En voilà un qui n’a décidément pas perdu de temps puisqu’un mois seulement après la sortie de son deuxième album, l’excellent
Ultime Grida Dalla Giungla paru chez Xtreem Music, Tenebro signe déjà son retour avec la sortie encore toute fraîche et relativement inattendue d’un nouveau EP intitulé
La Bestia Dell'Isola Maledetta. Oui "relativement" car celui-ci s’inscrit dans une trilogie annoncée l’année dernière par le label Seven Metal Inches Records (Brutality, Dismember, Fleshcrawl, Incantation, Sinister, Unleashed...) baptisée "Uomo Mangia Uomo: An Italian Horror Glorifying Death Metal Trilogy". Cette nouvelle offrande est déjà le deuxième volet de ce triptyque puisqu’il fait suite au très bon
Carne Umana paru en novembre 2022 sur Bandcamp avant d’être finalement pressé en vinyle huit mois plus tard par ce même label allemand spécialisé notamment dans la réédition de EPs et autres démos d’un autre âge.
Après avoir rendu hommage au célèbre Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, le duo italien va s’intéresser cette fois-ci au film Antropophagus de Joe D’Amato (célèbre réalisateur italien passé du western spaghetti au film d’horreur pour finir par tout un tas de boulards plus ou moins explicites...). Un clin d’oeil exprimé comme toujours dès cette illustration plutôt réussie (moins que d’autres néanmoins) où l’on peut effectivement y apercevoir quelques uns des acteurs de cette fameuse production italienne de série B. Côté tracklisting, Tenebro se montre plutôt modeste même si à la différence de
Carne Umana sur lequel on pouvait trouver en plus d’un titre inédit une reprise d’Impetigo ("Trap Them And Kill Them"), ce sont cette fois-ci deux nouveaux morceaux qui nous sont proposés.
Six minutes et pas une seconde de plus, c’est la durée de cette nouvelle petite contribution qui ne doit pas être nécessairement sous-estimée de part ces chiffres ou sa taille. Certes, ce format court, peu pratique (un titre par face qui nécessite donc de se relever juste après s’être assis) et bien souvent trop cher pour ce qu’il a à offrir (même si en l’occurence Seven Metal Inches Records propose celui-ci à seulement 8,90€ ce qui de nos jours est presque la moitié du prix d’un 7" vendu partout ailleurs) n’est pas le plus plébiscité mais ce n’est pas pour autant que Tenebro a choisi d’aborder les choses à la légère, profitant comme certains de l’occasion pour nous refourguer de la face B de bas niveau...
Avec "Ingurgita Le Vittime" et "Viscere", le duo de fossoyeurs ne va bien évidemment rien révolutionner de sa formule qui pour rappel doit beaucoup à des groupes tels que Necrophagia, Impetigo et bien évidemment Mortician. Une musique rudimentaire et répétitive capable de faire oublier ce qui pourrait vite apparaître comme des « désagréments » grâce à une efficacité à toute épreuve, un groove dégoulinant absolument redoutable et des atmosphères viciées et poussiéreuses évoquant à raison le cinéma d’horreur italien d’il y a plus de quarante ans... Bref, rien n’a changé chez Tenebro et c’est évidemment très bien comme cela.
Pour autant, je mentirais si je vous disais que j’étais immédiatement tombé sous le charme de ce nouveau EP et notamment de ce premier titre "Ingurgita Le Vittime" qui malgré ce riff bien lourd façon Crowbar dispensé en ouverture ne m’a pas tout de suite convaincu avec son rythme bâtard ni lent ni rapide et sa mélodie un poil trop enjouée et guillerette à mon goût. Un point de détail heureusement relégué aux oubliettes après quelques écoutes notamment grâce à cette séquence centrale bien sauvage tout en blasts et en dégueulis et au groove peut-être moins marquant qu’à l’accoutumé mais néanmoins toujours assez catchy.
Avec ce sample naturellement tiré d‘Antropophagus que le groupe italien nous sert en guise d’introduction, "Viscere" s’avère à l’inverse bien plus immédiat. En premier lieu grâce à cette première partie bien lourdingue et vicelarde marquée par un groove pataud qui ne devrait pas manquer de vous faire remuer de la caboche. Ensuite parce que passé 1:30 les choses tendent à s’accélérer, d’abord de manière drastique avant finalement de calmer le jeu au fur et à mesure. Enfin parce que Tenebro renoue dans les derniers instants de cet titre avec le groove des débuts tout en concluant son titre avec un autre sample, celui du thème final d’Antropophagus signé Marcello Giombini. Bref, une formule simple mais efficace.
Toujours aussi productif depuis sa reprise d’activité (légale) en 2019, Tenebro ne déçoit pas. Certes, le coup de foudre n’a pas été aussi immédiat que pour le reste de sa discographie découverte pour ma part sur le tard grâce à la sortie de leur dernier album en date mais au final on reste ici sur quelque chose de très qualitatif si tant est que l’on soit client de ce genre de Death Metal sanguinolent tout en chair et en hémoglobine. Aussi Tenebro continue de rendre un vibrant hommage au cinéma d’horreur italien tout en marchant allègrement et sans honte dans les pas de ces groupes ayant contribué à paver le chemin. Et forcément, on attend déjà la suite avec impatience...
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