Des seconds couteaux dans le petit monde du Death Metal, on en trouve à la pelle à ne plus savoir qu’en faire. Alors pourquoi aborder aujourd’hui le cas de Bastard Grave plutôt que celui d’un autre ? Et bien tout simplement parce que leur deuxième album sorti récemment est plutôt bon et que le groupe m’est également très sympathique (non, non, rien à voir avec sa délicieuse bassiste). Du coup, avant de m’attaquer à la chronique de
Diorama Of Human Suffering, petit retour sur leur début de carrière avec ce premier album sorti en 2015 sur Pulverised Records.
Originaire d’Helsingborg, petite ville située juste en face du Danemark, Bastard Grave trace sa route depuis maintenant quelques années (2012 pour être exact). Après une première démo parue en 2014, la formation poursuit alors son petit bout de chemin avec la sortie l’année suivante de
What Lies Beyond, un premier album sans prétention destiné aux seuls amateurs de Death Metal suédois. Se tirant d’emblée une balle dans le pied, le groupe va faire appel aux services de Ragnar Persson dont les talents d’illustrateur, sans forcément laisser à désirer, ne sont pas non plus parmi les meilleurs que l’on ait pu voir. Si on appréciera le style primitif et dégoulinant rappelant quelque peu celui de David Torturdød, le coup de pinceau trop dépouillé et simpliste peine néanmoins à convaincre et surtout, n’invite pas spécialement à la découverte.
Produit par Ulf Blomberg au HoboRec Studio (avec qui le groupe retournera d’ailleurs en studio quatre ans plus tard pour l’enregistrement de son deuxième album dont nous parlerons prochainement),
What Lies Beyond marche naturellement dans les pas de ses ainés grâce à ce son chaud et rugueux rappelant les plus belles heures des Sunlight Studios. Profitant des années qui ont passé, Bastard Grave jouie cependant en 2015 d’une production plus compacte qui gagne en efficacité immédiate ce qu’elle perd au passage en personnalité. Car s’il n’y a effectivement pas grand-chose à reprocher à ce genre de son particulièrement abrasif que même la scène Hardcore s’est appropriée depuis maintenant quelques années (coucou Kurt Ballou), on ne peut pas dire que ce soit par celui-ci que les Suédois cherchent à se démarquer du reste de la meute.
D’ailleurs, il ne semble pas que cela soit l’une des principales préoccupations de Bastard Grave dont le Death Metal, inscrit dans un cahier des charges respecté au pied de la lettre, n’apporte effectivement rien de neuf. Destiné ainsi à tous ceux qui n’en n’ont jamais assez,
What Lies Beyond reprend sans rougir tous les gimmicks déjà largement exploités dans le milieu. Outre cette production typique, on retrouve ces fameuses accélérations héritées de la scène Crust/Punk anglaise des années 80 (les Discharge, Exploited et autres GBH...), ces riffs tronçonneuses simples mais à l’efficacité et à l’immédiateté indiscutables, ces quelques séquences plombées dont le groove facile et plutôt irrésistible risque de faire secouer quelques têtes, cette dynamique particulièrement entraînante (beaucoup de double tout au long de l'album histoire de bien dynamiter l'ensemble) et ces atmosphères de cimetière abandonné la nuit tombée... Bref, je ne vous apprends rien. Du coup, et ce n’est là encore pas une surprise,
What Lies Beyond possède bien évidemment les défauts de ses qualités à savoir qu’il se destine à un public d’initiés n’ayant pas peur d’emprunter un chemin extrêmement balisé, n’offrant rien de plus que des morceaux de seconde zone, certes efficaces mais pour lesquels personne n’ira jamais crier au génie.
Si vous êtes plutôt d'accord avec ce genre de postulat, alors
What Lies Beyond vous permettra de passer à n’en point douter un très bon moment. Pas du genre de ceux qui resteront gravés dans votre mémoire ad vitam aeternam mais de ceux qui font plaisir dans l’instant. Et ça, c’est déjà un bon début non ?
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