Désormais bien installé dans le haut du pavé du Death transalpin VALGRIND a aussi trouvé son rythme de croisière d'un album tous les deux ans, et n'a en parallèle jamais semblé aussi fort qu’à l’heure actuelle. Ce qui ne change pas également c'est cette faculté de sortir chaque nouveau long-format sur un label différent, et ce coup-ci c'est au tour des Espagnols de Memento Mori d'avoir le privilège de s'en charger, car là-encore le groupe nous délivre une musique diablement efficace qui nous renvoie toujours vers les grandes heures de la scène Floridienne et de ses nombreux rejetons. Si l’ombre de MORBID ANGEL a toujours rayonné auprès du combo elle s’était faite plus intense sur le très bon
« Blackest Horizon » qui lui a clairement fait passer un cap, en termes de maturité comme de visibilité. Du coup il n’est pas étonnant que ce quatrième opus reprenne les choses où elles en étaient restées précédemment, tout en les améliorant et densifiant encore un peu plus, vu qu’on est par moment proche du PESTILENCE de la période « Testimony Of The Ancients ».
Car d’entrée on va s’apercevoir que les Italiens sont dans une forme olympique avec l’impressionnant « The Curse Of Pegasus Spawn », où toute leur palette de jeu est de sortie entre tabassage intempestif et vitesse élevée qui succèdent à des plans plus lents, où la noirceur et la lumière s’enchaînent à tout bout de champ. En effet tout cela transparait via une série de solos à la fois mélodiques et agressifs (une constante tout au long de l’écoute) qui permettent ainsi de faire passer l’auditeur par tous les états possibles, et ainsi densifier une musique déjà hyper accrocheuse à la base. Autant dire que la barre est placée de suite très haut tant ce déchaînement de violence et douceur légère se mélange à ravir via une fluidité impressionnante, et donne le ton de ce que sera la suite de cette galette, qui va se maintenir au même niveau jusqu’à l’ultime seconde. Ce travail soigné et addictif ne va effectivement jamais faiblir, maintenant à l’instar de son prédécesseur une accroche de tous les instants que le rendu soit plus technique et travaillé, comme direct et rentre-dedans. On va se rendre compte de cela dans la foulée via l’excellent « Entangled In A World Below » qui joue le grand-écart niveau entrain, tout en voyant l’apparition de cassures régulières afin d’homogénéiser encore un peu plus son propos, et confirmer la cohésion permanente entre chacun des membres et ce même quand la radicalité est poussée plus loin. Ce constat s’applique à l’expéditif « Condemnation » où les blasts et le tempo élevé sont ici prioritaires, à l’instar de la plage suivante « Eater Of Hearts » qui ne fait pas de quartier mais comprend suffisamment de variations et de breaks rythmiques pour ne pas se répéter, avec là-encore un travail impressionnant fourni sur les leads. Si ce point était déjà flagrant auparavant ici Massimiliano Elia s’est totalement lâché et nous régale de plans qui n’auraient pas fait tâche au sein de la paire Trey Azagthoth/Richard Brunelle, tant il offre un jeu habile que ceux-ci soient travaillés comme désarticulés.
Puis arrivé sur la seconde partie de cet album les choses vont continuer dans cette voie, même si avec « The Day » une facette plus étouffante et rampante va apparaître au grand jour, portée par des passages en mid-tempo énergiques et entraînants, donnant ainsi une sensation de renaissance après ce démarrage suffocant et humide. On retrouvera d’ailleurs cette même obscurité générale sur « Storm Birds Descent », qui bien qu’étant la plage la plus éphémère de cette livraison joue autant sur les harmonies et l’énergie sur sa première moitié, que sur la suffocation et l’écrasement dans sa seconde, prouvant qu’il n’y a pas besoin de s’éterniser sur la longueur pour être efficace. D’ailleurs les compositions ont comme d’habitude la bonne idée de ne jamais être trop longues, afin de conserver leur densité à l’instar des classiques et efficaces « Furies » (qui joue plus sur le ralenti et la lenteur), ou encore « Goddess Of The Salt Sea » (qui clôt les hostilités en proposant un pot-pourri de tout ce que ses géniteurs savent faire de mieux), qui bien qu’étant sans surprises sont toujours aussi redoutables.
Et même si l’intro et la conclusion de « Divination – Marked By The Unknown » (à consonnance cinématographique) se révèle assez inutile, il n’y a absolument rien à jeter dans ce cru impeccable et parfait de bout en bout, qui est probablement le meilleur enregistré à ce jour par les gars. Repoussant plus loin leurs limites ceux-ci montrent qu’ils sont bels et bien à l’heure actuelle un des noms les plus intéressants de la scène Death internationale, comme de l’autre côté des Alpes (qui après une période de déclin retrouve des couleurs). Bref après un début de carrière compliqué et chaotique le désormais trio ne semble plus vouloir s’arrêter, et est toujours déterminé à rattraper le temps perdu. Comme quoi il est toujours bon de s’accrocher et de s’acharner, tant il aurait été dommage que ce projet reste condamné à jamais aux limbes de l’underground le plus impénétrable, et confirme s’il le fallait que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.
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