Je vous parlais il y a quelques semaines de Bölzer en faisant mention d’un autre groupe tout aussi intéressant, les Suisses de Deathcult. Si les deux groupes partagent en effet les mêmes origines géographiques, ils partagent également le même chanteur (sous deux pseudonymes différents). Et si on peut ranger les deux groupes sous la bannière d’un Death Metal dit "underground", il est tout aussi juste de les distinguer l’un de l’autre tant leur démarche n’est pas du tout la même. Si Bölzer propose une version très personnelle et tout à fait originale d’un Death Metal prenant racine dans les fondements mêmes du genre dans lequel il évolue, Deathcult lui, s’y enfonce tête la première sans se soucier une seule seconde d’être un tant soit peu novateur. Non, le groupe préfère se poser comme le représentant d’une certaine tradition, avançant fièrement ses origines sans jamais chercher à les dissimuler.
Si le groupe a vu le jour en 2010, cette cassette intitulée
Demo MMXII semble être le premier enregistrement officiel du groupe Suisse. Parue fin 2012 sur Invictus Productions et aujourd’hui épuisée, le label Irlandais propose depuis quelques jours le téléchargement de ces quatre titres pour seulement quelques euros. Je n’ai jamais acheté de MP3 et je me suis promis de ne jamais le faire mais effectivement, à moins d’un euro par titre, j’hésite désormais à me lancer.
Dédié à la cause d’un Death Metal que l’on qualifie aujourd’hui de "old school", Deathcult n’entend pas révolutionner le genre mais simplement le sublimer. Pour cela, rien de plus qu’une recette parfaitement équilibrée entre une production aux petits oignons, des riffs sinistres et frissonnants, une atmosphère méphitique et un groove primitif mais entêtant. Déjà vu, déjà entendu? Oui, c’est certain. Mais quand cela est fait avec autant de passion et de sincérité, on ne peut que saluer la démarche et prendre tout simplement son pied à l’écoute des quatre titres proposés ici par Deathcult.
Légers larsens, guitare faussement maladroite... Deathcult semble cultiver l’aspect "garage" de cette première demo tape dans les moindres détails. Pourtant, les Suisses ne font pas de chichis et il suffit de poser ses oreilles sur cette introduction furieusement Thrash pour s’en rendre compte. Une mise en bouche délicieuse de plus de deux minutes qui laisse préfigurer de ce qui nous attend par la suite. Et force est de constater que l’intensité qui se dégage déjà de cette introduction ne nous quittera qu’à la toute dernière note de "Deus Bonus Est". Pied au plancher, remonté contre la terre entière, Deathcult crache sa bile sans vergogne sur la base d’une rythmique Thrash primitive mais foutrement efficace. Tchouka tchouka et semi-blasts mènent ainsi la danse le plus clair du temps même si le groupe calme parfois le jeu grâce à des breaks ou des passages mid-tempo intéressants et bien amenés ("Deathcult" à 2:00,
"Beasts Of Faith" à 0:55 et 1:55, l’introduction étouffante de "Deus Bonus Est" ainsi que sa conclusion acoustique). En matière de riffing, les Suisses n’ont de leçons à recevoir de personne. Calqué sur la rythmique, les riffs Thrash de P. Nekros et O. Ketzer fusent sans finesse mais avec un tel feeling que cela en est littéralement jouissif ("Intro" à 0:35, "Deathcult" à 0:26, le début tout à fait incroyable de
"Beasts Of Faith" puis cette accélération sur "Deus Bonus Est" à 1:55). Et puis il y a ces quelques leads, sinistres et possédés qui vous donneront la chair de poule (celui de "Deathcult" à 3:31 ou encore celui de "Deus Bonus Est" à 3:50). Pour compléter le tableau, il faut compter sur les vocalises absolument parfaites d’O. Ketzer. Une voix d’outre tombe, plus proche des cries que du growl, vraiment à l’ancienne et tout à fait capable de restituer cette atmosphère de film d’horreur qui émane de ces riffs évoqués un peu pus haut. Le bonhomme s’offre également quelques libertés, à la manière de Bölzer, avec des passages laissant entrevoir toute la folie du personnage en mode Gourou de l’apocalypse ("Deathcult" à 2:21,
"Beasts Of Faith" à 3:44, "Deus Bonus Est" à 4:15).
Vous l’aurez compris, cette première démo est tout à fait incontournable pour tout amateur de Death Metal Old School qui se respecte. Il y a tout dedans : cette urgence proche du Punk, cette atmosphère morbide et poussiéreuse, ces riffs primitifs et diaboliques et bien entendu ce chant possédé et schizophrène. Quelque part entre Nihilist, Morbus Chron et Horrendous, Deathcult à tout pour lui. Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer deux choses. Premièrement, que cette démo soit réédité en CD ou en vinyle et deuxièmement qu’un premier album voit le jour assez rapidement.
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