Bastard Grave - Diorama Of Human Suffering
Chronique
Bastard Grave Diorama Of Human Suffering
S’il a fallu quatre ans aux Suédois de Bastard Grave pour pondre un successeur à leur premier méfait ce n’est certainement pas pour poser les choses à plat, peaufiner leur recette et sortir des sentiers battus mais plutôt parce que ce sont de simples branleurs préférant probablement la procrastination. Cependant, j’imagine que personne ne leur en voudra car si
What Lies Beyond était effectivement plutôt sympathique dans son genre, on ne peut pas dire qu’il ait marqué l’année 2015 de son empreinte.
Quoi qu’il en soit, les voilà aujourd’hui de retour avec un deuxième album intitulé
Diorama Of Human Suffering. Sorti cet été sur Pulverised Records, ce dernier est affublé cette fois-ci d’un artwork bien plus accrocheur que son prédécesseur. On le doit à un Australien du nom de Stewart Cole que l’on avait déjà remarqué pour son travail sur l’excellent premier album de ses compatriotes de Contaminated. Pas de quoi en tirer de quelconques conclusions sur la qualité de ce nouvel album mais au moins l’envie de s’y plonger y est davantage cultivée.
Très certainement satisfait de son travail sur leur premier album, Bastard Grave a de nouveau fait appel aux services du producteur Ulf Blomberg. Le résultat, s’il renoue bien évidemment avec ce grain typique de la scène suédoise de la fin des années 80, se montre néanmoins beaucoup plus dense et surtout bien moins tape à l’œil. Certes, le groupe ne cherche pas à dissimuler une seule seconde ses origines ni même ses influences mais au moins, la production n’a plus ce côté aussi ronflant et facile qu’elle pouvait avoir à l’époque sur
What Lies Beyond.
Et c’est finalement bien là la seule différence puisque
Diorama Of Human Suffering marche sans grande surprise dans les pas de son prédécesseur, proposant une fois de plus un Death Metal simple et efficace marqué dans le cas de Bastard Grave par un intérêt évident pour les séquences mid-tempo plombées. Calqué ainsi sur le même modèle qu’il y a quatre ans, ce deuxième album continue de recycler tous les gimmicks du genre : riffs à trois notes aussi peu subtils qu’efficaces (ceux de "Life In The Sewers", "Diorama Of Human Suffering", "Inner Carnivore" ou "Madness Of Creation" pour n’en citer que quelques-uns), accélérations Punk plus ou moins fatiguées, taillées pour taper du pied et faire dodeliner quelques têtes (l’album défile sur fond de séquences de tchouka-tchouka plutôt tranquilles), passages au groove pataud (les premières secondes de "Life In The Sewers" ou "Translucent Visions", "Drowning In An Ocean Of Bile" à 1:24, le début de "Inner Carnivore", "Madness Of Creation"...) ou même moments beaucoup plus lourdingues afin de mieux rompre avec cette espèce de monotonie due à ces riffs primitifs ("Transubstantiation Into Feces" à 2:42, "Stench Of Infection" à 3:45), le tout servi dans une atmosphère naturellement poussiéreuse, empestant la mort (merci les quelques leads et autre solos dispensés tout au long de ces trente-sept minutes)... Bref, on est ici un peu comme à la maison tant le Death Metal de Bastard Grave reprend à son compte une formule vieille comme le monde et connue de tous.
Doit-on pour autant bouder son plaisir ? Pas en ce qui me concerne car je trouve la recette des Suédois suffisamment bien faite pour éviter l’ennui. Doser de façon à rendre ses morceaux particulièrement neuneus, un peu à la manière d’un Undergang (sans pour autant lui ressembler, loin de là), on se laisse vite attraper par ce groove balourd et ces riffs évidemment très simples mais qui ont au moins pour eux une certaine efficacité ainsi qu’un caractère immédiat permettant de rendre agréable chaque écoute sans avoir à se creuser la tête pour comprendre de quoi il retourne exactement.
| AxGxB 10 Octobre 2019 - 867 lectures |
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