Darkall Slaves - Mephitic Redolence Of The Decomposed
Chronique
Darkall Slaves Mephitic Redolence Of The Decomposed
Si certains aiment enchaîner les sorties rapidement d’autres au contraire préfèrent prendre leur temps… et pas qu’un peu, au risque de se faire pratiquement oublier de tous ! A ce petit jeu on peut clairement dire que les Lillois se sont surpassés vu qu’il s’est écoulé plus de huit années depuis la sortie de l’implacable
« Transcendental State Of Absolute Suffering » (qui lui-même avait mis presque une décennie pour voir le jour après la création du combo), qui montrait qu’en matière de Brutal Death mâtiné de Slam la France avait des choses à dire et que le quintet en était un de ses meilleurs représentants. Depuis si de l’eau a coulé sous les ponts et que le batteur Mathieu Desaint (BALANCE OF TERROR, SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION) a rejoint l’entité pour le reste la formule n’a pas changé d’un iota et cela est amplement suffisant, tant on sait qu’elle est capable d’être une véritable machine de guerre. Et comme pour sa précédente livraison une petite demi-heure va être amplement suffisante pour ne laisser que ruines et désolation autour d’elle, de par ce mur sonore impénétrable et à la noirceur absolue d’où rien n’émerge ou presque. Car lorgnant toujours du côté des Etats-Unis (et vers GORGASM et DISGORGE en particulier) les nordistes sont allés plus loin que précédemment en matière d’obscurité comme de technique, sans néanmoins aller dans le trop-plein indigeste vu que malgré leur style difficile d’accès ils arrivent à rester cohérent sans avoir le temps de lasser l’auditoire.
Si évidemment tout cela reste calibré à outrance et qu’on va avoir souvent la sensation d’écouter les mêmes plans cela va rester digeste et s’enfiler facilement d’une seule traite, comme on va en avoir la confirmation dès le départ via les impeccables « Marks Of Ritualistic Defacement » / « Revealed Through Cruentation » qui vont jouer sur la classique alternance entre patterns pachydermiques et envolées de blasts jouées à fond la caisse. Cependant afin d’éviter tout sentiment de redondance trop rapide les mecs vont avoir suffisamment de lucidité et de maîtrise musicale pour proposer juste ce qu’il faut de variations, afin de donner un soupçon de personnalité reconnaissable comme on va en retrouver sur les excellents « Ingluvious Depravities » et « Mephitic Redolence Of The Decomposed » qui se font ici plus rampants et étouffants, tant ça ralentit franchement l’allure. Mettant la lourdeur plus en avant ces deux plages écrasent tout ce qui se trouve aux alentours sans pour autant oublier d’envoyer quelques rafales explosives quand il faut, histoire de montrer que la tempête n’est pas encore terminée… constat partagé sur les redoutables « Filthy Carcass Dissolution » / « Opprobrious Nascency » qui vont se brider à fond. Car ici l’ambiance y est encore plus oppressante et pénétrante de par les accents Slamming prononcés et la rapidité mise largement sur le côté, où l’on se surprend à entendre quelques passages groovesques où l’envie de headbanguer pointe le bout de son nez. Offrant une vision massive et intransigeante de sa musique la formation confirme qu’elle garde son attractivité même en mode poids-lourd, et on ne va pas s’en plaindre tant nombre de combos du même type se contentent de bastonner dans le vide et sans imagination… tout le contraire ici, vu que les gars savent aussi montrer une facette beaucoup plus radicale. C’est le cas du monstrueux « Cacophrenic Apperceptions » qui dévoile une radicalité plus expressive et importante, tant ça frappe fort entre deux rasades de bridage intensif afin de montrer une musique plus virulente mais où la variété n’est pas oubliée, offrant ainsi un rendu sans fautes de goût à l’instar de ce qui a été proposé jusque-là.
Prouvant qu’il est bel et bien l’étendard du genre dans notre beau pays DARKALL SLAVES signe son retour de la plus belle des façons en mettant la concurrence à genoux qu’elle soit locale comme internationale, tout en la mettant à distance raisonnable et signant par la même occasion une grosses réussites de ce début d’année. Trouvant le moyen de dépasser allègrement son pourtant réussi prédécesseur le groupe montre ici une maturité de toute beauté et prouve qu’il a eu raison de patienter pour sortir ce petit bijou, et ce même si on sent qu’il en a encore gardé sous la semelle pour le futur . Cependant ce qu’il propose pour l’instant suffira largement et comblera le plus grand nombre qu’il soit fan ou pas de ce déluge sonore, et de cette puissance gutturale impressionnante qui a tout ce qu’il faut pour figurer déjà dans les bilans de la fin d’année à venir… signe de son indéniable réussite.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo