Lacerated - The Vile Domain
Chronique
Lacerated The Vile Domain (EP)
On l'a dit et remarqué à de nombreuses reprises ces dernières années mais la scène Death d’outre-Atlantique est actuellement en plein renouveau et montre une vitalité incroyable que ce soit en matière de style moderne comme plus rétro, et le moins que l’on puisse dire c’est que la mise à l’arrêt forcée de tout le secteur culturel et du spectacle (pour les motifs futiles que l'on sait) a au moins permis de voir l’émergence de nouvelles formations motivées et surtout de qualité. Parmi cette catégorie on peut citer ce jeune quintet de Denver mené par des membres expérimentés qui ont fait leurs armes dans de nombreux combos de l’underground local, et qui livrent ici un premier Ep sans prétentions mais bourré d’authenticité et qui ne prétend pas réinventer la roue. Il est en effet évident que tout cela sonne totalement balisé et sans surprises mais au rendu globalement positif, et ce même s’il y’a des petites erreurs évitables bien que n’étant pas rédhibitoires, et qui ne demandent qu’à être plus discrètes à l’avenir si le combo veut clairement grimper dans la hiérarchie.
Car pour l’instant bien qu’étant prometteur sur le papier celui-ci n’a pas encore réussi à totalement transformer l’essai, et ce malgré une musique fluide et remuante qui ne s’embarrasse pas d’une technique affriolante comme va le prouver l’ouverture intitulée « Agitator ». Jouant majoritairement sur la vitesse sous forme à la fois de hammerblasts et comme entraînée par un tapis de double, cette plage ne va cependant pas oublier de s’alourdir comme il se doit proposant ainsi une ambiance Doom très sombre, qui sert de parfaite transition avant de revenir sur la rapidité. Autant dire que tout cela est prévisible à outrance mais passe néanmoins facilement le cap des écoutes, malgré un chant qui manque clairement de puissance et une batterie au rendu synthétique mise nettement trop en avant dans le mixage. Si celle-ci a tendance à bouffer l’espace et fatiguer sur la durée du fait de son manque de naturel le rendu général y est dans l'ensemble plus que satisfaisant même tout cela (à l’instar des autres morceaux à suivre) va finir par montrer des signes de redondance, à cause d’une durée excessive qui nuit à l’accroche générale. Car tournant en moyenne aux alentours des cinq minutes (voire même plus !) les compositions finissent à la longue pour s’affaiblir et auraient gagné en constance en allant plus à l’essentiel, au lieu de ça on retrouve des plans qui donnent la sensation de ne jamais vouloir se terminer… mais heureusement l’écriture fluide et généreuse portée par un certain groove finit par faire un peu oublier ce défaut.
Impossible en effet de rester de marbre devant l’équilibré et sobre « Lacerated » (qui joue sur la toute la palette technique du groupe), ou encore sur le rampant et remuant « Clone » qui donne sacrément envie de secouer la tête (tout en voyant l’ajout d’une certaine dose de mélodie bien troussée)… sentiment que l’on retrouve aussi sur « Grotesque » qui mise sur le grand-écart de façon équilibré, qui offre un rendu propre et attrayant. A partir de ce moment-là tout ce qui est basé sur l'explosivité va totalement disparaître pour l’ultime plage (« Rellik ») qui montre que même en levant le pied les gars restent cohérents en jouant à l’envie sur une facette plus obscure et inquiétante, qui n’en oublie pas de dévoiler des plans propices encore et toujours au headbanging aux accents mélodiques discrets mais efficaces. Si là-encore ça traîne un peu pour en arriver à la conclusion on passera volontiers sur cela tant cette quasi demi-heure se révèle efficace et assez agréable, même s’il faudra à l'entité clairement élever son niveau pour pouvoir être au niveau de la forte concurrence nationale. Intéressante et clairement à suivre dans le futur la bande du Colorado a le potentiel pour aller plus loin, à elle maintenant de tenir compte des petits manques récurrents de cette première sortie officielle pour progresser, au risque sinon de rester calée indéfiniment dans l’underground le plus opaque où ses musiciens ont eu l’habitude d’évoluer par le passé, et qui visiblement ne leur déplait pas.
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