces évolutions au sein de compositions forçant le respect par tant de maîtrise et de savoir faire. Et autant faire clair d'entrée de jeu : ce n'est pas « The Canister » qui viendra mettre un terme à cette discographie sans faute, bien au contraire!
Si la petite introduction de « Let's Grow A Dead » pourra rappeler à quelques uns une certaine « The Call To Redemption » ce n'est certainement pas un hasard puisque les Toulousains ont laissé le soin à leur ami Matthieu Pascal (Gorod) d' ouvrir les portes de la roulotte pour 21 minutes de folie furieuse qui feront grimper au rideaux tous les fans acquis au groupe ainsi que les nouveaux conquis qui arriveront par milliers c'est obligatoire (ou alors je rentre dans les ordres). Et si j'utilise les termes de ''folie furieuse'' ce n'est pas non plus un hasard : ''folie'' car la musique de Zubrowska est toujours aussi déjantée, joyeusement bordélique (« Let's Grow A Dead » à 2'41) mais tellement carrée, et ''furieuse'' car nos six amis avaient certainement mangé du bison lors de l'exercice de composition de cet EP qui s'avère peut-être l'enregistrement le plus
in your face sorti jusqu'ici par le groupe. Car une fois passée cette petite intro en trompe l'oeil, « The Canister » n'est qu'une énorme débauche d'énergie débridée, de rythmiques bouillonnantes (tchouka tchouka, blasts, break irrésistibles), torturant des riffs de guitare alambiqués à l'acide des dissonances aigues (« Memento Mori » à 2'38) dans un joyeux bordel on ne peut plus organisé tant le talent de composition des gus est énorme. Et si les cinq titres sont globalement dans la continuité de ce que le groupe nous propose depuis leur premier effort (de « Meant To Fade » qui n'aurait pas fait tache sur
« One On Six » à « Memnto Mori » que l'on croirait issue de
« Zubrowska Are Dead « ) les Toulousains continuent d'expérimenter et ne se posent aucune limite, fondant leur style avec brio dans une sorte de fusion assez étonnante sur « The Fat Beaver Syndrome ». Toujours portée par un duo vocal Julien/Claude au meilleur de sa forme, on retrouvera également des accents hardcore un peu plus marqués accentuant encore la marque de la grosse giffle qu'est « The Canister » (« Let's Grow A Dead » à 1'15, « Memento Mori » à 2'53, « There Comes A Time, Friend » à 1'50).
Encore une fois mise en valeur par une prod organique impeccable (cette basse gourmande!) et un mix signé El Mobo, la musique de Zubrowska est une fois de plus un véritable orgasme auditif. Ne souffrant d'aucun défaut, « The Canister » et son artwork une fois de plus très soigné (j'ai hâte d'avoir le digipack entre les mains!) est la bonne surprise de cette fin d'année. Même si j'adore le groupe depuis
« One On Six » je dois avouer que je ne m'attendais pas à un EP d'une telle qualité (pourtant avec une sortie prévue pour le 25 décembre ça annonçait un beau cadeau). Vingt minutes de pur bonheur qui je l'espère permettront à Zubrowska d'atteindre enfin le niveau de notoriété qu'ils méritent, et quand bien même ce ne serait pas le cas, bravo messieurs!
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