Mithras - Worlds Beyond The Veil
Chronique
Mithras Worlds Beyond The Veil
Mes bien chères ouailles (ça pique), ne craignez rien, je viens répandre la bonne parole parmi vous, en ces heures sombres et troublées où toute forme d'objectivité se perd. Suite au blasphème ourdi par un abominable pêcheur ici même mais que je ne nommerai pas – sachez juste que son nom évoque l'un des méchants et les plus intangibles de l'histoire du cinéma moderne – il me fallait rétablir l'équilibre des forces. Car oui, si il est bien une chose que l'on ne peut cautionner, c'est de mettre un si faible 7/10 au dernier album du plus brutalement cosmique des groupes que la patrie de Jack l'Eventreur et Olivier Cromwell ait connue.
Alors non, je ne ferai pas comme ce soit disant chroniqueur de brutal death qui dit que les blasts du sublime Behind The Shadows Lie Madness sont trois fois trop rapides. Non monsieur, 300 en doubles croches ce n'est pas « trop » rapide, c'est « incroyablement » voire « démentiellement » rapide, mais quand on s'appelle Leon Macey et qu'on arrive à rendre ridicules à la fois Pete Sandoval et Trey Azaghtoth dans leurs domaines respectifs, pourquoi se priver ?
Et oui, cette comparaison avec Morbid Angel est totalement inévitable, tant au niveau du jeu du leader batteur/guitariste fou que du rendu final de la musique de Mithras, et elle le fût de tout temps. En effet, le premier album de notre duo anglais sobrement intitulé Forever Advancing… Legions (pourquoi diantre n'ai-je choisi de chroniquer que des albums au nom à rallonge ?) était une redite quasi-parfaite d'un Morbid Angel période Tucker, avec toute l'excellence et le peu d'originalité que cela comporte. Et si cet album comprenait son lot de passages atmosphériques et instrumentaux, il ne laissait en rien présager de l'évolution du groupe…
Car oui, évolution il y a, et pas des moindres. Imaginez Formulas Fatal To The Flesh dans ses morceaux les plus torturés et atmosphériques, « Invocation Of The Continual One » en tête, savamment mixés avec les morceaux les plus brutaux du groupe comme « Bil-Ur Sag » (ça en fait des majuscules en une phrase hein ?). Et bien voilà, c'est ça Worlds Beyond The Veil : c'est brutal, c'est atmosphérique, c'est divin.
Si vous avez connu le groupe par Behind The Shadows Lie Madness, sachez que celui-ci est à la croisée de ses deux prédécesseurs, à la fois (très) brutal et atmosphérique. Et si vous déploriez la faible durée et le manque d'interludes atmosphériques du dernier opus des natifs de Rugby, réjouissez-vous, Worlds Beyond The Veil est fait pour vous. Ici les trois quarts de l'album seront une incitation au voyage dans les limbes d'un espace inconnu et merveilleux initiée par un usage abusif d'échos et de tapping de la part d'une guitare incroyablement aérienne. Seuls quelques très rapides blasts et certains riffs extrêmement morbid angeliens vous ramèneront sur le plancher des vaches quand il le faudra, pour mieux vous propulser à nouveau dans un grand vide interstellaire façon Ariane 5.
Treize morceaux pour une durée totale d'une heure et sept minutes ne seront pas assez pour apprivoiser toute la majesté d'un album tout en subtilité et en nuance, tant le flot d'informations à intégrer est important. On remarque au bout d'un certain nombre d'écoutes le développement d'un thème, d'une mélodie, qui vient s'étoffer tout au long de l'album. Presque quatre ans après son achat, je me surprends toujours à retrouver ce thème là où je ne l'attendais pas, caché dans un riff, un solo ou un interlude atmosphérique. C'est surprenant, déroutant, et révélateur du talent et de la somme de travail qu'il a fallu à nos deux génies pour arriver à pondre un pareil album.
Ne cherchez pas, nulle part ailleurs vous ne trouverez de riffs semblables à ceux d'un « Psyrens » ou un instrumental aussi magique que « Search The Endless Planes ». Mithras est unique et mérite toutes les éloges possibles. Si il fallait trouver un défaut à cet album ce serait peut être sa production beaucoup plus étouffée et moins immédiate que celle de Behind The Shadows Lie Madness, mais comme à chaque chose malheur est bon, il faut noter que cette production laisse une place prépondérante au développement des atmosphères si travaillées qui font toute la saveur de cet album. Certains se souviendront peut être d'un controversé 10/10 dans Terrorizer à l'époque de la sortie de ce Worlds Beyond The Veil. En toute objectivité, je ne comprends toujours pas en quoi cette polémique a eu lieu d'être.
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