Presque 10 ans pour sortir leur premier full-length! Les Lillois de Darkall Slaves auront pris leur temps mais le voilà enfin cet album! On imagine bien le soulagement du groupe qui a dû vivre beaucoup de galères pour une si longue attente. Tout s'était accéléré en 2013 avec la sortie du fort sympathique 2-titres
Abysses Of Seclusion par lequel j'avais découvert la formation. Suite à l'écoute de "Mindless Damnation" et
"Abysses Of Seclusion", j'avais d'ailleurs fait de Darkall Slaves l'un des combos français de brutal death les plus prometteurs. Il faut dire aussi que peu de formations de l'Hexagone s'adonnent à ce genre de plaisir. Les Nordistes avaient d'autant plus de mérite qu'ils n'avaient pas choisi la facilité en décidant de combattre pour le côté intense de la Force avec des influences comme Internal Suffering, Deeds Of Flesh, Guttural Secrete voire Origin.
Autant dire que je misais pas mal sur ce
Transcendental State Of Absolute Suffering sorti courant octobre sur le label italien Permeated Records (Embryonic Depravity, Degrade, Septycal Gorge, Vomitous, Soils Of Fate, Meshiha...). Coupons court à tout suspens de toute façon tué dans l'œuf puisque je sais que la première chose que vous regardez en cliquant sur une chronique, c'est la note (je ne vous en veux pas, je fais pareil!). Ce premier longue-durée de Darkall Slaves m'a fortement déçu. Une déception que j'avais senti venir avec l'extrait dévoilé, "Dirges Of Unequivocal Torture", morceau d'ouverture qui présentait une évolution plus grasse que véloce. Même en ayant eu un sursaut d'espoir sur la piste suivante "Litany Of Martyrs" (feat. Konstantin Lühring de Defeated Sanity), davantage pêchue, le reste de l'opus me la confirmé.
Les Français ont peut-être voulu "diversifier" leur brutal death en pensant que jouer sur le seul tableau intensité rendrait tout un album lassant. Une volonté louable mais qui les mène à leur perte, du moins en ce qui me concerne. Si Darkall Slaves penchait donc du côté Internal Suffering sur
Abysses Of Seclusion, l'influence principale ici est tout autre. L'album transpire en effet Disgorge (US) par presque tous les pores. Manque de bol, je ne fais pas partie des admirateurs du combo californien même si j'ai du respect pour ce groupe pionnier qui en a influencé plus d'un (même si la plupart s'avèrent d'une médiocrité affligeante). En résulte une grosse perte d'intensité, le point fort de
Abysses Of Seclusion. Certes, le quintette (deuxième guitariste en la personne de Mattis) n'oublie pas de blaster régulièrement et même d'envoyer les gravity foudroyants, faisant ainsi remonter le nombre moyen de BPM. "Mindless Damnation" et
"Abysses Of Seclusion" sont d'ailleurs repris sur l'album et n'ont pas de peine à se placer comme les meilleurs morceaux. Mais dans l'ensemble, c'est un gros coup de mou qui a frappé le groupe. Et d'aligner tout ce qui m'a fait m'écarter du brutal death US de bas-étage: semi-blasts patauds pas du tout brutaux (on sent là-dessus un batteur pas mal influencé par le
Effigy Of The Forgotten de Suffocation mais l'impact n'est pas du tout le même), breaks slammisant génériques, harmoniques sifflées abusives, chant guttural tournant souvent à la caricature (gruik, gruik!), riffs bateaux sans accroche, samples inutiles etc. Même les deux titres de
Abysses Of Seclusion, quoique toujours de qualité, sonnent moins brutaux, moins intenses.
Un constat sévère mais qui reflète ma déception. Dans l'absolu, j'aime encore Darkall Slaves dans ses élans les plus bourrins. Quand ils blastent vraiment ou qu'ils lancent des salves de double, les Français n'ont pas perdu leur talent. Surtout que la production s'avère très correcte, claire et puissante. Bons points également pour la basse, bien présente dans le mix, ainsi que pour le quotient élevé de groove (certains ralentissements slammy font leur petit effet!). Et quelques riffs plus travaillés arrivent à se démarquer ("Flowing Defilement" à 1'05, il y a presque de la mélodie!). On saluera aussi la durée brève de l'œuvre (une demie-heure), idéale pour le style. Enfin, la pochette de Toshihiro Egawa a le bon goût de me rappeler celle de
Psalms Of The Moribund des excellents Defeated Sanity qui règnent sur la scène depuis un paquet d'années. Mais je ne peux m'habituer à l'évolution disgorgienne qui alourdit et domine désormais la musique de Darkall Slaves, surtout quand je vois un groupe comme Decaying Purity sortir une petite tuerie en radicalisant encore davantage sa musique. Les fans des Californiens trouveront sans doute dans ce
Transcendental State Of Absolute Suffering de quoi assouvir leur soif de brutal death US. Je leur conseille ainsi vivement l'album car je sais que plein d'autres personnes ont apprécié. Je suis d'ailleurs toujours content quand un groupe français fait du brutal death, rien que sur le principe (toujours mieux que du djent ou autres genres à la con!). Mais personnellement, j'ai aujourd'hui beaucoup de mal avec ce style à la Disgorge ultra saturé qui manque de vraie brutalité, d'ambiance et qui ne met pas en avant les riffs, pourtant la base de n'importe quel genre de metal. Darkall Slaves pourrait faire tellement mieux!
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