Nervecell - Psychogenocide
Chronique
Nervecell Psychogenocide
Ayant planché sur la rédaction de la chronique d’un certain Preaching Venom il y a quelques mois seulement, me voilà de nouveau là à en découdre avec les Dubaïotes et leur toute dernière production : Psychogenocide. Sans me réessayer à l’exercice quelque peu fastidieux de la biographie d’un groupe qui n’a pour l’instant que peu de choses à raconter, il faut bien admettre que son premier album avait entrainé un certain nombre de réactions sur la toile dont la plupart se sont avérées être plutôt enthousiastes et encourageantes. Une modeste mais présente quotte de popularité qui permet au groupe de quitter le label de ses débuts, Music Master qui s’il lui avait par le passé donné les moyens de proposer un premier essais soigné s’est révélé avoir les épaules un peu frêles pour l’avenir auquel Nervecell aspirait. C’est désormais sous les couleurs de l’écurie allemande LifeForce Records, ayant réalisé jusqu’ici un travail plus qu’honnête en terme de promotion, que le jeune quatuor refait parler de lui dans l’optique d’inscrire plus profondément encore son nom dans les esprits.
Pratiquant jusqu’alors un death metal thrashisant prometteur et efficace, la nouvelle fournée affiche dès les premières écoutes une certaine épuration du côté de cette dernière ascendance pour se concentrer davantage sur un death morbide angélique d’où fleurissent à quelques rares occasions des riffs tendant plutôt à mon sens vers un black-thrash dans la veine des voisins de Melechesh. Gagnant largement en puissance grâce aux soins des mêmes ingénieurs du son que par le passé, les frères Wieslawscy qui ont joué le jeu une nouvelle fois aux Hertz Studios, et d’une formule arrangée pour ne pouvoir en aucun cas rater sa cible, c’est également un disque plus conventionnel qui nous est proposé ici. Bien que, il serait malhonnête de ne pas reconnaître au groupe une certaine volonté d’intégrer quelques discrètes expérimentations et un désir occasionnel d’établir un rappel de son origine afin de se démarquer sensiblement de la masse, comme l’atteste la longue introduction qui laisse la place à des instruments traditionnels dont la teinte obscure vient coller sans soucis à la tournure que vont prendre les événements. Non, malgré cette entrée en matière équivoque, Nervecell ne joue toujours pas dans la cours d’Orphaned Land et le premier réel titre, "Upon An Epidemic Scheme", annonce immédiatement la couleur : rouge. Un rouge aussi riche en hémoglobine que l’hideuse pochette de Björn Goosses car les Dubaïotes n’ont clairement pas posé les armes depuis 2008 et s’ils ouvrent une plaie déjà maintes fois mutilée, ils le font avec une ferveur et une efficacité qui ne peuvent que réjouir l’auditeur.
Le fameux David Haley (Psycroptic et ex-The Amenta entre autres) est encore une fois de la partie toujours en tant que membre intérimaire et porte une fois de plus avec brio les assauts consécutifs et indélicats qu’assènent en permanence les deux guitaristes. Appliquant comme à son habitude un jeu de cymbales riche et complexe et ne lésinant pas lorsqu’il s’agit d’alourdir l’atmosphère au moyen d’impressionnants murs de double pédalage, il vient également renforcer l’aspect black-thrashisant que peut prendre par instants un titre comme "Driven By Nescience". Aux six cordes, Barney Ribeiro et Rami H. Mustafa s’attèlent pour leur part à l’exercice certes bien connu, mais toujours plaisant lorsqu’il est réalisé avec autant de bonne volonté de l’efficacité en tout état de cause et ce sans réels temps morts, alignant coup sur coup les riffs qui font mouches desquels se détachent quelques soli opportuns. Chaque seconde ne laisse que peu de doutes quand aux retours que provoqueraient des titres du gabarit de "Amok Doctrine" ou "Psychogenocide" une fois joués sur les planches d’une scène et cet album apparaît même dans son ensemble comme un vaste répertoire de futures boucheries en live. Cependant, à la simplicité de l’efficacité Nervecell vient ajouter une poignée de petits détails, sobres sans aucun doute mais jouant tout de même en sa faveur comme le second guest prestigieux qui fait son apparition sur "Shunq (To The Despaired… King Of Darkness)" en la personne de Karl Sanders de Nile qui vient épauler au chant James Khazaal qui use pour l’occasion de sa langue natale. L’introduction de "Nation’s Plague" qui clôture le méfait va également dans ce sens avec ses quelques éléments électroniques, discrets au possible mais bel et bien présents.
Psychogenocide est donc indéniablement une réussite pour le quatuor qui, s’il ne quitte pas le rang de deuxième, voir troisième couteau du genre, continue tout de même son chemin et saura à coup sur trouver son public. Sans réelle prétention, Nervecell touche là où il faut et à vrai dire, on ne lui en demande pas beaucoup plus. Plus confortablement installé sur sa notoriété, on peut espérer une suite tout à fait plaisante et surtout quelques passages dans nos contrées qui ne devraient pas manquer de combler les attentes du public.
| Squirk 7 Septembre 2011 - 2016 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Je l'avais écouté à sa sortie ce petit là et pas déçu du tout après "preaching"! Du bon tout ça! et beau retour Squirk niveau chroniques! ;-) |
citer | Bonne chro!
J'y jèterai une oreille à l'occase, j'avais bien aimé "Preaching Venom", rien de révolutionnaire mais c'était plutôt bien exécuté. |
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2 COMMENTAIRE(S)
12/09/2011 12:04
09/09/2011 18:54
J'y jèterai une oreille à l'occase, j'avais bien aimé "Preaching Venom", rien de révolutionnaire mais c'était plutôt bien exécuté.