Valgrind - Millennium Of Night Bliss
Chronique
Valgrind Millennium Of Night Bliss
Désormais valeur-sûre du Death Metal de son pays comme du vieux continent VALGRIND revient aujourd’hui avec son cinquième opus sous le bras qui fait suite à l’excellent
« Condemnation », publié il y’a pratiquement trois ans celui-ci montrait un groupe au sommet de sa forme et qui avait désormais trouvé sa vitesse de croisière comme sa patte musicale à la fois classique et personnelle. Car si MORBID ANGEL a toujours été présent de façon intensive chez les Italiens ces derniers ont peu à peu inséré dans leur son de la mélodie en quantité suffisante pour ne pas se dénigrer, et dévoiler ainsi un visage plus spatial et éthéré mais où la violence ne se perd pas en route et est ponctué par du martelage intensif qui leur sied à ravir, et que l’on retrouve encore en nombre sur cette nouvelle livraison. En effet le combo n’a rien changé dans son écriture comme son exécution et cela est largement suffisant tant on sait qu’il a l’art et la manière de faire sonner les choses avec talent et finesse, et il n’est donc en rien étonnant que ce « Millenium Of Night Bliss » reprenne les choses où elles en étaient restées, offrant du coup une galette ultra-courte de trente-huit minutes (un record !) intenses et redoutables qui vont passer comme une lettre à la poste, surtout avec un démarrage en trombe à la folie continue.
Car on va être pris à la gorge dès les premières notes du monstrueux « Teshub » qui dévoile un dynamisme impressionnant et rempli de variations rythmiques continues et de solos de déglingos, dont l’ensemble lorgne clairement du côté du mythique « Chapel Of Ghouls ». Si ça part dans tous les sens ça reste parfaitement en place et surtout d’une précision impressionnante et sans temps-mort, et il y’a tout à parier que l’on tient déjà un futur classique de la formation de par cette intensité (et virtuosité) où la brutalité et où le groove se côtoient en bonne intelligence. Si cette ouverture mise majoritairement sur la vitesse et le défouloir le magnétique et lumineux « Banished By Celestial Harmonies » va lui marquer son empreinte via des plans plus lourds mais toujours aussi remuants, où l’explosivité n’est cependant pas oubliée. Osant un soupçon de mélodie et de luminosité au milieu de cette noirceur impénétrable le rendu y voit une agressivité maîtrisée qui s’agglomère parfaitement au rendu proposé, où se mêle des blasts dévastateurs entre quelques rasades de ralentis suffocants où la maîtrise musicale de chacun des membres fait merveille. D’ailleurs on s’aperçoit très vite que les gars n’ont rien perdu de leur technique impeccable qui n’est jamais trop présente afin de privilégier l’accroche et l’immédiateté, il faut dire que les riffs sont toujours d’une sobriété à toute épreuve et que le frappeur s’amuse à envoyer nombre de bons vieux roulements sur sa batterie au son très sec et délicieusement rétro. Tout cela est mise en exergue sur le classique et imparable « Dark Winds Of Avalon », le fracassant et tentaculaire « Lament Of The Black Penitents (Glory Is The Sun Of The Dead) » - qui ne débande quasiment pas un instant tant c’est speedé en continu et pratiquement sans ralentir - ou encore avec le rampant et lourd « Oracle Of Death » qui balance des tapis de double à tire-larigot histoire de renforcer la pression générale, mais sans oublier d’exploser à plusieurs reprises.
Cependant après ce début en fanfare (et cette triplette de seconde partie tout aussi efficace) il faut bien avouer qu’une petite baisse de régime va se faire sentir, la faute à une écriture moins inspirée et la sensation que les mecs ont voulu sans doute trop en faire… et de ce point de vue « Millennium Of Night Bliss » va en être un parfaitement exemple, tant à force de vouloir jouer sur les cassures à foison ça finit par sonner bordélique et désordonné... et au final on ne retient pas grand-chose de cette composition, certes bien en place mais terriblement linéaire. C’est d’ailleurs le même défaut qui va resurgir sur le trop long et redondant « The Path To The Temple Of Black Ash » aussi pompeux que sa dénomination, et qui manque cruellement de puissance sur quasiment toute sa longueur. Si cela ne s’excite qu’en de rares occasions (et c’est dommage car là ça dépote comme il faut) le reste du temps est plombé par une répétition des idées auquel il manque un bon coup de fouet pour lancer définitivement la machine avec les bonnes vibrations nécessaires. Heureusement la qualité de bons morceaux cités précédemment compense largement ceux plus faibles et font ainsi cet album un disque de qualité, même s’il se révèle être un peu moins addictif et cohérent que son redoutable prédécesseur qui ne sera donc pas égalé cette fois-ci (d’autant plus avec cette immonde pochette). S’il n’est certes pas au sommet de la pile ça reste quand même largement positif tant ça maintient la concurrence à bonne distance avec son envie d'en découdre communicative qui ne faiblit à aucun instant, et qui voit l’influence de Trey Azagthoth revenir de manière plus flagrante dans le jeu du trio. Bref la bande continue sur petit bonhomme de chemin sans se renier et en maintenant son sérieux et sa qualité intrinsèque, et sans être aussi indispensable que les précédentes livraisons ce dernier-né offre un pur enregistrement ultra-efficace et violemment débridé sans signe d’essoufflement majeur… même si quelques petites erreurs jusque-là jamais vues (passages moins inspirées, longueurs inutiles) ont fait leur apparition sans pour autant être dommageables. Attention néanmoins à y prêter attention à l’avenir même si pour l’instant cela n'est pas rédhibitoire et c’est tant mieux, tant le contenu proposé se dégustera à l’envie au fil des nombreuses écoutes et font clairement de l'entité une des plus belles machines de guerre du genre en Europe.
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