Alors que j’attends toujours avec impatience que la première démo des Suisses de Deathcult soit enfin rééditée en vinyle, le groupe continue son petit bonhomme de chemin malgré quelques galères de line-up suite au décès l’année dernière de Domi Keller aka D. Virgin Killer. Mais la vie est ainsi faite et Deathcult a choisi malgré tout de poursuivre l’aventure. En guise de dernier hommage à ce musicien disparu trop tôt, le groupe a sorti il y a déjà quelques mois sur le label anglais Me Saco Un Ojo un EP intitulé
Pleading For Death... Choking On Life, dernier enregistrement sur lequel figure Domi Keller.
Servi sous la forme d’un simple quarante-cinq tours tout en sobriété (de la pochette cartonnée à l’insert en passant par ce disque de plastique tout noir),
Pleading For Death... Choking On Life propose deux nouveaux morceaux, un par face. Le premier, "Endless Ravenous Void", adopte un format plutôt classique (4:34) alors que le second intitulé "The Drunkard In The Sky I-II-III" s’étire sur plus de onze minutes et est composé, comme son nom l’indique, de trois parties distinctes.
La bonne surprise de ce nouveau EP c’est évidement l’absence de changement majeur à l’horizon. Deathcult continue ainsi de rendre hommage au Death Metal de ses ainés grâce à deux très bons titres dans la lignée de l’excellente
Demo MMXII parue fin 2012.
Avec "Endless Ravenous Void", Deathcult va très vite à l’essentiel, attaquant de front l’auditeur à coup de tchouka-tchouka (voir même de semi-blast à 0:46) et de riffs simples mais ultra efficaces. Une vision du Death Metal particulièrement primaire qui fonctionne toujours à merveille (enfin sur ma petite personne). Rien de bien nouveau mais une exécution sans faille faite de séquences ultra entrainantes (ces passages tout en urgence où la batterie s’envole et les riffs à trois notes fusent) et de parties plus mesurées mais non moins intéressantes (ce break à 2:18). Le tout dans une ambiance sinistre, moite et poussiéreuse (ce solo bien putride à 2:34). Enfin comme avec Bölzer, O. Ketzer n’hésite pas à moduler sa voix adoptant ainsi à 2:18 un registre plus incantatoire. Et si on ne retrouve pas ce petit côté halluciné présent sur la
Demo MMXII, cette variation apporte cependant un peu de changement dans un titre simple mais jamais facile.
Moins immédiat, "The Drunkard In The Sky I-II-III" se compose donc de trois parties relativement distinctes même si au final celles-ci ne constituent qu’un tout. La première consiste en une introduction vaporeuse d’une minute trente durant laquelle résonnent quelques notes envoutantes et lointaines. Cette introduction se conclue par une très courte montée en larsens suggérant l’arrivée d’une seconde partie affichant plus de sept minutes. Deathcult va alors reprendre la recette d’un Death Metal résolument old school fonçant tête baissée et accumulant les meilleurs poncifs du genre. En dépit de cette simplicité évidente, les Suisses tapent une fois de plus dans le mille grâce à une qualité d’écriture irréprochable. Comment résister à des séquences comme celle faisant office d’introduction à 1:31 menée pied au plancher ou bien celle à 2:32 avec ces cymbales nerveuses rappelant le jeu d’Andreas Johansson de Verminous? Cette deuxième partie brille également par ce break tendu et aérien à 5:08 sur lequel O. Ketzer va une fois encore briller par la qualité de ses vocalises et de l’atmosphère qui s’en dégage et notamment à partir de 6:02 où le bonhomme va s’engager dans une espèce de dialogue schizophrénique entre growl et chant halluciné. Cette deuxième partie se termine comme a commencé, sur les chapeaux de roues avant de glisser tranquillement vers cette troisième et dernière partie d’un peu plus de deux minutes. On retrouve sur cette conclusion le même pattern que sur la première partie sur lequel sont cependant venues se glisser ces voix paumées d’ivrognes délirants, dialogues toujours aussi hallucinés et pour le coup totalement incompréhensible d’un O. Ketzer enivré.
Reprenant ainsi là où il s’était arrêté en 2012 lors de la sortie de l’excellente
Demo MMXII, Deathcult vient enfoncer le clou avec une sortie toute aussi recommandable et surtout toujours aussi frustrante. Même si le groupe n’a rien inventé, les Suisses font preuve d’un sens aigu de la composition que ce soit d’un point de vue rythmique, de la qualité des ambiances ou bien encore de celui du riffing, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Deathcult qui continue encore aujourd’hui de représenter fièrement le Death Metal. Je ne m’avancerais pas sur la suite des évènements mais une chose est sûre, j’ai déjà hâte de découvrir ce que O. Ketzer et sa bande nous réserve.
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