Je n’ai jamais été porté sur les albums live dont l’intérêt m’a toujours semblé extrêmement limité (une sorte de best-of au son retravaillé en studio d’un concert auquel je n’ai jamais assisté). Pourtant, j’avais bien demandé à mes parents de m’offrir pour noël la première version du
Live Shit : Binge & Purge de Metallica (avec les VHS donc) mais j’avais fini par le refourguer quelques années plus tard chez un revendeur d’occasion afin de financer mes achats Hardcore de l’époque. Du coup, et même si on m’a rabâché un million de fois les oreilles pendant plus de vingt ans pour me dire à quel point
Live After Death ou
Decade Of Aggression étaient parmi les meilleurs albums live existants à ce jour, je me suis finalement résigné à m’y intéresser il n’y a que quelques années seulement. Evidemment j’étais dans l’erreur mais à quoi bon se flageller plus longtemps. Du coup, en voyant passer ce live de Napalm Death sur YouTube (que je vous encourage vivement à regarder ci-dessous), je me suis dit qu’il serait peut être utile que j’y jette également un œil. Et effectivement, bien m’en a pris.
Intitulé
Live Corruption, cet album est sorti pour la première fois en 1990 sous forme de VHS éditée alors par Fotodisk Video, label spécialisé dans ce genre d’exercice (Candlemass, Celtic Frost, Sabbat, Coroner, Kreator, Nuclear Assault...). Trois ans plus tard, Earache se décide à en proposer une version CD dont le tracklisting a été légèrement revu (vingt titres (dix neufs sur le dos du CD, "Dead / Practice What You Preach" étant sur la même piste) au lieu de vingt-trois pour une durée paradoxalement plus élevée) et qui malheureusement n’a jamais été rééditée depuis. Car j’ai beau être un gars sympa, personne ne me fera cadeau des 70€ qu’il faut aujourd’hui débourser sur Discogs pour le voir trôner fièrement sur mes étagères. Pas vrai hein ?
Capté en juin 1990 au Salisbury Arts Centre, ce disque précède de quelques jours la sortie officielle du troisième album des Anglais intitulé
Harmony Corruption. En plus d’une titre faisant directement référence à cet incontournable de la discographie de Napalm Death, on trouve également pas moins de cinq extraits dans la setlist ("If The Truth Be Known", "Malicious Intent", "Suffer The Children", "Extremity Retained" et "Mind Snare"). Parfait pour ceux qui comme moi considère cet album comme le meilleur de leur carrière. De toute façon, c’est simple, il n’y a rien à jeter parmi ces vingt titres (le reste étant composés de titres issus pour la plupart de
Scum et
From Enslavement To Obliteration) à l’exception peut-être de cette longue introduction pas forcément très utile mais qui a néanmoins le mérite de nous plonger dans l’ambiance de la salle avec cette musique pop et ces discussions en fond sonore puis l’arrivée d’un maître de cérémonie qui, avec son accent à couper au couteau et son humour so-british, va donner quelques consignes sur les choses à faire et à ne pas faire, notamment à l’usage des stage-divers.
Outre cette setlist absolument irréprochable (il y a même des titres du EP
Mentally Murdered !), l’un des plus gros points forts de ce
Live Corruption est assurément la qualité de sa captation. Savamment dosée, la production signée Laura Bouisseau (une française basée à Londres) allie toutes les caractéristiques d’un enregistrement live, notamment une certaine spontanéité (même si on entend Barney faire mention de ces caméras) et une intensité évidemment décuplée (Mick Harris, ce batteur fou), mais aussi la précision et la puissance d’un enregistrement studio. A vrai dire je n’ai aucune idée des retouches opérées en post-production (si d’ailleurs il y en a eu) mais une chose est sûre, on se prend une putain de décharge Punk/Grind/Death Metal en pleine tronche pendant un peu plus de cinquante minutes. Une sensation d’autant plus forte que cette production conserve un certain naturel qui donne ainsi l’impression d’être dans la salle au même titre que tous les autres imbéciles heureux qui hurlent entre chaque morceau. Un panard non dissimulé à en croire ce sourire béat qui ne m’a presque pas quitté pendant le visionnage de ce live incroyablement efficace.
Car côté interprétation quiconque a déjà vu Napalm Death en concert sait qu’il en aura pour son argent. Connu pour ses prestations énergique et musclée, le groupe y va ici à fond (comme toujours en fait). Entre un Mick Harris complètement possédé qui va marteler sur ses fûts comme si sa vie en dépendait (là encore, un visionnage s’impose rien que pour apprécier la qualité de ses mimiques), la basse hyper Punk et tout en saturation de Shane Embury, le duo de guitaristes fous Mitch Harris et Jesse Pintado dont les riffs vont déchaîner le public de Salisbury et le sympathique Barney aux mouvements désarticulés dont le growl féroce et rugueux va apporter cette couleur Death Metal aux compositions résolument Punk de Napalm Death, les Anglais confirment qu’ils sont sur scène comme un poisson dans l’eau et surtout une arme de destruction massive (qu’est-ce je donnerai pour assister à ce concert !). Enfin entre chaque morceau, peu de blabla si ce n’est le titre du morceau à venir (et le disque dont il est issu) introduit par un Barney encore plein de cheveux et déjà particulièrement avenant auprès de son public.
Si
Live After Death,
Decade Of Aggression,
Live 92 ou
No Sleep 'til Hammersmith (j’en oublie surement d’autres) figurent à n’en point douter au panthéon des albums live, il serait bien maladroit de ne pas y faire figurer celui de Napalm Death. Tout y est, une setlist aux petits oignons, un son incroyablement efficace, une intensité folle (encore plus flagrant sur la vidéo ci-dessous) et une ambiance électrique... Que vous ayez eu la chance d’y assister ou non, ce live me semble absolument indispensable à n’importe quel amateur de Napalm Death. Et c’est un gars qui, encore une fois, n’aime pas spécialement ce type d’albums qui vous dit ça.
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