Que quiconque ayant commencé à parcourir ces lignes en arrête la lecture instamment. Cette chronique n'est destinée à aucun public. Je l'écris en guise de thérapie de la dernière chance, pour tenter d'endiguer l'avancée de la folie rampante où semble vouloir inéluctablement sombrer mon esprit. Car en effet j'ai écouté « The Dream Cycle Mythos »: j'ai entendu Celui Qu'On Ne Nomme Pas, j'ai vu les abysses sans fond, j'ai suivi les interminables processions de spectres infernaux, j'ai prononcé les incantations interdites … Ab'nel mglw'nafh Chtulhu R'lyeh entm'palah !
Bon ça y est là, je pense que l'ambiance ayant bien lourdement été posée, les habitués du genre devraient avoir compris que Cephalectomy continue, sur ce nouvel opus, à donner dans les thématiques Lovecraftiennes, à pleines louches de Grands Anciens et de Charles Dexter Warderies. Penchons-nous donc à présent sur l'aspect strictement musical de cette nouvelle offrande sur l'autel de Chtulhu.
Sur « The Dream Cycle Mythos », Cephalectomy continue à pratiquer un « mystigrind » dans la directe lignée de ce qu'il proposait déjà sur
« Eclipsing the Dawn », c'est-à-dire un superbe bouillon de culture de l'extrême où l'on trouve à profusion et en étroite collaboration goregrind baveux, death mélodique, heavy black, death atmo, brutal death et ambiances sombres et épiques, la dominante restant plutôt brutale. Tout ça se combine et s'enchaîne avec naturel, les éléments d'un genre mettant en valeur les caractéristiques de l'autre par un jeu de contrastes et de savants métissages. Or si sur
« Eclipsing the Dawn » le groupe procédait classiquement en piochant parmi ces ingrédients pour concocter 8 morceaux aux saveurs variées, cette fois-ci la bande à Corey Andrews décide de composer son
« Crimson » à lui, et de ne pas lâcher l'auditeur un instant au cours de 23 minutes intenses. C'est donc un morceau et une histoire uniques qui nous sont proposés ici, et l'on peut dire que le groupe a brillamment réussi l'exercice - ce qui n'allait pas de soi, ce genre d'expérimentation pouvant se révéler carrément casse-gueule.
Au cours de ce voyage à la fois sombre et lumineux (
éclairé à la lumière noire quoi …), le groupe nous ballade donc de déflagrations grind (
dès 1:55) en évocations oniriques (
à partir de 5:00, bienvenue au pays de Morphée), de croassements
Immortaliens (
à 13:51 la ressemblance est assez nette) en borborygmes de fond de caveau (
à 18:12 par exemple), rebondissant de riffs accrocheurs (
la superbe trouvaille dissonante à 10:06, la mélodie épique à 16:36 …) en mosh parts hyper efficaces (
à 9:22, 19:20, 21:26 …), tout en n'oubliant pas de nous écraser sous un ouragan de blasts rageurs.
Ormis ce mélange de l'extrême assez personnel, Cephalectomy possède toujours les mêmes traits caractéristiques qui font sa force – quand il s'agit de cette polyphonie de voix qui shriekent, growlent, gruntent et gurglisent (
si si, ces verbes finiront dans le petit Robert) – et sa relative faiblesse – quand on considère cette boite à rythmes qui laisse régulièrement deviner sa nature synthétique, mais qui est néanmoins de bon goût et permet de fréquents déluges de blasts aussi revigorants que déraisonnables.
Si vous aviez manqué
« Eclipsing the Dawn » et qu'une configuration à la
« Crimson » ne vous donne pas trop de boutons, sautez sur cet EP qui, comme si cela ne suffisait pas, offre en sus:
-
« Eclipsing the Dawn » au format MP3
- le morceau « The Igniting Tempest » et sa vidéo (
également visible sur la page myspace du groupe)
- tout un tas de titres bonus au format MP3, dont des reprises des Misfits et de Judas Priest
Bref, comme le disait ma concierge pas plus tard qu'hier:
« Al'abnlgrgiff ya bon Cephalectomy n'mfltr !! »
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